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lundi 16 février 2015

En paix avec votre tension


27% des Suisses ont au moins une fois dans leur vie souffert d’hypertension. Si ce taux varie selon le niveau de formation et le sexe, il augmente rapidement et massivement pour tous avec l’âge. Proche de 40% passé 55 ans, il dépasse les 50% dix ans plus tard et flirte même avec les 60% chez les plus de 75 ans, et souvent sans symptômes apparents. Vérités et contre-vérités, conseils et stratégies, nous vous aidons à faire le point sur cette « muette » menace. 

La tension correspond à la pression que le sang exerce sur la paroi des artères. Elle est déterminée par la force du cœur et l’état des vaisseaux. Au fil des ans, elle a tendance à devenir trop élevée, rigidifiant les artères et favorisant ainsi la formation de plaques qui les bouchent peu à peu. C’est pourquoi l’hypertension augmente sérieusement le risque d’angine de poitrine, d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral (AVC), mais aussi de lésions rénales et oculaires. Rappelons que les maladies cardio-vasculaires représentent la première cause de mortalité en Suisse. Certains estiment même qu’elles seraient à elles seules, et sans aucun autre cofacteur de risque, responsables de 20% des hémorragies cérébrales. Fléau tenace des pays riches mais souvent sous-diagnostiquée, l’hypertension artérielle est une maladie discrète, donc difficile à contrôler. Autant, dès lors, partir sur de bonnes bases pour y parvenir.

© Von Schonertagen – Fotolia.com


« Je n’ai pas de signaux d’alerte, donc aucune raison de consulter… » FAUX

On estime en effet que, selon les tranches d’âge, entre 26% et 45% des personnes concernées par une hypertension l’ignorent. Il faut donc être attentif aux signaux d’alarme tels que vertiges, essoufflement anormal, maux de tête, mouches volantes devant les yeux, bourdonnements d’oreilles ou saignements de nez. Certains de ces symptômes pouvant même traduire une maladie déjà avancée. D’où l’importance de faire mesurer sa tension une fois par an à partir de 50 ans, soulignent certains spécialistes tels le Dr Nicolas Postel-Vinay, de l’unité d’hypertension artérielle de l’hôpital européen Georges-Pompidou, à Paris.


« Je peux continuer à manger du sel » VRAI

Mais évidemment avec modération. La récente étude « Swiss Salt Survey » du CHUV a en effet révélé une consommation moyenne quotidienne de sel de 9,4 g (10,8 pour les hommes, 8 pour les femmes), soit près de deux fois plus que les 5 g conseillés par l’OMS et considérés comme bons pour notre santé. D’autant que pour environ 40% de la population plus sensible génétiquement (sans pouvoir identifier qui est concerné), cela contribue fortement à l’hypertension. Dans ce cas, les médecins incitent non pas à supprimer le sel, mais à en consommer moins. Ce n’est pas si difficile puisque celui-ci se cache surtout dans les plats préparés, le pain, la charcuterie, le fromage… Cuisiner maison ou utiliser un sel de régime moitié sodium / moitié potassium et des épices suffit à donner du goût aux aliments. Menée en 2013 par des scientifiques espagnols sur les bienfaits du régime méditerranéen, la récente étude Predimed a par ailleurs démontré qu’enrichir son assiette en huile d’olive vierge et en fruits à coque (noix, noisettes, amandes), comme dans ce fameux régime, diminue aussi la pression artérielle, en même temps que la glycémie et le cholestérol.


« Le chiffre le plus élevé compte davantage » FAUX

La tension se mesure en deux chiffres : le premier, le plus élevé, correspond au moment où le cœur se contracte pour éjecter le sang vers les artères (pression systolique), le plus bas (le second) au moment où le cœur se relâche pour se remplir du sang ramené par les veines (pression diastolique). Si nous retenons plus facilement le premier chiffre, exprimé tantôt en dizaine, tantôt en centaine (« j’ai 15 de tension », « j’ai 150 de tension »), il n’y pas que lui qui compte. Si le second est lui aussi trop élevé, le risque d’accident cardiovasculaire est déjà réel. Quant à un trop petit écart entre les deux nombres (on parle de tension pincée), il est signe d’insuffisance cardiaque.


« À partir de 60 ans, les risques augmentent nettement » VRAI

L’hérédité peut expliquer des formes précoces, mais les chiffres sont clairs : à 50 ans, nous avons 25% de risque d’être touchés, 35% à 65 ans et 70% à 80 ans. Au fil du temps, inéluctablement, la paroi de nos artères se détériore. Heureusement, il est possible de ralentir cette évolution.


« Ma tension est stabilisée, je peux stopper les médicaments » FAUX

Les médicaments font baisser la tension, mais ils ne suppriment pas les causes de l’hypertension. La prise d’un traitement quotidien est certes une contrainte, mais son bénéfice pour protéger le cœur, le cerveau et les reins est démontré. À l’arrêt des médicaments, la tension remonte immédiatement. Se soigner est souvent difficile quand nous ne nous sentons pas malades ; mais les personnes qui découvrent la maladie après un AVC ou un infarctus ne se posent plus la question.


« Les femmes sont mieux protégées que les hommes » VRAI et FAUX

Avant la ménopause, les œstrogènes stimulent des mécanismes régulant la pression artérielle. Ce n’est plus le cas après (l’effet hormonal protecteur disparaît) surtout pour les femmes à risque (sédentaires, fumeuses, stressées, en surpoids…) La fréquence de l’hypertension féminine rejoint alors celle des hommes. Et comme elles vivent plus longtemps que les hommes, il y a davantage de femmes âgées hypertendues. « Les femmes sont même les premières victimes des maladies cardiovasculaires, rappelle la cardiologue Claire Mounier-Vehier. Pourtant, si leurs artères, plus petites et plus fragiles, se rigidifient davantage, elles sont souvent moins bien dépistées. En cas de tension élevée, elles devraient bénéficier d’une échographie d’effort, cet examen étant le plus adapté pour évaluer le risque chez la femme. »

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« Mon médecin a trouvé ma tension trop haute, mais je peux attendre avant de la traiter » VRAI

Inutile de se précipiter, des études internationales ont montré que les mesures relevées au cabinet du médecin sont souvent trompeuses. Le stress du rendez-vous, dit « effet blouse blanche », aboutit à environ un tiers de traitements inutiles. Si les résultats lors de la prise de tension demeurent inférieurs à 170/110 mmHg (soit une tension de 17-11), le diagnostic doit, avant toute prescription, être confirmé par des mesures prises dans les conditions de vie habituelle. « Même si les mesures à domicile confirment l’hypertension (plus de 135/85 mmHg), il faut encore se donner du temps pour mener un bilan cardiovasculaire global, précise le Dr Bernard Vaïsse et faire une évaluation du cholestérol, du diabète, du fonctionnement des reins, des surrénales et du taux d’hémoglobine. Ces résultats orienteront le traitement. »


« Je dois prendre un médicament en plus, pourtant je suis sérieusement mon traitement » VRAI

En général, le médecin prescrit d’abord un médicament. Après trente à quarante-cinq jours, si celui-ci ne suffit pas, il peut soit modifier le dosage, soit changer de molécule. Si la tension ne baisse toujours pas suffisamment, il ajoute un deuxième, voire un troisième médicament. « Il existe six classes thérapeutiques qui se complètent car chacune agit sur un mécanisme différent, explique le Dr Vaïsse. Le succès est au rendez-vous une fois sur deux avec un médicament, dans 70% des cas avec deux, et près de neuf fois sur dix avec trois. » Lorsque la maladie avance, il est souvent nécessaire d’augmenter le nombre de comprimés, le corps s’habituant au traitement. Et le spécialiste de le rappeler : « Une tension insuffisamment contrôlée est à l’origine de mini-infarctus cérébraux qui passent inaperçus mais peuvent à la longue provoquer une démence vasculaire. »


« J’ai repris le sport, perdu du poids : pas besoin de médicaments! » FAUX

Les mesures d’hygiène de vie sont importantes. Perdre quelques kilos, renoncer aux cigarettes, diminuer l’alcool et se remettre à l’exercice physique favorise l’action des médicaments et permet parfois d’en diminuer la puissance, les prises et le nombre. Mais elles sont rarement suffisantes, sauf en cas d’hypertension débutante.


« L’hypertension peut être liée à une apnée du sommeil » VRAI

L’apnée du sommeil diminue la concentration en oxygène dans le sang. Conséquence : pour compenser, afin que les organes soient suffisamment oxygénés, le cerveau réagit en augmentant l’afflux sanguin – et donc la pression. 40% des hypertendus souffrent de ce mauvais sommeil et cela freine l’efficacité des médicaments. Traiter cette apnée fait logiquement baisser la tension, ce qui diminue le risque d’accident cardiovasculaire.


« Passé 80 ans, il ne sert plus à rien de se soigner » FAUX

Des études ont montré que soigner son hypertension diminue de 40% le risque d’attaque cérébrale à court terme, même après 80 ans. En revanche, les objectifs peuvent être assouplis. Une pression systolique (chiffre le plus élevé) sera admise jusqu’à 150 mmHg afin d’éviter l’arrivée d’une baisse de tension, notamment lors du passage de la position couchée à la position debout (on parle d’hypotension orthostatique, source de chute). À ce niveau, les dégâts éventuels occasionnés par l’hypertension sont extrêmement lents.


Surveiller sa tension chez soi

Par choix personnel ou sur conseil de votre médecin, vous avez décidé de mesurer, contrôler et suivre vous-même votre tension artérielle. C’est bien, mais vivre en forme hypertension iphone3pour que cela ait un sens et soit efficace il y a un certain nombre de conseils et de règles à respecter, ceux évidemment fixés par votre médecin ou ceux données par notre fiche pratique en page 69.

CHOISISSEZ le bon appareil

Il existe deux types de tensiomètres, qui se fixent soit au poignet, soit autour du bras. Si les premiers semblent plus séduisants, simples et pratiques à utiliser, les spécialistes et diverses associations de consommateurs privilégient généralement les seconds. Soyez attentifs à la lisibilité des mesures et, selon votre morphologie, à la taille du brassard.

Sur Internet, en grande surface, dans les enseignes spécialisées ou en pharmacie, le choix est vaste et non soumis à autorisation. Arborée par certains appareils, la norme n’est pas une garantie de qualité mais de sécurité. Quant aux prix, ils oscillent entre une soixantaine de francs jusqu’à plus de 200 fr. Selon les caisses et vos polices d’assurance, l’achat d’un tensiomètre peut être partiellement pris en charge par votre complémentaire. Vous pouvez également bénéficier d’offres de rabais dans le cadre des clubs de fidélité créés par votre assureur.

Nos conseils : renseignez-vous avant auprès de votre assurance, de votre médecin traitant, de proches qui auraient déjà franchi le pas ainsi qu’en consultant les listes d’appareils conseillés par divers organismes et associations telles que la FRC ou la Fondation suisse de cardiologie *. Exigez également des explications claires et précises de la part des vendeurs et de pouvoir essayer le ou les appareils proposés.

Une fois votre tensiomètre acheté, lisez bien le mode d’emploi et profitez d’une visite chez votre médecin pour effectuer avec lui une mesure afin d’être sûr que vous le manipulez et l’utilisez correctement.


À quel rythme?

Appliquez la règle des trois fois trois : à savoir, trois mesures le matin (avant de prendre vos médicaments) et trois mesures le soir (avant de vous coucher), trois jours de suite et aux mêmes heures. Ensuite, et sauf avis contraire de votre médecin, il ne sert à rien de mesurer votre tension tous les jours. Une à deux fois par semaine suffit. En cas de « bonnes » mesures, ne modifiez ni le dosage ni la posologie de votre traitement. Et surtout, on le redit, ne l’arrêtez pas non plus de votre propre chef.

Si vous ne prenez aucun médicament contre l’hypertension et que vos mesures sont bonnes, ne basculez pas dans l’addiction de contrôle. Prenez votre tension la semaine précédant une consultation chez le médecin et apportez-lui les résultats. Si tout va bien, des mesures tous les trimestres suffisent. Entre-temps, remisez votre appareil au placard.


« No stress »

Asseyez-vous confortablement et privilégiez un siège avec accoudoir. Prenez votre temps et détendez-vous au moins cinq minutes avant de commencer. Posez votre bras sur une table, le brassard devant se trouver à peu près à la hauteur de votre cœur. Si vous avez choisi un tensiomètre au poignet, pliez le bras pour l’amener au niveau de votre cœur. Et abstenez-vous bien évidemment de fumer, téléphoner, bouger, manger ou boire durant la mesure.


Savoir c’est bien, noter c’est mieux

Mesurer sa tension c’est bien, mais en garder une trace écrite est bien plus utile. Dans un cahier personnel, un carnet ou sur un formulaire électronique dédié (téléchargeable sur www.campagne-tension-arterielle.ch, rubrique autosurveillance) : notez la date, l’heure et les valeurs mesurées. Complétez avec des annotations telles
 que événements particuliers, symptômes ressentis, oublis de médicaments, repas et libations, etc.

*www.campagne-tensionarterielle.ch/uploads/media/2014_Blutdruckgeraete_Anbieterliste_DE_FR_IT_01.pdf



QUAND parle-t-on d’HTA?

vivre en forme hypertension image selOn estime en général que vous souffrez d’hypertension artérielle (HTA) lorsque des mesures successives, prises au repos et sur plusieurs jours (le matin et le soir), révèlent des valeurs égales ou supérieures à 140/90 mmHg. Pas de panique donc si, une fois ou l’autre, votre tensiomètre dépasse les 130-135/85 mmHg, considérés comme une tension normale.


À SAVOIR

« Combien d’alcool consommez-vous? »

C’est l’une des questions que le médecin pourra poser, car l’abus d’alcool fait grimper la tension.

Arrêter de fumer, c’est bon pour la tension, mais attention à ne pas compenser en suçant trop de bâtons de réglisse (pas plus de huit jours d’affilée) ou en se jetant sur des substituts anisés, sources d’une forme d’hypertension particulière.

Surpoids, diabètes, pilule contraceptive, coupe-faim, abus de drogues et de certains médicaments antirhumatismaux, d’œstrogènes, de vasoconstricteurs nasaux (pulvérisateurs), d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens ou de cortisone influencent aussi notre tension.