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mardi 13 mars 2018

Louis XX, Une autre histoire de France


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Si, un jour, après quelque événement dramatique, les Français décidaient d’abandonner la République malade pour une monarchie moderne, ce serait Louis de Bourbon, vingtième du nom, qui serait appelé à la tête du nouveau royaume de France. C’est, en 500 pages, ce que nous raconte Daniel de Montplaisir, auteur de Louis XX, une autre histoire de France, que vient de publier Mareuil Éditions.

Un livre qui commence comme un roman policier où l’auteur nous décrit les coulisses du 21 janvier 1993. Ce jour là, des milliers de Français et l’ambassadeur des États-Unis se sont retrouvés sur la place de la Concorde pour déposer un lys blanc à l’emplacement de la guillotine qui décapita Louis XVI. Plus tard, dans la journée, devant la basilique de Saint-Denis, c’est une foule immense qui devait acclamer, aux cris de « Vive le roi », un jeune homme peu connu, Louis. Car, écrit Daniel de Montplaisir, « les Français ont un roi. Bien peu le savent. Encore moins connaissent sa personne… Ce roi a donc un visage, un nom, une existence. Il incarne un principe. Il a peut-être un destin. »

C’est ce destin que nous raconte l’auteur au fil de ce véritable livre d’histoire revue et corrigée par le regard de cet historien qui a fait une longue carrière dans les couloirs de la République et ceux de Radio France. Une première édition de ce livre était sortie en 2011 sous le titre de Louis XX, petit-fils du Roi-Soleil. L’auteur en a réactualisé la plupart des chapitres, et notamment ceux concernant la vie de ce jeune homme qui ne prétend à rien mais qui incarne un principe qu’il a hérité de trente-cinq générations depuis Hugues Capet. Une longue lignée qui fait de lui le chef incontesté de la maison de France, c’est-à-dire le roi de droit.

Daniel de Montplaisir décrit, d’ailleurs, dans un chapitre très pertinent pourquoi la famille d’Orléans n’a aucune légitimité à prétendre régner un jour sur la France. Ses explications ont le mérite d’être claires. Il consacre aussi un chapitre à ce fameux traité d’Utrecht que la branche cadette revendique pour décrier aux Bourbons d’Espagne le droit à la couronne. Il raconte les péripéties de ce traité et ce qui s’ensuivit avec l’écriture d’un roman à suspense. Les épines d’Utrecht : « Rien n’était plus fort que les termes dont on s’était servi pour enchaîner les deux branches de la maison Bourbon », mais c’était sans compter sur les intrigues qui entraînèrent une courte guerre mais aussi l’échange des princesses que nous raconta avec brio, cet hiver, un film éponyme.

Dans un autre chapitre, Montplaisir nous fait réfléchir sur le pourquoi de ces trônes qu’on abat, et l’échec de la Restauration. Voilà l’autre histoire que l’auteur nous propose de relire avec un autre regard. Et qui se termine en 1848, après une révolution, une fusion et une malheureuse abdication – celle d’Henri V, comte de Chambord -, le tout dans une analogie franco-espagnole que nous sommes en train de revivre avec Louis le vingtième qui, comme Louis XIX, ne régnera peut-être pas autrement que dans le cœur de nombreux Français.

Ce sera le thème de son cinquième chapitre, « Un si long tunnel », entamé par la mort du comte de Chambord, le 24 août 1883, et qui se poursuit encore après de multiples rebondissements.

Cet épais bouquin nous livre de multiples anecdotes sur les histoires de France et d’Espagne, et sur les personnages qui en sont les héros. Le jeune prince Louis, dont l’auteur nous décrit sa vie de banquier international et de bon père de famille dans sa villa madrilène, sera-t-il cet « absent » qu’osa évoquer Emmanuel Macron en 2017 ? « La démocratie ne se suffit pas à elle-même ; il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent […] cet absent est la figure du roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort », disait celui qui allait devenir le huitième président de la Ve République.

Floris de Bonneville