Le ministre de la Défense a défendu mardi la nécessité d'acheter 22 avions de combat Gripen pour 3,126 milliards de francs. Le peuple tranchera en votation le 18 mai prochain.
La campagne concernant l'achat de 22 avions de combat Gripen pour 3,126 milliards de francs entre dans sa phase décisive. Le ministre de la défense Ueli Maurer a défendu mardi la nécessité de cette acquisition, combattue par référendum, pour assurer la sécurité de la Suisse. Le peuple tranchera le 18 mai.
L'achat de nouveaux avions est incontournable, selon le conseiller fédéral. N'appartenant à aucune alliance militaire, la Suisse doit compter sur ses propres moyens pour assurer sa sécurité.
"Investissement jusqu'en 2050"
Cet achat est un investissement jusqu'en 2050, a poursuivi Ueli Maurer, qualifiant le Gripen E de "bon choix". Cet avion ne répond pas seulement aux exigences militaires mais il représente aussi la solution la plus avantageuse en termes d’acquisition et d’entretien.
Enfin, le ministre de la Défense a rappelé les 2,5 milliards de francs d'affaires compensatoires promis à la Suisse, un plus pour l'emploi mais aussi pour un secteur économique "particulièrement intéressant du point de vue technologique".
L'objet de la votation
L'acquisition du Gripen, avalisée par le Parlement après des années de tractations, est combattue par un référendum de la gauche. Quelques bourgeois, emmenés par les Vert'libéraux, y ont apporté leur contribution.
La votation ne portera pas sur l'achat lui-même. Seul le mécanisme de financement peut être contesté devant le peuple. Cette loi institue un fonds qui sera alimenté via une ponction moyenne de 300 millions de francs chaque année et pendant dix ans dans le budget de l'armée.
22 Gripen pour remplacer 54 Tiger, des effectifs en baisse continue.
Anti-Gripen, un comité de pieds-nickelés !
Nouveau volet en vue de la votation du 18 mai prochain en vue de la création du fond Gripen. Après "les mensonges des référendaires" et "Gripen un besoin fondamental", je vous propose de nous attarder sur le micro-comité libéral contre les avions, car l'argumentation de ceux-ci s'avère particulièrement croustillante en matière de méconnaissances, tant aéronautiques que militaires. Voyez plutôt :
Méconnaissances aéronautiques :
Ce comité minoritaire déclare :« sachant qu’un avion militaire de haute performance traverse le ciel suisse en huit minutes et que le Gripen n’est pas un avion parmi les plus rapides et ne pourrait donc réagir (..)».
Premièrement, pour traverser notre pays de Genève au lac de Constance, il faut minimum 15 minutes et non 8 ! De plus réduire l’espace aérien de manière transversal est faux. L’espace aérien est un volume en 3 dimensions et non en 2. Par conséquent il faut prendre en compte l’espace aérien comme un cube dont la hauteur atteint 23'000 mètres.
Le Gripen E atteint la vitesse de Mach2 (Eurofighter Mach2, Rafale Mach1,8, F/A-18 Mach1,8) à basse altitude le Gripen E vole à 1’400km/h (Eurofighter 1’390km/h, Rafale 1'350 km/h). Prétendre que le Gripen E n’est pas un avion rapide est donc ridicule.
Vision de la police aérienne dépassée :
Ce comité de soixante-huitards de part cette affirmation, imagine la police du ciel selon le mode opératoire de la Seconde guerre mondiale, visiblement ces gens ont encore en tête les merveilleuses images du célèbre feuilleton « les Têtes Brûlées ». Sauf qu'aujourd’hui les procédures ont bien évolué. On ne fait plus décoller les avions lorsque qu’un aéronef adverse passe la frontière, on le détecte bien avant et on fait décoller nos appareils bien avant que celui-ci traverse la dite frontière. En cas de conflits ou de verrouillage d’une partie de l’espace aérien (comme au WEF ou Genève II) les avions sont déjà en vol et repèrent l’intrus également bien avant qu’il ne traverse la frontière, avec notamment la possibilité de transfert d’information par liaison électronique (Link16) avec nos voisins. Sans parler que ceu-ci ne tiennent pas compte de la collaboration internationale pour la pré alerte de l'arrivée d'un aéronef non identifié.
Les avions de combat ne sont pas seulement nécessaires pour la défense contre une menace militaire, mais aussi pour assurer un contrôle approfondi et complet de l’espace aérien, par exemple en cas de menace persistante exercée par des terroristes qui pourraient aussi engager des avions ou des hélicoptères. Nul ne peut exclure une menace aérienne au cours des 25 à 30 prochaines années.
On en distingue deux types:
•Alerte réelle (ou Alpha Scramble) : ce type d'alerte est une mise en alerte d’avions de combat pour une mission de sûreté aérienne.
•Alerte d'entrainement (ou Tango Scramble) : c'est une alerte d’entrainement pour une mission réelle d’interception d’un aéronef dans le cadre de la mission de Police du ciel.
On ne s’étonnera pas que ce comité ne comprenne rien à la Police du ciel !
Autres affirmations : « On apprend encore que de toute façon, en temps de paix, abattre un objet volant non coopératif n’est pas une option acceptable »
L’objectif en tant de paix n’est pas d’abattre en priorité un aéronef non coopératif, mais de le forcer à atterrir ! Les pilotes s’entraînent régulièrement à cet exercice. Le choix d’abattre un appareil résulte en tant de paix d’une autorisation du Chef du DDPS en fonction du degré de la menace. On agit au cas par cas.
« Les Forces aériennes assurent une mission de sauvegarde de l’espace aérien durant les seuls jours ouvrables par suite des ressources limitées en personnel et en finance ».
Effectivement, c’est encore le cas aujourd’hui, mais il est prévu de mettre en place d’ici 2016 les alertes 24/24. Ces alertes nommées QRA pour Quick Reaction Alert doivent permettre de réagir en tout temps selon les normes suivantes :
− A1 : décollage en 60 minutes
− A2 : décollage en 35 minutes
− A3 : décollage en 15 minutes
− A4 : décollage en 3 minutes
− A5 : décollage en 1 minute (moteurs en marche)
− A6 : avion en vol
Cette surveillance 24/24 à un coût qui doit pouvoir être pris en charge sur le seul budget du DDPS sans toucher aux autres Départements, par conséquent l’armée doit faire des économies pour réaffecter le montant nécessaire à la QRA. Par ailleurs, pour assurer l’alerte 24/24 il faut suffisamment d’avions modernes et donc remplacer le F-5 ! Par conséquent refuser l’achat des Gripen équivaudrait justement à pénaliser le mise en place d’une réelle surveillance. Ce comité se tire lui-même une balle dans le pied !
Le financement : « il faudrait forcément réaliser des économies dans d’autres domaines du budget fédéral. La formation et la recherche risquent d’en faire les frais (..) »
De deux choses l’une soit ce comité ne comprend rien aux débats parlementaires, soit il est de mauvaise foi. La Loi sur le fond Gripen est basée sur un financement sur le budget ordinaire du DDPS et les économies que celui-ci doit exécuter à travers le programme DEVA. Selon le concept de stationnement approuvé par le Conseil fédéral, l’armée devra renoncer à un tiers de son parc immobilier. Le cadre est déterminé par les valeurs de références que le Parlement a adoptées le 29 septembre 2011.
En conclusion :
Être en désaccord avec cet achat est en soi un droit. Sauf que cet avion sera payé avec l'argent du DDPS et les économies qui résultent du plan DEVA et ne touchera en rien les autres Départements.
Venir à la manière de ces pieds-nickelés dont les arguments résultent des phantasmes de vieux soixante-huitards, conjugué à un amateurisme latent, nous démontrent une fois de plus, le manque d'arguments sérieux de la part des antis-Gripen d'où qu'ils viennent.
Une nouvelle bonne raison d'approuver le Loi sur le financement des avions de combat Gripen !
Liens sur les articles déjà publiés :
Gripen, les mensonges des référendaires :
Gripen, un besoin fondamental :
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