Parce que leur demande a été refusée, ou parce qu'ils pensent qu'elle le sera
Il semble que nombre d'entre ceux qui disparaissent optent pour un autre pays. (photo: Keystone)
Pour expliquer ce phénomène, les experts évoquent la pratique suisse en matière d'asile, devenue plus stricte. Les candidats savent par exemple plus tôt si leurs chances d'obtenir le sésame sont minces. De plus, ceux qui sont originaires d'Etats pour lesquels le taux de reconnaissance est bas voient leur demande traitée en procédure accélérée, parfois en seulement 48 heures.
Originaires de pays africains
Au centre-pilote de procédures d'asile accélérées de Zurich, où seule une petite partie des demandes est traitée, les candidats bénéficient d'une assistance juridique gratuite. Ils sont rapidement informés quant à leurs chances de pouvoir demeurer en Suisse.
Le nombre de recours contre des refus n'en a pas moins clairement baissé, une tendance qui s'affiche alors qu'un requérant d'asile sur trois choisit de s'éclipser.
La plupart des requérants d'asile qui, en Suisse, filent à l'anglaise sont originaires d'Afrique. Au cours du premier semestre 2016, 490 Gambiens ont disparu des statistiques, de même que 347 Nigérians, 293 Algériens et 282 Marocains, d'après le SEM.
15'000 requérants en tout
Les demandes de personnes issues de ces pays africains sont traitées de manière accélérée («fast track procedure») car elles ont très peu de chances d'aboutir. Dès lors, pour s'éviter un renvoi tout aussi rapide, certains se dérobent à la procédure.
Il n'est pas facile de savoir où ils disparaissent. Il semble que nombre d'entre eux optent pour un autre pays. Les contrôles effectués par la police ne relèvent en effet pas plus de requérants en vadrouille, et les centres d'aide d'urgence ne constatent pas d'augmentation marquée des arrivées.
D'après une étude du SEM menée en avril, quelque 15'000 requérants d'asile évolueraient en dehors du cadre légal. Le nombre total de sans-papiers est plus élevé.
ATS