L'armée du général carthaginois et ses éléphants avaient franchi plusieurs cols pour rejoindre l'Italie en 218 avant J.-C. Mais ils n'auraient pas traversé les Alpes par l'actuelle Suisse.
Une représentation du peintre allemand Alfred Rethel du passage d'Hannibal. (photo: Wikimedia Commons)
Savoir quelle route Hannibal et ses éléphants ont emprunté pour traverser les Alpes divise les spécialistes depuis 2000 ans: des chercheurs disent aujourd'hui détenir, peut-être, la réponse, grâce à du vieux crottin de cheval.
En 218 avant J.-C., le général carthaginois avait emmené une armée de 30'000 hommes, plus de 15'000 chevaux et 37 éléphants franchir les cols en direction de l'Italie au début de la deuxième guerre punique contre Rome.
La traversée, difficile, est entrée dans les annales mais les historiens continuent à se diviser sur l'itinéraire exact emprunté par Hannibal.
Crottin de cheval
«Maintenant il semblerait qu'on ait trouvé, grâce à la science moderne et un peu de crottin de cheval ancien», souligne Chris Allen, microbiologiste à la Queen's University de Belfast, en Irlande du nord.
Le chercheur fait partie d'une équipe internationale qui, menée par Bill Mahaney de la York University de Toronto, a trouvé des traces de déjections animales sur un col étroit à la frontière franco-italienne.
Il s'agit du difficile col de la Traversette, culminant à 2947 mètres dans les Hautes-Alpes. Ce qui accréditerait la thèse que Hannibal ait emprunté l'itinéraire plus méridional passant par la vallée de la Haute-Durance.
Traces d'activités humaines
Les scientifiques y ont trouvé du crottin, qu'une analyse carbone date aux alentours de 200 avant J.-C., mais aussi des traces abondantes de bactéries Clostridium, qu'on trouve généralement dans les excréments de cheval.
«Cela pourrait être la première preuve tangible, quoique inhabituelle, d'une activité humaine et animale remontant à l'époque où Hannibal envahissait l'Italie», écrivent les chercheurs dans le journal Archaeometry qui a publié leurs recherches.
«Même si nous ne pouvons pas relier à coup sûr cette découverte à Hannibal, les résultats sont cohérents avec le passage d'un grand nombre d'animaux et de personnes» à l'écart des voies de transhumance habituelles, observent-ils.
Davantage de recherches sont nécessaires sur le site, insistent les scientifiques qui espèrent qu'elles permettront de trouver d'autres indices sur le passage d'Hannibal, comme des pièces de monnaie ou des armes.
AFP