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mardi 16 décembre 2014

Ameisen: "le gavage des oies dit quelque chose de notre humanité"


Jean-Claude Ameisen, président du Comité consultatif national d’éthique - © BFMTV 


Abstention lors des dernières élections françaises, gavage des oies et évolution de la loi sur la fin de vie: lundi matin, le président du Comité national d'éthique Jean-Claude Ameisen, est revenu sur les grandes questions de société sur BFMTV et RMC.

Jean-Claude Ameisen, président du Comité consultatif national d’éthique, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin, lundi matin sur BFMTV et RMC. Voici ce qu’il fallait retenir de son interview.

Le coup de gueule: le désintérêt des Français pour la politique 

Dimanche soir, l'UMP Gérard Menuel a été élu député de la 3e circonscription de l'Aube en devançant largement le candidat FN lors de l'élection législative partielle. Une élection marquée par une forte abstention de 72,85% (75,37% au premier tour). "Ici, ce n’est pas tant le pourcentage des non-votants qui compte, mais plutôt le désintérêt des citoyens", a regretté Jean-Claude Ameisen.

"Le comité s’exprime sur les grandes questions de société et on a besoin que les citoyens s’intéressent" à la chose publique, a-t-il ajouté, se disant très inquiet du désintérêt, du décrochage des Français.

Le plaidoyer: "Ce que dit le gavage des oies de notre humanité" 

"La façon dont on se comporte avec les animaux dit quelque chose de notre humanité", a ensuite jugé Jean-Claude Ameisen alors qu’il était interrogé sur le gavage des oies pour la production de foie gras, en particulier à l’approche des fêtes de fin d’année.

"D’une manière plus générale, la question de notre rapport avec le monde vivant, du droit des animaux posent des problèmes très importants pour la santé publique et au-delà", a-t-il martelé, insistant: "Il faut considérer globalement, les conditions d’élevage, d’engraissement. Et pour rappel, le gavage est une méthode qui peut avoir des alternatives".

Sur la fin de vie: "Il faut que les directives des patients s’imposent"

Deux députés ont remis vendredi à François Hollande des propositions sur la fin de vie prévoyant d'instaurer un droit nouveau "à une sédation profonde et continue" permettant à des malades en phase terminale d'être endormis jusqu'à leur décès". Sur ce dossier, "ce que le Comité consultatif national d’éthique a entendu dans le pays est 'notre volonté n’est pas prise en compte'", a rapporté Jean-Claude Ameisen."Il y a par exemple ce qu’on a appelé un scandale d’Etat: des patients qui demandent à avoir accès à des soins palliatifs, et qui n’y ont pas accès. Leur demande n’est pas prise en compte."

"En ce qui concerne la fin de vie, il faut que les directives laissées par les patients ne soient plus considérées comme des souhaits par les médecins, que leurs demandes soient imposables", a-t-il ajouté. Enfin, "si une personne est en fin de vie, elle doit pouvoir avoir le droit d’être endormie lors de ces derniers jours", a ajouté Jean-Claude Ameisen reprenant l’idée de sédation profonde avancée par le rapport rendu vendredi à François Hollande.