Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 4 février 2015

Le franc fort, un prétexte commode


L’arrimage du franc à l’euro a permis à une bonne partie de l’économie de reprendre son souffle. En supprimant brusquement le taux plancher, la Banque nationale suisse a ouvert une boîte de Pandore. L’ouragan secoue la Suisse, îlot de prospérité devenu désormais très fragile. Ce qui est vertigineux, c’est la vitesse à laquelle peuvent changer les conditions sur lesquelles l’économie peut s’appuyer.

Beaucoup d’entreprises ont immédiatement pris des décisions importantes pour tenter d’anticiper des dégâts qu’elles estiment inévitables. Des enseignes baissent leurs prix, des industriels menacent de délocaliser leur production, des banques font payer leurs dépôts à leurs clients – un comble! – ou, à l’exemple de Julius Bär hier, annoncent de grosses restructurations.

A croire que l’économie fonctionne sans aucune marge de manœuvre. Ce qui est rarement le cas s’agissant de groupes d’une certaine taille cotés en Bourse. Julius Bär, qui a doublé son bénéfice, figure dans cette catégorie. Poussé par le marché, le management a annoncé hier, sans états d’âme, la suppressions de 200 emplois et un programme d’économies de 100 millions de francs. Cette annonce va sûrement inciter d’autres établissements à faire de même. La banque zurichoise, quatrième gérant de fortune de Suisse, joue les Winkelried en profitant d’un effet d’aubaine, la cherté du franc. Bilan: le titre a bondi hier de 8,62%.

Cette annonce démontre une fois de plus à quel point certains groupes sont otages des marchés financiers. Leur vision à court terme tranche avec celle d’autres responsables. A l’exemple de Nick Hayek, patron de Swatch Group, qui se demande tout haut ce que de nombreux chefs d’entreprise pensent tout bas: ne faut-il pas tourner le dos à une Bourse qui, mis à part les géants qui ont besoin du marché des capitaux, est décidément trop agitée pour ancrer une entreprise sur le long terme?

Roland Rossier