À son retour dans le magasin, la jeune fille constate que son planning est chargé. Son état de santé reste faible. Souffrant de nausées régulières, elle explique qu'on lui refuse le droit de se rendre aux toilettes. Puis que, prise de douleurs, elle cherche à obtenir un cachet de Doliprane. Redirigée plus de quatre fois, elle finira par se rendre compte que son siège est ensanglanté. Selon Fadila, elle quitte alors son poste, non sans se le voir reprocher par un supérieur. Elle vient de faire une fausse couche à son poste, qu'on lui a interdit de quitter. Hospitalisée, sa supérieure, sans s'enquérir de son état, se borne à lui demander un justificatif pour justifier son départ avant l'heure. Seuls les clients s'inquiéteront de son état de santé, raconte encore Fadila. La jeune femme explique également qu'elle a été frappée de retenues sur salaire alors qu'elle était en arrêt maladie.
Cette histoire intervient dans un magasin où déjà en août dernier une hôtesse de caisse avait été licenciée pour 85 centimes d'euro, avant d'être réintégrée, face au tollé. Samuel Mégens, secrétaire général de la CGT à Tourcoing, confie à France Inter : « C'est un magasin où, de notre point de vue, les salariés sont en danger. On dépasse la question syndicale ou même juridique. » La direction du magasin reconnaît un « enchaînement malencontreux des faits » qu'elle regrette. Elle exprime aussi sa « tristesse » avant de « s'indigner de l'instrumentalisation des faits » et de dénoncer des « allégations totalement infondées ». La direction précise que la jeune fille sera reçue par le directeur des ressources humaines à son retour.
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