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mercredi 20 juillet 2016

Personnes remarquables : Alexandre, Franck, Gwenaël; les héros qui ont tenté d'arrêter le camion à Nice


Quatre hommes ont tenté d'arrêter le camion sur la Promenade des Anglais à Nice le soir du 14 juillet. Le sort de l'un d'entre eux est encore incertain.

Voici leurs actions citées dans l'ordre chronologique. Sans elles, le camion aurait peut-être continué sa course sur une distance encore plus longue. Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes, déclarait au soir de l'attaque que les policiers ont pu neutraliser le terroriste après qu'une personne dans la foule a sauté sur le camion pour essayer de l'arrêter.

• Le cycliste

Alexandre Nigues a lâché son vélo quand il a compris que le camion cherchait à faire le plus de victimes possible, pour le rattraper. Il raconte avoir couru après le véhicule, et tenté d'ouvrir la portière à plusieurs reprises, mais le tireur a sorti une arme et a braqué le Niçois. Celui-ci s'est alors laissé retomber sur le sol.

 

 • Le scootériste

Quelques secondes après l'intervention d'Alexandre Nigues, un scootériste a tenté de s'approcher au plus près du conducteur. Il l'a dépassé et a même essayé d'ouvrir la portière. Mais il a perdu l'équilibre et sur une vidéo filmée par un journaliste allemand depuis la fenêtre de son hôtel, on voit le scooter passer sous les roues du camion. Selon Alexandre Nigues, le scootériste aurait lancé son scooter exprès espérant entraver le véhicule. Le scootériste restera accroché à la portière quelques secondes. Les policiers ont ensuite commencé à tirer sur le camion. Je ne dispose pas d'information pour savoir si cette personne est toujours en vie.

Des quatre héros qui ont tenté d'arrêter le camion, Franck est celui dont on n'avait pas de nouvelles. Il témoigne ce jeudi 21 juillet, une semaine après l'attentat sur la Promenade des Anglais.




"J'ai tout de suite compris (...) J'étais prêt à mourir en fait", explique-t-il au journal. Le fait est qu'il a adopté un comportement héroïque ce soir-là. Il s'est approché au plus près du camion, puis a jeté son scooter sous les roues espérant le ralentir, et s'est ensuite agrippé à la portière. Mais il a fini par chuter, donnant l'impression qu'il était passé sous l'engin. Mais il a survécu.

On peut voir en partie son action dans cette vidéo ci-dessous filmée par un journaliste allemand depuis sa chambre d'hôtel.


Après avoir chuté, en réalité, il a cherché à se raccrocher à la portière. Arrivé sur les marches au niveau de la cabine, Franck se met à frapper le conducteur: "Je l’ai frappé, frappé, et frappé encore. De toutes mes forces avec ma main gauche même si je suis droitier. Des coups au visage. Il ne disait rien. Il ne bronchait pas. Il avait son arme à la main. Mais le pistolet ne marchait pas. J’avais l’impression qu’il essayait de le manipuler ou de le charger, je n’en sais rien. Il me visait, appuyait sur la gâchette, mais ça ne marchait pas."

"J'étais prêt à mourir en fait!", dit Franck, qui a fini par prendre "un coup de crosse sur la tête" et dit s'en sortir aujourd'hui avec un gros hématome, des douleurs à la main, une côte cassée et un petit enfoncement de la cage thoracique.

"Je me suis fait interpeller par la police, qui devait, logiquement, penser que j'étais un terroriste. (...) Et puis quand les choses se sont calmées, on m'a présenté comme étant le témoin principal", affirmé Franck, qui dit avoir tiré "la force et le courage" du fait que son fils était place Masséna, à proximité.

Franck raconte comment il a réussi à atteindre le camion. "Il m'a doublé à fond. Il roulait sur le trottoir. J'ai en tête les images des corps qui volaient de partout. J'ai tout de suite compris. (...) Ma femme, derrière moi, me tirait le bras et me demandait où j'allais. Je me suis arrêté. Je lui ai dit: 'dégage!' Et j'ai accéléré à fond", affirme cet employé de l'aéroport de Nice qui, arrivé en retard au feu d'artifice, était venu sur la Promenade manger une glace avec sa femme.

"Pour le rattraper, il fallait slalomer. Entre les gens, vivants et morts. J’étais à fond (...) J’étais déterminé à aller jusqu'au bout", affirme-t-il dans cet entretien avec le quotidien. "Je voulais à tout prix l'arrêter. J’étais dans un état second mais à la fois lucide. Je suis donc parvenu à me mettre sur sa gauche, mon objectif était d’atteindre la cabine."

"Quand j'étais à son niveau, je me suis posé la question: qu'est-ce que tu vas faire avec ton pauvre scooter?, raconte cet homme d'une cinquantaine d'années. C'est alors que je l'ai jeté contre le camion. J'ai continué à courir après lui. Je me souviens être tombé puis reparti à toutes jambes. Je ne sais plus ce que je faisais. Et finalement je suis arrivé à m'accrocher à la cabine".

C'est sans doute son action qui aura le plus déstabilisé le tueur au camion. Des témoins racontent qu'il s'est agrippé à la portière du poids lourd et a asséné des coups de poing au terroriste. Lequel a répliqué avec son arme, mais n'a pas réussi à le toucher. Les policiers parviennent juste après à neutraliser Mohamed Lahouaiej Bouhlel.


• Le livreur

Gwenaël, jeune livreur de 26 ans, entreprend aussi de courir après le camion. En vain. Il réussit à sauver un homme des échanges de tirs entre le terroriste et les policiers. Il le plaque au sol pour lui éviter de prendre une balle perdue. Dans la pagaille générale, des policiers arrêtent Gwenaël, persuadés qu'il est un complice du tueur. Le jeune homme est entendu longuement puis libéré.


Egger Ph.