Les touristes asiatiques ont récemment pris d'assaut la région du Rigi, notamment dans le canton de Zoug.
(Photo: Keystone/urs Flueeler)
Alors que de nombreuses villes d'Europe n'en peuvent plus des touristes, la Suisse n'est pas épargnée. A Lucerne par exemple, les rues obstruées agacent les habitants, et à Interlaken (BE), ce sont les situations dangereuses sur les passages à niveau qui inquiètent.
Mais certaines situations sont plutôt drôles : A Zoug, les cars de touristes asiatiques s'arrêtent régulièrement aux toilettes publiques mises à la disposition des baigneurs au bord du lac. Cette infrastructure gratuite est donc prise d'assaut par les voyageurs en proie à un besoin pressant, rallongeant massivement les files d'attente, affirme une maître-nageuse dans la «SonntagsZeitung», qui rapporte l'histoire.
Non contents de prendre possession des lieux, ces touristes souhaitent ensuite immortaliser leur expérience, et s'amusent beaucoup des tenues des indigènes qu'ils rencontrent. Il arrive donc régulièrement qu'un touriste prenne en photo quelqu'un en maillot de bain jusque dans les vestiaires.
«Le Suisse authentique»
Contactée par «20 Minuten», Tina Simeon, maître-nageuse au Badi Seeliken de Zoug, raconte. «Ça arrive du matin au soir. Ils viennent par hordes et sont repartis après cinq minutes. Ils envahissent les toilettes et les salles de bain.» Selon la responsable, ils cherchent à capturer «le Suisse authentique», alors que les visiteurs du Badi sont bien éloignés de l'Helvète traditionnel, estime-t-elle. En effet, la moitié d'entre eux sont des expatriés. Ils sont toutefois photographiés en petite tenue contre leur gré, ce qui gêne bien entendu les baigneurs.
«Nous devons prendre des mesures, affirme Tina Simeon. Nous leur expliquons comme nous pouvons, en faisant des signes avec les mains, qu'il est interdit de prendre des photos dans la zone des bains. Ils comprennent, et sont souvent très aimables.» Il serait tout de même bon que leurs guides donnent les indications nécessaires au préalable, estime la maître-nageuse. «Certaines personnes n'ont aucune limite, et photographient même des gens parce qu'ils sont en fauteuil roulant», raconte-t-elle.
Zoug sur la carte touristique
Le Conseil municipal a été informé de la situation. «Comme à Lucerne, nous connaissons ici un tourisme de masse, explique l'élu UDC et ancien directeur du tourisme Urs Raschle à la «SonntagsZeitung». C'est une bonne chose que Zoug soit sur la carte touristique, mais c'est maintenant la tâche des politiques de s'assurer que la grogne ne monte pas trop.»
Il confirme que les visites ont considérablement augmenté récemment, de pair avec les plaintes des habitants, par exemple pour non respect des règles de circulation ou pour des photos incessantes. «Dans le cas du Badi, on pourrait imaginer des pictogrammes supplémentaires», explique-t-il. Une réorganisation des places de car est aussi envisagée.