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mercredi 19 novembre 2014

Coupe Davis ou coupe des Suisses ?


Le duel de la Coupe Davis "France"-Suisse sera une finale entre voisins, tous les joueurs français résident en Suisse pour raisons fiscales.

L'équipe de "France" de tennis pour la coupe Davis ; tous sont domiciliés en Romandie
 (photo: AFP/Jean-pierre Muller)



Gilles Simon et Richard Gasquet vivent à Neuchâtel, et Julien Benneteau à Genève. Jo-Wilfried Tsonga et Gaël Monfils habitent quant à eux près de Nyon, respectivement à Gingins et Trélex, à une cinquantaine de kilomètres de la propriété du Vaudois Stan Wawrinka. Seul le capitaine Arnaud Clément a opté pour un retour en France après avoir longtemps résidé en Suisse lorsqu'il était joueur.

A cette liste, on pourrait ajouter l'ancien tennisman Arnaud Boetsch et l'ex-capitaine de Coupe Davis Guy Forget (Genève), qui avait d'ailleurs été auditionné il y a deux ans par le Sénat aux côtés de Yannick Noah - résidant suisse entre 1992 et 1994 - sur le thème de l'évasion fiscale. Forget parlait alors d'«optimisation des revenus» pour expliquer l'exil des Français, arguant qu'une carrière est «courte» en tennis, une dizaine d'années en moyenne.

«Je donne beaucoup d'argent au fisc français»

Les Bleus eux-mêmes avaient tenté d'éteindre la polémique, expliquant notamment qu'ils travaillaient à l'étranger une grande partie de l'année. Benneteau avait aussi évoqué dans la presse la question de l'absence de salaires à la différence des footballeurs par exemple, soulignant qu'en cas de blessure, les tennismen ne gagnaient rien.

D'un ton plus assumé, Simon avait estimé qu'il payait trop d'impôts en France, jugeant le seuil de 75% «confiscatoire», en référence au projet de taxe du président François Hollande. «Les gens n'ont pas forcément tous les éléments pour juger. Je suis résident Suisse, mais je donne beaucoup d'argent au fisc français», avait riposté Tsonga en marge de l'Open d'Australie en janvier 2013, assurant avoir versé «230'000 euros sur 47 jours de présence en France» en 2011.

«Mais si jamais ils nous battent, on leur augmentera leur forfait fiscal»

A nouveau interrogés sur le sujet avant cette finale, les Français ont tous préféré évacuer le sujet.

L'ancien joueur genevois Marc Rosset reconnaît que la situation fait un peu sourire en Suisse: «Bien sûr que ça chambre. Et je ne serai pas étonné si je vois une bannière par rapport à ça au stade à Villeneuve d'Ascq (où aura lieu la finale du 21 au 23 novembre, ndlr).»

Mais pour le champion olympique de 1992, les joueurs français ont choisi l'exil en Suisse également pour des raisons de tranquillité. «Beaucoup de champions viennent chez nous parce que c'est plus paisible. Quand Tsonga et Monfils s'entraînent à Genève, personne ne leur saute dessus. Il n'y a pas ce côté star-system qu'il peut y avoir en France». «Mais si jamais ils nous battent, on leur augmentera leur forfait fiscal», prévient Rosset en plaisantant.

AFP