Près de 70'000 personnes se lanceront cet été dans un apprentissage. Il n'est pas toujours facile de faire le bon choix et de trouver l'emploi idéal du premier coup, comme le montre une récente étude réalisée par la Haute Ecole spécialisée du Nord-Ouest (FHNW) auprès de 800 apprentis. L'analyse a permis de montrer dans quels secteurs les apprentis étaient les plus heureux et, à l'inverse, dans quelles professions l'insatisfaction était la plus élevée.
Dans le top 5 des emplois qui comptent le plus grand nombre de jeunes satisfaits de leur choix, on retrouve les métiers d'informaticien, de médiamaticien, de polymécanicien, de laborantin et d'employé de commerce. Les apprentis en restauration, tels que les cuisiniers ou les boulangers, sont, eux, les plus malheureux (voir encadré).
«Le secteur de l'informatique compte bien plus de postulants que de places d'apprentissage. Du coup, les entreprises engagent uniquement les candidats idéaux qui collent à 100% au poste et qui, par conséquent, sont très satisfaits de leur emploi», explique Urs Caty, mandataire de l'étude. Le gérant du site internet Yousty, qui recense les places d'apprentissage libres en Suisse, note que ces firmes sélectionnent et choisissent les candidats qui disposent des meilleurs compétences et intérêts pour ce type de métier.
Un avis partagé par Jörg Aebischer, président de l'association ICT formation professionnelle. «Celui qui veut commencer un apprentissage en tant qu'informaticien doit se battre», affirme-t-il. Il est donc logique, selon lui, que ceux qui obtiennent une place soient plutôt satisfaits par la suite.
Horaires de travail en cause
En ce qui concerne le manque de satisfaction dans les emplois de la restauration, Urs Caty pense que cela est dû à la différence des attentes entre employeurs et apprentis. «Les entreprises de ce secteur ne reçoivent pas beaucoup de postulations. Souvent, le métier ne correspond pas à l'apprenti ou alors le poste devient une sorte de solution de secours», explique-t-il. Les horaires de travail sont un autre facteur qui explique la frustration dans les métiers liés à la restauration, selon Véronique Polito, de l'Union syndicale suisse. «Travailler le soir et les week-ends peut contribuer à la perte de la vie sociale que les jeunes avaient l'habitude d'avoir avant de commencer à travailler. Et lorsqu'un apprenti souhaite prendre congé un week-end, sa demande est souvent rejetée», explique-t-elle.
L'étude a par ailleurs relevé que la taille de l'entreprise avait un impact sur la satisfaction des employés: plus la firme est grande et compte de collaborateurs, plus les apprentis sont heureux. Un des auteurs de l'analyse, Haris Mirza, a été étonné par ce résultat: «Nous pensions qu'il régnait une ambiance familiale dans les petites entreprises.» Urs Caty, lui, s'attendait à un tel constat: «Les grandes firmes disposent souvent de personnes engagées spécialement pour s'occuper des apprentis.» Selon lui, prendre en charge un apprenti alors qu'on a son propre travail à faire à côté - comme c'est souvent le cas dans les firmes plus petites - peut devenir une tâche difficile à gérer.
Hans-Ulrich Bigler, directeur de l'Union suisse des arts et métiers, ne partage pas cette critique: «Dans les PME, l'accent est mis plus rapidement sur l'autonomie que dans les grandes boîtes. Ce qui constitue un atout pour les apprentis.»
Top 5
1. Informaticien
2. Médiamaticien
3. Polymécanicien
4. Laborantin
5. Employé de commerce
Flop 5
1. Employé en restauration
2. Cuisinier
3. Boulanger
4. Boucher
5. Agriculteur