En Suisse, le taux de personnes ayant quitté l'Eglise est particulièrement élevé dans les cantons de Bâle-Ville, Soleure, Argovie et Schaffhouse. © Keystone
En Suisse, le nombre de croyants ne cesse de diminuer . Le nombre de personnes ayant quitté l'Eglise en 2013 a légèrement augmenté dans la plupart des cantons, indique l'institut de sociologie pastorale de Saint-Gall (SPI). Les dernières statistiques religieuses et ecclésiales en Suisse démontrent qu'il n'y a pas eu d'«effet François».
Le quotidien alémanique «Blick» a parlé prématurément, dans son édition du 20 octobre 2013, d'un «effet François», six mois seulement après l'entrée en fonction du nouveau pape. L'«effet François» semble ralentir l'exode des fidèles, telle était la thèse défendue par le quotidien, explique l'institut de sociologie pastorale de Saint-Gall (SPI).
Et de préciser: «Les données les plus récentes de la statistique ecclésiale de l'Institut de sociologie pastorale (SPI) sont aujourd'hui disponibles - et c'est la tendance opposée qui s'en dégage: le nombre de sorties d'Eglise en 2013 a augmenté en Suisse par rapport à celui de 2012, alors que le nombre d'entrées dans l'Eglise reste stable depuis des années, à très bas niveau».
Une constante progression des sorties chez les catholiques
On ne peut pas dès lors parler de tendance positive, souligne l'institut, tant au niveau des entrées que des départs. Au contraire, les cinq dernières années révèlent, dans l'ensemble du pays, une constante progression des sorties chez les catholiques, mais également du côté des l'Eglise évangélique réformée.
En ce qui concerne les sorties d'Eglise, l'institut relève deux tendance: une légère augmentation dans les grands cantons généralement urbains et une certaine stabilité, voire une légère diminution, du côté des cantons ruraux.
Les cantons autrefois de tradition catholique de la Suisse centrale ainsi que ceux d’Appenzell Rhodes-Intérieures, du Valais ou du Tessin (avec une part de 71%) sont aujourd’hui encore fortement empreints de catholicisme. Le canton de Berne est le dernier à avoir conservé une majorité protestante (56%). En 2012, la part des protestants dans un canton de tradition calviniste comme Genève n’est plus que de 11%, alors que les pourcentages de catholiques et de personnes sans confession y ont augmenté. Le canton de Bâle-Ville connaît le pourcentage le plus élevé de personnes sans confession, avec 44%.
Deux fois plus de non-croyants en 12 ans
L’augmentation constante du nombre de personnes sans confession représente le changement le plus marquant du paysage religieux en Suisse. Leur nombre a presque doublé entre les années 2000 (11,4%) et 2012 (21,4%). Trois facteurs semblent indiquer que la tendance à l’absence de confession continuera à gagner du terrain: l'augmentation du nombre de sorties d'Eglise, la baisse du nombre de baptêmes d'enfants et l'augmentation du nombre de migrants européens sans appartenance religieuse.
Deux graphiques présentent enfin le nombre de sorties en fonction de la confession. Ils indiquent que, du côté catholique, le taux de personnes ayant quitté l'Eglise est particulièrement élevé dans les cantons de Bâle-Ville, Soleure, Argovie et Schaffhouse. Du côté protestant, ce sont les cantons de Bâle-Ville, Soleure et Argovie qui pointent en tête du nombre de départs.
Les deux grandes Eglises nationales continueront à perdre des membres, conclut le rapport de l'institut, à moins que cette érosion ne soit compensée par la migration.