Recevoir une leçon, plutôt que d'en donner, çà fait mal !
Merkel VS Trump
De Donald Trump, nous savions déjà qu’il n’a jamais eu sa langue dans sa poche. Le voilà qui, désormais, adresse un message qui a tout du sermon aux Européens.
Le président des États-Unis a, ainsi, choisi de se confier au très vénérable Times et au très populaire Bild pour s’adresser aux citoyens de deux pays, le Royaume-Uni et l’Allemagne, pour lesquels il avoue éprouver une affection particulière.
Donald Trump, en « grand fan » des Britanniques et détenteur d’un golf dans le pays de Sa Gracieuse Majesté, s’enthousiasme pour le Brexit, « un succès » qui incitera d’autres pays, selon lui, à faire de même. Il rencontrera prochainement, et prioritairement, Theresa May afin « de conclure un accord commercial avec le Royaume-Uni, rapidement et dans les règles ».
Il se montre, en revanche, plus circonspect à l’égard d’Angela Merkel, pour laquelle il a néanmoins « beaucoup de respect », dans la gestion de la crise des réfugiés qui aurait, selon lui, été une « erreur catastrophique ».
Né d’un père venu d’Allemagne, le président des États-Unis « ne veut pas que des gens de Syrie viennent s’installer » dans le pays de l’Oncle Sam. Il aurait, pour sa part, forcé la main aux pays du Golfe, « parce qu’après tout, ils ont plus d’argent que quiconque ».
Il juge l’Allemagne au moins en partie responsable du Brexit et des défections futures au sein de l’Union européenne, cette entité qui est, « en gros, un instrument » au service des Teutons. Il poursuit en rappelant l’importance de l’identité que veulent « les individus et les pays ».
Donald Trump s’est, par ailleurs, lancé dans un vaste plaidoyer pour le protectionnisme et trouve anormal que les rues de New York soient submergées de Mercedes « alors qu’il y a très peu de Chevrolet en Allemagne ». Il torpille ainsi le libre-échange lorsque celui-ci n’est pas réciproque.
L’homme à la mèche rebelle condamne également les mesures de rétorsion prises à l’égard de la Russie et juge que l’OTAN est une institution « obsolète » qui n’a « pas su s’adapter aux nouvelles menaces » planant sur le monde, tout en reprochant à de nombreux pays membres de l’organisation de « ne pas payer correctement ce qu’ils doivent régler ».
L’invasion de l’Irak fut, selon lui, une « des pires décisions, peut-être la pire décision jamais prise dans l’Histoire par notre pays ».
Si les propos du nouveau président des États-Unis vont dans le sens d’un monde plus sûr et acquis aux nations souveraines, si, également, ils témoignent d’une rupture avec le politiquement correct, notamment sur la question des migrants, il ne faudrait pas, en revanche, que Donald Trump s’immisce trop dans les affaires d’autrui : ce serait manquer de réciprocité et d’élégance dans le principe de souveraineté.
Gregory Vanden Bruel
parlementaire belge