Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 23 février 2015

Cantique suisse: c'est obligatoire !


Après les écoliers tessinois, les Genevois aussi devront savoir sur le bout des doigts l’hymne national suisse.
Image: Gaetan Bally/Keystone


«Tous les pays connaissent leur hymne national! Je ne vois pas pourquoi pas nous!» lance la conseillère nationale et présidente de l’UDC genevoise Céline Amaudruz. C’est son parti qui, il y a deux ans, a déposé une motion pour que l’enseignement du Cantique suisse soit rendu obligatoire à l’école élémentaire, comme c’est déjà le cas au Tessin. Le constat est clair: parmi les jeunes générations (et même les autres) peu de personnes le connaissent. «Il faut dire que l’école a délaissé l’apprentissage sous l’impulsion des courants pédagogiques postsoixante-huitards pour lesquels le dénigrement des valeurs patriotiques est de bon aloi», lit-on dans l’exposé des motifs de la motion.

Au mieux chantonne-t-on les paroles de la première strophe. Pour la deuxième, il faudra repasser… Désormais, il faudra surtout l’apprendre! Vendredi dernier, la majorité du Grand Conseil genevois (par 46 voix contre 36 et 4 abstentions) a en effet adopté le texte à l’issue d’un débat passionné et… en partie chanté.

Bon Suisse ou pas?

PLR, UDC et MCG y étaient favorables. «L’hymne suisse fait partie de notre culture», constate le président du Parlement, Antoine Barde (PLR). «Je n’arrive pas à comprendre comment on peut y être opposé», poursuit Céline Amaudruz. Et pourtant, le PDC et la gauche se sont battus. Pour le premier, les références religieuses du chant ne sont pas adéquates dans un Etat laïc. La gauche, elle, dénonce surtout ce qui se cache derrière la volonté de rendre obligatoire le chant de l’hymne. «On comprend bien que si l’on connaît le Cantique suisse, alors on est un bon Suisse bien intégré. C’est du n’importe quoi, cela ne prouve rien du tout», estime le député socialiste Roger Deneys. Pierre Vanek d’Ensemble à Gauche résume à sa manière le texte UDC: «C’est une motion stupide et inutile.»

La cheffe du Département de l’instruction publique (DIP), Anne Emery-Torracinta (PS), a immédiatement précisé que le vote ne devrait pas changer grand-chose, le cantique comme le «Cé qu’è lainô» étant déjà inclus dans le programme du primaire. «Cet enseignement est normalement prévu», déclare Pierre-Antoine Preti, chargé de communication au DIP. Vraiment? L’UDC Stéphane Florey, l’un des motionnaires, a cinq enfants et, sur les cinq, aucun n’a appris la «chanson» à l’école. Idem pour les deux filles du député Francis Valentin. «Connaître l’hymne de son pays ou du pays dans lequel on vit n’est une offense à qui que ce soit. J’ai l’impression que notre pays a honte de ses origines, de son drapeau, de son passé», analyse l’élu MCG. La motion est désormais renvoyée au Conseil d’Etat. Stéphane Florey attend que la cheffe du DIP «rappelle ses troupes à l’ordre afin que les directives concernant l’enseignement de l’hymne national suisse soient réactivées».