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mardi 3 juin 2014

Se priver est un mot inconnu pour les 15-21 ans




Les jeunes ont plus d'argent que nécessaire selon les résultats d'une récente étude. Ils disposeraient de largement assez d'argent de poche et n'auraient pas peur des dettes.

La jeunesse suisse est gâtée: «Nous avons assez d'argent» ont répondu plus des trois-quarts des 1020 participants à une étude menée par la Fondation Jacobs, qui soutient la jeunesse depuis 1989. Près de 50% ont par ailleurs avoué en avoir plus que nécessaire.

«'Assez', ça veut dire la moitié des jeunes suisses disposent au moins de 500 fr. par mois», explique Tobias Kaspar, chef du projet Juvenir, le programme d'études de la fondation. Mais assez signifie aussi que la privation est un mot qui leur est étranger: «Tant qu'ils sont à la maison, ils ne manquent de rien», poursuit Tobias Kaspar. Ils sont en effet 76% à avoir admis ne jamais avoir dû renoncer à quoi que ce soit.

Romands indépendants plus tard

Selon l'étude, plus de la moitié des 15-21 ans vit encore dans la maison familiale et n'a pas d'autre dépense que celle consacrée aux loisirs. A l'inverse, seuls 17% sont totalement indépendants financièrement.

Le cordon ombilical financier ne se coupe d'ailleurs pas aussi vite selon les régions linguistiques. Ainsi, seuls 10% des Tessinois âgés de 21 ans ne dépendent plus de leurs parents. Ils sont 11% en Suisse romande et 21% en Suisse alémanique. «Et la majorité d'entre-eux ne voit aucun problème à vivre de l'argent de leurs parents», analyse le chercheur.

Logement, transport, sorties: trop cher 

Bien que la majorité n'aie pas à le supporter, les jeunes ont un avis sur le coût de la vie. Pour eux, les loyers, les transports publics ou encore l'assurance maladie sont trop chers en Suisse. En outre, 76% des sondés jugent le prix des entrées et des boissons dans les bars et discothèques rédhibitoire. «Mais cela ne signifie pas qu'ils s'abstiennent d'y aller», précise Tobias Kaspar.

Car les parents ont changé leurs pratiques en matière d'argent de poche. De la bourse remplie une fois par semaine, le modèle est passé aux parents-bancomat qui alignent les billets à la demande, comme s'en émouvait déjà en janvier le responsable de la prévention de l'endettement de la ville de Zurich.

Eviter le conflit

Selon les experts, les parents-bancomat sont de plus en plus nombreux. Du coup, la problématique des dettes n'en est pas une pour les jeunes, qui voient en leurs géniteurs la solution à tous éventuels soucis. Et si les parents raquent, c'est qu'ils préfèrent éviter le conflit. Mais la pression de la société de consommation et un manque de sensibilisation de ces derniers au surendettement des jeunes l'expliquent aussi.

«Ils doivent apprendre à gérer» 

Marianne Affolter, de Pro Juventute, donne son analyse sur l'étude de la Fondation Jacobs. 

- Madame Affolter, combien d'argent doit recevoir un jeune 

- Il est difficile de faire des généralisations. Chez Pro Juventute, nous pensons qu'ils doivent pouvoir couvrir leurs dépenses personnelles, c'est à dire s'habiller, se déplacer, sortir... Et si ils manquent d'argent, les parents ne doivent pas augmenter l'argent de poche indéfiniment. 

- Selon l'étude, il semble que la plupart en ont assez. Sont-ils trop gâtés?  

- C'est peut-être le cas dans certaines familles. Mais avoir assez d'argent n'est pas un mal en soi. Il faut simplement que les jeunes apprennent à économiser et à renoncer à certaines choses. 

- Quel est le danger d'avoir toujours de l'argent? 

- Si les jeunes obtiennent tout sans effort, ils ne seront pas assez préparés pour l'avenir. Quand ils devront apprendre à gérer un budget, ils risquent d'être dépourvus. Dans le pire des cas, la spirale des dettes menace. 

- Comment les préparer alors? 

- Il faut surtout les sensibiliser dès que possible. Prendre l'exemple du budget familial est une bonne idée. 

- A partir de quand un jeune doit-il être indépendant financièrement? 

- Cela dépend de chaque cas. L'important, c'est qu'ils arrivent à s'en sortir avec ce qu'ils ont à disposition, quelle que soit leur situation.