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vendredi 24 juillet 2015

Plus de 9000 paraphes contre le Centre Islam et société de Fribourg


Le texte déposé par l'UDC a recueilli 9133 signatures, soit un tiers de plus que les 6000 paraphes nécessaires.

L'UDC a déposé jeudi son initiative contre le Centre Islam et société de l'Université de Fribourg. Le texte a recueilli 9133 signatures, soit un tiers de plus que les 6000 paraphes nécessaires.

L'initiative demande que la Constitution cantonale soit modifiée afin d'introduire «une base légale n'autorisant pas la création d'un centre 'Islam et société' tel que projeté et empêchant ainsi qu'une quelconque formation étatique d«imams soit instaurée».

Délai d'un an

Les signatures seront vérifiées dans les trois mois, et la Chancellerie d'Etat constatera l«aboutissement ou non de l'initiative, a indiqué celle-ci dans un communiqué. Le Conseil d'Etat transmettra ensuite l'initiative au Grand Conseil, lors d'une session encore à définir, à partir de début 2016.

Si le parlement cantonal déclare l'initiative valide, il devra la soumettre au peuple dans un délai d'un an. Comme l'initiative est formulée en termes généraux (et non entièrement rédigée), il ne peut pas élaborer un contre-projet.

Déjà actif

Contrairement à ce que laisse entendre le texte de l'initiative, cet institut n'est plus seulement en projet, mais existe depuis janvier. Sa création découle d'un mandat de la Confédération, pour remplir un besoin sur le plan suisse.

Les initiants craignent que ce centre ne soit un premier pas vers une formation coranique complète, ce que nie l'Université. Celle-ci défend son autonomie et sa liberté, tout en soulignant que l'institut est dédié à la recherche et au dialogue interreligieux.

Contribution fédérale

Le centre veut aussi offrir aux imams, et aux personnes de référence des communautés musulmanes, des connaissances utiles à l'intégration dans l'environnement suisse. Le centre s'adresse également aux personnes qui, dans leur métier, sont en contact avec des musulmans.

Son directeur, l'Allemand Hansjörg Schmid, a déjà donné des cours sur l'éthique sociale chrétienne et islamique en Europe. Un théologien musulman le rejoindra en septembre comme co-directeur: Serdar Kurnaz, citoyen turc ayant grandi et étudié en Allemagne.

Une contribution fédérale est prévue, mais le centre doit assurer au moins une partie équivalente des coûts. Il a annoncé récemment avoir trouvé un financement privé auprès de la fondation zurichoise Mercator: 1,4 million de francs sur six ans dès 2016, pour soutenir un programme de doctorats composés de recherches interdisciplinaires.

«Le module intégratif des musulmans nous paraît minime»

Roland Mesot, président de l'UDC fribourgeoise, dit sa méfiance à l'égard du Centre suisse islam et société, actif depuis six mois à l'Université de Fribourg. 
Image: Dominic Steinmann/Keystone


La direction du CSIS et le rectorat affirment qu’il n’est pas question de former des imams. Vous restez méfiants?

 Dans ses réponses à nos interventions parlementaires, le Conseil d’Etat évoquait clairement cette voie, avant de se rétracter et de parler de formation continue des imams exerçant en Suisse. Ce n’est pas clair. Une formation étatique nous pose problème.

Les responsables espèrent pouvoir contribuer à l’intégration des musulmans en leur faisant découvrir le système et la culture suisses. Cet argument ne vous convient pas non plus?

 Si, bien sûr, mais je ne le vois pas se réaliser. Ce qui se met en place, ce sont des études islamo-théologiques et des formations pour les personnes qui travaillent avec des musulmans, afin qu’elles comprennent mieux l’islam et ses valeurs. Le module intégratif des personnes de confession musulmane nous paraît minime. Et puis, une offre dans ce sens, en droit, en histoire ou en pédagogie, existe déjà à l’université. Les musulmans peuvent en profiter. Ce centre amène donc un doublon.

Le processus sera long jusqu’à une éventuelle interdiction du centre. Il faudrait plusieurs votes positifs, au parlement cantonal et de la part des citoyens fribourgeois…

C’est clair que nous risquons d’arriver tard avec une décision. Mais je rappelle qu’au Grand Conseil le gouvernement nous parlait d’un démarrage des activités en 2016 ou 2017. Cela s’est passé bien plus vite.

Vous déposez votre initiative à trois mois des élections fédérales. La volonté de l’UDC n’est-elle pas simplement opportuniste?

 Ce n’est pas nous qui avons fixé les échéances, mais bien l’Université, lorsqu’elle a annoncé ce projet en 2013 déjà. Nous avons très vite réagi, sans calculer ce que cela donnerait en termes de calendrier. Cela dit, ce serait prétentieux de dire que cela nous dessert aujourd’hui. (24 heures)


ATS