Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

vendredi 8 septembre 2017

Quand l’homme ou la femme est «littéralement» dépassé


C’est ce vendredi la Journée internationale de l’alphabétisation. L’occasion pour la Fédération suisse Lire et Ecrire et la Conférence intercantonale de la formation continue de lancer la campagne « Simplement mieux ! ». 

Le but : inciter les personnes concernées à prendre des cours pour maîtriser lecture, écriture et calcul de base. Selon les derniers chiffres à disposition, datant de plus de 10 ans, environ 15% de la population en Suisse a des lacunes dans ces domaines. 


Les lettres ne sont pas digestes pour tout le monde
(Christoph Balsiger)



Même en Suisse, des centaines de milliers d’adultes ont de la peine à lire, à écrire ou à compter – malgré qu’ils aient achevé leur école obligatoire. Ce n’est pas nouveau, mais cela reste tabou. La première campagne nationale sur le sujet, lancée à la veille de la Journée internationale de l’alphabétisation, entend sensibiliser et lever les inhibitions.

«Avec la campagne ‘Simplement mieux’, nous voulons sensibiliser le public au thème des compétences de base, mais nous nous adressons d’abord aux personnes directement concernées», explique Christian Maag. Il est directeur de la Fédération suisse Lire et Ecrire, qui coopère à cette initiative avec la Conférence intercantonale de la formation continue (CIFC).

En Suisse, 800'000 adultes ont de la peine à lire et à écrire, et près de 400'000 ont de la peine à effectuer des calculs simples, et ceci dans un pays au système éducatif hautement développé. Typiquement, ces illettrés - aussi nommés analphabètes fonctionnels - ont peur de passer pour des idiots, ont honte de leurs faiblesses et font tout pour les cacher dans la vie de tous les jours. «Ils ne sont même pas 5% à empoigner activement le problème et à s’inscrire à un cours», note Christian Maag.

Pour une meilleure intégration

Pour contrer cette peur, il faut s’adresser directement et avec humour aux personnes concernées, via des affiches, des flyers, des spots TV et radio, afin de les motiver à s’attaquer à leur handicap. Le plus souvent, il s’agit d’adultes, qui ont suivi l’école en Suisse, mais qui ont manqué pas mal de choses. D’autres ont perdu leurs compétences au fil de leur vie.

Qui veut se faire aider mais ne trouve pas son chemin sur Internet à cause de ses difficultés en lecture peut aussi demander conseil au numéro de téléphone gratuit 0800 47 47 47. «En Suisse alémanique, nous avons deux à trois appels par jour. Nous définissons ce dont la personne a besoin, organisons ses cours, lui disons que nous travaillons par petits groupes et l’encourageons à franchir le pas», explique Susanne Leutenegger, de service ce jour-là à la permanence téléphonique.

Elle ajoute qu’à l’heure de la numérisation et de l’automatisation, on exige de plus en plus de chaque individu, aussi bien dans la vie de tous les jours qu’au travail. «Aujourd’hui, pratiquement tout le monde doit pouvoir remplir des formulaires et écrire des rapports ou des procès-verbaux». Et ce ne sont pas seulement les personnes elles-mêmes qui sont concernées, dit Susanne Leutenegger, mais «les employeurs aussi doivent être responsabilisés».

Gaby Ochsenbein