De Rechthalten (Dirlaret) & Sankt Ursen (St-Ours), Canton de Fribourg (en Nuitonie), Suisse
dimanche 21 juillet 2019
Fribourg a ses crus à cheval sur la frontière
Le canton du gruyère est aussi (un peu) celui du vin. Fribourg compte en effet deux AOC, dont la plus grande est intercantonale, jouant avec cette frontière valdo-fribourgeoise évanescente au Vully. 50 hectares chez nous, 102 ha pour les Dzodzets réunissent depuis 2011 vingt-quatre vignerons dans cette AOC et depuis 2015 dans une Interprofession.
Même si elle ne représente qu’un pourcent de la vigne suisse, la région a la chance de compter de grands terroirs et de grands passionnés, qui se retrouvent souvent en finale du Grand Prix du vin suisse. Bien sûr, ici, entre lacs de Morat et de Neuchâtel, c’est la terre du traminer et du freiburger, qui bénéficie d’une charte de qualité exigeante, avec une sévère limitation du rendement et l’interdiction de bois dans l’élevage. Mais ces deux cépages allemands ne couvrent que 4% du vignoble, dominé par le chasselas, devant le pinot noir et le pinot gris.
L’autre AOC n’est pas très loin de chez nous, dans cette région de Cheyres qui borde la rive sud du lac de Neuchâtel. Ici, vingt-cinq producteurs se partagent 14 hectares dont ils ne font pas leur activité principale. On trouve sur ces vignes entre falaises de moraine et marais une majorité de pinot noir mais aussi du chasselas, évidemment, et des spécialités.
Un blanc? Le Pinot gris 2018 du Château de Praz. Un nez de petits fruits où percent aussi l’arôme du coing et une touche de miel avant une bouche gourmande mais qui a gardé sa fraîcheur (18 fr.).
Un rouge? L’exceptionnel Initial 2014 du Petit Château, à Môtiers. Robert Parker (92/100) qui assemble diolinoir, merlot, syrah et cabernet sauvignon, un nez complexe de fruits noirs, de sous-bois avec des touches de cuir et de tabac. Bouche racée et élégante qui vaut les 97 fr. de la bouteille.