Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 25 janvier 2017

Mais qui est donc cette fameuse "Courgette" ?


Le film Suisse de Claude Barras raconte le quotidien touchant d'un foyer pour enfants en difficulté. 
Le voilà nommé aux Oscars !


Mais qui est donc cette fameuse courgette ? Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, Ma Vie de courgette, inspiré du roman de Gilles Paris, Autobiographie d'une courgette (Plon), raconte la vie d'Icare, neuf ans, qui tue accidentellement sa mère pour échapper aux coups. La seule chose à laquelle peut désormais se raccrocher l'orphelin est l'étrange sobriquet qu'elle avait pris l'habitude de lui donner : « Courgette. » C'est donc ainsi qu'il faudra l'appeler.




Le petit débarque à l'orphelinat avec pour seul bagage une cannette de bière vide, symbole de l'alcoolisme violent maternel, un joli cerf-volant, sur lequel est représenté le père absent en super-héros, et une poule « parce qu'il aimait beaucoup les poules ». « Quand j'ai lu le roman de Gilles Paris, j'ai immédiatement pensé à Rémi sans famille, un film qui m'avait marqué petit, explique Claude Barras. J'ai eu envie d'offrir cette émotion aux enfants, dans un conte réaliste. » Sauf que l'histoire d'Icare – pardon, de Courgette – est bien moins triste que celle de Rémi. Au foyer, qui ressemble plus à une colonie de vacances qu'à un sordide orphelinat, il rencontre Simon, Ahmed, Jujube, Alice, Béatrice, mais aussi la jolie Camille. Avec eux, il découvre le meilleur antidote à la mélancolie : les amis et la solidarité. Le scénario, auquel la réalisatrice de Tomboy et Bande de filles, Céline Sciamma, a grandement participé, ne tombe jamais dans le pathos, bien au contraire. On pleure, on rit, on pleure, on rit et on ressort complètement bouleversé de cette petite heure de prouesses techniques.




Un grand pas pour l'animation

Au-delà d'une histoire émouvante et bien ficelée, le film, tourné intégralement en « stop-motion », est un grand pas pour l'animation. Dix-huit mois de tournage, une centaine de techniciens, un budget de 6 millions d'euros, 30 secondes seulement tournées par jour. « Il faut savoir être patient, et essayer de ne plus se poser trop de questions une fois que le film est lancé, confie le réalisateur. Sinon, bien sûr, on est tenté d'abandonner... » Pour que le film voie le jour, les studios du pôle Pixel de Villeurbanne, à côté de Lyon, ont tourné à plein régime.

Des animateurs du monde entier – certains ont travaillé avec Wes Anderson sur le Fantastique mister Fox ou avec Tim Burton – sont venus prêter main-forte pour le tournage, qui associe techniques artisanales et technologie dernier cri. Le résultat est bluffant de réalisme et de poésie. Claude Barras n'aurait pu rêver meilleur comédien que ce petit bonhomme aux cheveux bleus et à la bouille bien ronde. Sacrée courgette.

VICTORIA GAIRIN