Au XXe siècle, une nation a connu le sacrifice – la Russie – en subissant le régime le plus terrifiant de tous les temps. Sacrifice dont ont bénéficié les peuples issus du berceau européen et presque l’humanité tout entière pendant soixante-treize ans.
Qui pensait, en 1917, en Europe, en Occident, lorsque la révolution commença de se déchaîner, avec son cortège d’horreurs et de bassesses, février ne faisant qu’annoncer octobre, qu’elle durerait 73 ans ? « Moloch aux cent millions de sacrifiés », dévoyant partout les esprits et les âmes, ne s’achevant que par la décrépitude – même les révolutions finissent par mourir – et, surtout, grâce au rejet que les nations esclaves ont alors enfin pu effectuer ?
Personne. Et puis il fut de bon ton, une pensée juste, de considérer le martyre de ce peuple comme étant dans sa nature…
Aujourd’hui, au lieu de s’incliner devant le martyre, de reconnaître la grandeur de ce peuple, d’admirer la sagesse de son retour aux sources et son étonnant renouveau national, trop de dirigeants occidentaux, guidés par les intérêts matériels de l’oligarchie qui les domine, dont les membres pensent exclusivement ajouter à leur fortune quelques centaines de millions chaque année, n’ont qu’une idée : s’approprier les richesses naturelles de ce qui est présentement le dernier espace de la planète aux ressources en grande partie intactes.
Deux organisations exécutent cette politique : une qui a peu de poids, l’Union européenne, l’autre qui en a beaucoup, l’OTAN, provenant souvent de pouvoirs considérables délibérément cachés… ou même simplement administratifs. Cette OTAN dont le président Trump nous a dit qu’elle ne se justifiait plus… est utilisée comme jamais du temps où il y avait péril ! Il faut avoir présent à l’esprit que, dans ce cadre, ont été positionnées des unités françaises de combat – certaines blindées – dans les pays baltes, alors que nous avons tant besoin de nos soldats – si peu nombreux – en Afrique, dans l’océan Indien, en Guyane…
L’Union européenne, elle, a mis au point un blocus économique, qui a permis notamment à la France de déshonorer sa signature commerciale lors du refus de livraison de deux bâtiments déjà payés, et aussi de plonger l’Ouest français dans de graves difficultés, nos exportations agroalimentaires ayant été d’ailleurs remplacées définitivement par des produits russes locaux !
Ainsi sont oubliés, méprisés, parfois haïs, les flots de sang, les horreurs subies pendant tellement d’années, et ce sacrifice qui a sauvé le reste du monde de la pire barbarie.
Oui, décidément, le peuple russe si longtemps martyr a des droits sur nous tous – toutes les nations d’Occident – et pour longtemps.
Henri Josseran
Historien