Avec trois médailles d'or, deux d'argent et deux de bronze, l'objectif minimal a été dépassé. Il y a néanmoins un léger goût d'inachevé.
La satisfaction est de mise du côté de Swiss Olympic. Avec trois médailles d'or, deux d'argent et deux de bronze, l'objectif minimal a été dépassé, Nino Schurter ayant offert à la délégation helvétique un ultime podium dans ces JO de Rio en se parant d'or en VTT. Il y a néanmoins un léger goût d'inachevé.
Le déroulement des neuf premières journées de compétition avait fait naître les espoirs les plus fous. Le but initial (cinq médailles) était ainsi d'ores et déjà atteint à l'heure où le chef de mission Ralph Stöckli avait tiré un bilan intermédiaire lundi dernier. Les cavaliers de saut d'obstacles, les vététistes et Nicola Spirig n'étaient qui plus est pas encore entrés en scène, et Giulia Steingruber pouvait rêver d'une deuxième médaille au sol.
Martina Hingis et Timea Bacsinszky «On sentait leur joie et leur fierté. Il y a une sorte de passage de témoin entre les deux. J'ai été fasciné par l'histoire de Hingis. D'ailleurs, c'est la seule athlète de la Maison que les Brésiliens ont reconnue. Ils voulaient tous une photo.»
Image: Présence Suisse
Mieux qu'à Londres, Pékin et Athènes
Ralph Stöckli a eu raison de ne pas s'enflammer. La frontière entre exploit et déception est des plus ténues, avait rappelé l'ancien curleur saint-gallois. La désillusion vécue vendredi par le champion olympique 2012 Steve Guerdat, 4e à 0''99 - ou à une barre - du podium de la finale individuelle de saut d'obstacles alors qu'il rêvait d'offrir une ultime médaille à son hongre Nino des Buissonnets, a agi comme une piqûre de rappel.
Objectivement, ces joutes cariocas sont une belle réussite pour la Suisse. Elle a fait bien mieux qu'en 2012 à Londres (2 or/2 argent/0 bronze), en 2004 à Athènes (1/1/3) et en 2008 à Pékin (2/1/4). Et elle affiche un bilan plus brillant qu'en 2000 à Sydney, d'où la délégation helvétique avait ramené 9 médailles dans ses bagages mais une seule du plus convoité des métaux. Au cours des 20 dernières années, seule la moisson d'Atlanta 1996, avec quatre titres et trois médailles d'argent, peut être qualifiée de meilleure.
Fabian Cancellara avec Guy Parmelin «On fait tout pour que le sportif se sente bien. Après la poignée de main avec le ministre des Sports, Guy Parmelin, Fabian Cancellara a demandé une faveur: pour le repas, il préférait échanger son émincé de veau à la zurichoise contre un schublig avec du pain et de la moutarde!»
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Une seule bonne surprise
Force est de constater que la Suisse reste presque exclusivement dépendante des résultats de ses athlètes confirmés. Fabian Cancellara (or dans le contre-la-montre), les rameurs du quatre sans barreur (or), Nino Schurter, Nicola Spirig (argent en triathlon), le duo de tenniswomen Timea Bacsinszky/Martina Hingis (argent) et la gymnaste Giulia Steingruber (bronze en saut) en font partie. Seule exception à cette règle, la médaillée de bronze de l'épreuve de pistolet à 25 m Heidi Diethelm Gerber qui, à 47 ans, a créé la seule bonne surprise de la quinzaine dans le camp helvétique.
Les mauvaises surprises furent plus marquantes. Les épéistes rêvaient ouvertement de podium tant en individuel que dans l'épreuve par équipe, et ils doivent au final se contenter de la 4e place de Benjamin Steffen comme maigre butin. La vététiste Jolanda Neff semblait pour sa part capable de se parer d'or, mais ses douleurs au dos sont réapparues au moment où la course se décantait, et elle a dû se contenter d'un 6e rang. Ces deux échecs sont avant tout dus à une certaine fragilité mentale.
La foule «La Maison Suisse a été pensée pour le public et on ne voulait pas l'entourer de barrières. Mais dès le premier jour il y a eu tellement de monde qu'on a été forcés d'organiser des queues pour les animations.»
Image: Présence Suisse
Le médaillé suisse a 31,18 ans
Si cette fragilité mentale semble difficilement explicable pour les expérimentés escrimeurs, elle peut être imputée à la jeunesse de Jolanda Neff: la St-Galloise disputait à 23 ans ses premiers Jeux, et progressera certainement encore durant la prochaine olympiade. Or, les faits sont éloquents lorsque l'on dresse le portrait-robot du médaillé suisse dans ces joutes cariocas: il a en moyenne 31,18 ans, et avait disputé au moins une fois des Jeux olympiques avant l'aventure brésilienne!
Même en athlétisme et en natation, les sports rois du programme olympique qui sont également les plus globalisés, les meilleures performances suisses ont été signées par des athlètes aguerris: Nicole Büchler (remarquable 6e du concours de la perche) a 32 ans, Tadesse Abraham (excellent 7e du marathon) en a 34 et Martina van Berkel (12e du 200 m papillon) 27.
Mais certains jeunes pointent tout de même déjà le bout de leur nez, à l'image du nageur genevois Jérémy Desplanches qui, à 22 ans, a décroché une belle 13e place sur 200 m 4 nages. Au final, l'avenir peut être envisagé avec sérénité. La Suisse reste bien présente dans une grande variété de sports, avec une belle diversité de profils parmi ses sportifs d'élite.
SUCCÈS FOU POUR LA MAISON SUISSE
Durant les JO, la «Baixo Suiça» a attiré 500 000 personnes, des personnalités helvétiques et bien sûr les médaillés. Nicolas Bideau, responsable du projet, nous ouvre son album photos.
Miss Suisse et Nicolas Bideau «Lauriane Sallin nous a rendu visite le 1er août. Elle venait de faire le tour des banlieues pauvres. Pour nous, c'était important que quelqu'un évoque ce côté de Rio.» En outre le directeur de Présence Suisse tient à rassurer: «Juanita» et «Djay-Djay» (ndlr: les saint-bernard) sont de la région, ils n'ont pas voyagé en avion depuis la Suisse.»
Image: Présence Suisse
Elle avait de l’allure, la Maison Suisse avec ses 5000 m2 investis au bord du lagoa de Freitas durant les Jeux olympiques de Rio. Et elle a beaucoup plu aux Brésiliens. Avec ses activités exotiques: patinage, boule à neige géante, mais aussi dégustation de chasselas, raclette et schubligs.
«On compte 200 000 participants et un impact sur 500 000 personnes», se réjouit Nicolas Bideau, directeur de Présence Suisse et responsable du projet.
Les enfants «Au Brésil, il fallait créer l'image de la Suisse de A à Z. Et on a voulu le faire aussi pour les enfants en leur permettant de faire du patin ou de jouer dans une boule à neige. Notre offre famille a extrêmement bien marché.»
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Beaucoup plus grande que ce qui a été fait par le passé, la Baixo Suiça a bénéficié de deux ans de campagne, depuis la Coupe du monde de football de 2014. «Elle avait comme mission de promouvoir la Suisse, mais c’est surtout une réussite auprès des athlètes de notre pays. Elle leur permettait de se ressourcer dans ce Rio parfois un peu chaotique», explique Nicolas Bideau.
La Maison Suisse ne fermera ses portes que fin septembre puisque les Paralympiques sont encore au programme. Ensuite, cap sur les JO de Pyeongchang en hiver 2018, où Présence Suisse pourrait bien faire découvrir aux Coréens la culture de l’après-ski.
Les «marins» avec le Président «L'équipe de voile mangeait non loin de Johann Schneider-Ammann. Les athlètes n'osaient pas le déranger. Puis ce selfie a été organisé. Lui était ravi. C'est le mariage du sérieux fédéral et de la fougue du sportif.»
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