Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 26 juillet 2016

Pitié pour nos vaches, nos cochons, nos poules, nos paysans !


Image prétexte 


Les quotas laitiers qu’on supprime côté rue avant de les remplacer côté cour, la paysannerie est tout bonnement en train de crever la gueule ouverte.

Et toujours la même antienne : « Il faut être compétitif ! » Soit un système permettant à des riches de plus en plus riches de vendre toujours plus et à toujours moins cher à des gueux de plus en plus gueux. Nos chers libéraux, ont visiblement oublié, malgré la chute du mur de Berlin, que l’Histoire demeurait tragique. Pourtant, ce sont les mêmes qui nous assènent quotidiennement que la vie n’est que lutte de chaque jour. Faudrait savoir, les gars…

Sans sombrer dans la nostalgie, il fut un temps où les paysans vivaient dignement de leur travail tout en nous nourrissant au passage ; ce qui n’était pas rien. Aujourd’hui ? Les paysans sont les nouveaux prolétaires, autrement plus déclassés que les beurs à capuches des cités. Dans le même temps, ils se suicident par paquets de cent, las du surendettement et de la détresse sentimentale. L’amour est dans le pré ? Rien qu’à la télévision, et encore : quelle femme digne de ce nom rêverait, aujourd’hui, d’épouser un plouc…

La compétitivité, donc. Les culs-terreux n’ont qu’à faire comme dans les fermes des mille vaches ou des vingt mille poules chères à Angela Merkel et à la Commission de Bruxelles. Entasser les animaux dans des camps de concentration sordides. Empilés les uns sur les autres : vaches aux poumons dévorés par l’ammoniac de leur urine, ce qui leur tient d’étable n’étant jamais lavé ; poules amassées les unes sur les autres, ergots aussi déformés que les sabots des vaches plus haut évoquées, obligées qu’elles sont de piétiner sur deux décimètres carrés, sans jamais avoir vu le soleil, l’herbe des champs et même la cour d’une ferme. Et ne parlons même pas des cochons, animaux les plus intelligents de ce que l’on nommait autrefois la basse-cour, agglutinés les uns sur les autres, avant d’être réduits en charpie…

Alors oui, dans cette agriculture industrielle et mondialisée, nos paysans ne partent pas gagnants ; et c’est tout à leur honneur. À ce sujet, prière de lire et de relire les remarquables pages d’Alain Finkielkraut, à tel point amoureux de nos chère vaches qu’il tint à ce que le profil de l’une d’entre elles soit sculptée sur le pommeau de son épée d’académicien. Prière, surtout, de lire le sublime livre de l’ami Olivier Maulin, La fête est finie, dans lequel on constate que, si le « progrès » paraît inéluctable, il est parfois encore possible de le freiner, au nom de ce bête truc qu’on nomme la… civilisation.

En attendant, n’oublions pas que vos bouchers et charcutiers du coin, vos marchés de village, mêmes si squattant parfois les bords de nos routes, sont finalement des gens très bien et, parfois même à leur insu, des bienfaiteurs d’une humanité allant manifestement droit dans le mur.

Egger Ph.