Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 4 mars 2014

Un carnaval toujours plus hot




Infirmière sadique, diablesse ou policière sexy? Les déguisements à connotation sexuelle séduisent les adolescentes.


«Le costume de policière sexy fait un carton!» Pour François Frey, gérant de la boutique genevoise de déguisements La Gaité, la tendance est claire: ses clientes sont toujours plus nombreuses à rechercher des costumes aguicheurs. «La demande est en hausse depuis deux ou trois ans. J’ai vu beaucoup de mes fournisseurs se spécialiser dans ce domaine car c’est un business qui marche.»




Pour les hommes, le carnaval, cela reste du sérieux: les costumes de policier ou de médecin sont en effet proches de la réalité. Ce sont les versions féminines de ces déguisements qui s’aventurent dans le domaine du fantasme, de la provoc ou de la femme-objet. Un constat qui saute aux yeux sur les sites de déguisements en ligne comme Funshop.ch, Deguisements.ch ou encore Faites-la-fete.ch: les blouses d’infirmière sont ultramoulantes et les shorts de soldate microscopiques.



Diablesses, sorcières, superhéroïnes et même princesses de contes de fées ont vu leurs costumes rétrécir singulièrement. «Certains de nos fournisseurs proposent des catalogues de plus de 400 pages de déguisements sexy», note Nuno Grilo, responsable du site Deguisements.ch. «La demande explose au carnaval. Malgré le froid, les adolescentes optent pour les jupes courtes et les décolletés.»



Influence de la Street Parade

François Frey, de la Gaité, fait le même constat: «Il s’agit généralement de tenues pour les adultes, mais je vois de plus en plus de très jeunes filles les acheter en version XS. Ils intéressent à présent les adolescentes, alors qu’auparavant la moyenne d’âge était plus proche des 25 ans. Je suis souvent surpris de la permissivité des parents.» Cette façon de sexualiser le carnaval s’inspire clairement des cortèges comme ceux des street parades. Elle se retrouve jusque dans les rayons des sex-shops, comme au 7e Ciel, à Lausanne, qui met en avant, ces jours-ci, de déguisements pour le Mardi gras.



Pour le professeur Grégoire Zimmermann, de l’Institut de psychologie de l’Université de Lausanne, la tendance s’explique aussi par l’influence des médias: «Les adolescentes sont confrontées jour et nuit à un idéal de beauté véhiculé par la société qui ne correspond pas à la réalité. A une période de leur vie où elles construisent leur identité, elles y sont beaucoup plus sensibles. Elles se saisissent des images qu’elles voient dans les clips musicaux, par exemple, pour se sentir valorisées. Je ne pense pas qu’elles réalisent la forte connotation sexuelle de ces vêtements. Elles y voient surtout une manière d’exister dans le regard de l’autre et non de provoquer. C’est de l’interprétation de l’adulte qu’il faut plutôt se méfier.»



On ose l’interdit

Au carnaval, et lors des autres fêtes déguisées de Suisse romande, les codes vestimentaires changent. Ces événements représentent pour beaucoup une occasion de se mettre en scène de manière très différente du quotidien. On s’amuse, on ose et on se transforme le temps d’une journée. «Dans un tel contexte, je peux comprendre que les parents laissent leur adolescente se déguiser comme elle le souhaite, poursuit le professeur Grégoire Zimmermann. Au carnaval, on s’autorise ce qu’on ne se permettrait pas dans la vie de tous les jours.»





TEMOIGNAGES

«J’ose davantage me lâcher» 
«Se déguiser est synonyme de fête et permet d’abandonner le sérieux de tous les jours. En général, j’aime être jolie quand je me déguise. J’ose davantage me lâcher, car je peux me permettre d’être sexy sans être jugée. On attire forcément le regard en étant costumée, alors autant renvoyer une image qui nous plaît.»


Julie, 18 ans, Genève




«C’est un atout pour plaire»
«Lorsque je me déguise, les gens m’abordent différemment, ils sont d’humeur plus festive et détendue. Porter des costumes qui mettent en valeur est un atout pour plaire, mais j’aime aussi mettre des déguisements ridicules pour faire rire les gens. Je joue un rôle. Cela a un côté libérateur.»

Marion, 19 ans, Genève



«J’ai besoin de me sentir à l’aise»
«Se déguiser permet de se démarquer avec une tenue qui sort de l’ordinaire. C’est une excuse pour oser le changement, pour montrer une face moins timide de ma personnalité.
Pour être totalement à l’aise, j’ai besoin de me sentir à mon avantage. Mais je déteste la vulgarité, je me débrouille alors pour trouver un déguisement à la fois sympa et sexy.»


Viviane, 18 ans, Genève