Si les «catholiques pratiquants réguliers» ont voté à 21% pour le FN, c’est 27% de «l’ensemble des catholiques» qui ont soutenu le FN, selon un sondage Ifop. © Keystone
En cinq ans, le vote des «catholiques pratiquants réguliers» français pour le Front national (FN) lors des scrutins européens est passé de 4% à 21%, révèle une étude Ifop pour le quotidien français «La Croix».
Lors d'un récent passage à l'Université de Fribourg, à l'invitation d'étudiants de la faculté de théologie, la conseillère nationale vaudoise Ada Marra se demandait: «Comment peut-on être chrétien et de droite?» (lire l'article en cliquant sur ce lien). En France, la question ne semble pas se poser...
«S’ils votent moins pour l’extrême droite que l’ensemble des Français (qui ont voté à 25% pour le parti de Marine Le Pen lors des élections du 25 mai 2014, n.d.l.r.), ils sont de plus en plus enclins à donner leurs suffrages au FN» relève «La Croix». Le journal d'obédience chrétienne iindique que si les «catholiques pratiquants réguliers» ont voté à 21% pour le FN lors des dernière élections euopéennes en France, c’est 27% de «l’ensemble des catholiques» qui ont soutenu le FN. Ces chiffres se basents sur un sondage Ifop réalisé en ligne sur un échantillon de 3373 personnes inscrites sur les listes électorales (l'article de «La Croix» et détails des résultats du sondage sont consultables en cliquant sur cet autre lien).
La gauche séduit de moins en moins
De manière générale, «La Croix» relève que les catholiques français ont voté très nettement à droite lors du scrutin européen. Les partis de droite ont rassemblé 57% de leurs suffrages contre 17% pour l’ensemble des partis de gauche.
«Habituellement, les catholiques sont entre 25 et 33% à voter à gauche», précise Jérôme Fourquet, directeur du département opinion et stratégies de l’Ifop. Alors que François Hollande avait réalisé 34% chez les pratiquants réguliers (toujours selon une enquête Ifop) au second tour de la présidentielle de 2012, le score du PS tombe à 8%.
Rupture avec les déclarations de Jean-Marie
«L’opération de dédiabolisation de Marine Le Pen, la rupture avec les déclarations antisémites de son père ont fait mouche aussi chez les catholiques», souligne Jérôme Fourquet.
L'enquête a montré que les catholiques avaient le sens civique, puisque 61% des pratiquants sont allés voter, pour un taux général de participation de 42%. La proportion atteint même 81% chez les pratiquants réguliers.