Le Fletschhorn se reflète dans le lac Gibidum en Valais.
(Sondereggerfotos.ch)
L’automne est une saison idéale pour explorer la Suisse à pied.
Les curieux ont 65'000 km de sentiers balisés à disposition pour découvrir lacs, montagnes, forêts ou villages traditionnels. Il est facile de sélectionner une sortie qui correspond à ses envies ou à sa condition physique. Voici une carte du réseau des sentiers pédestres helvétiques, suivie de quelques conseils:
Où trouver l’inspiration?
SuisseMobile propose une liste très claire des itinéraires en fonction des lieux, des thèmes et des difficultés. Chaque promenade est accompagnée d’une description, d’une carte détaillée, d’une liste des étapes, de photos et des horaires des transports publics les plus proches. Suisse Tourisme a sélectionné 32 balades particulièrement agréables, Suisse Rando propose aussi des itinéraires et des cartes, le Club Alpin suisse décrit de nombreuses randonnées en montagne et le forum Hikr.org permet de sélectionner des routes parfois moins connues et d’obtenir des conseils directement de la part des randonneurs.
Comment savoir si la randonnée est plutôt facile ou difficile?
Les sentiers pédestres sont très bien balisés dans toute la Suisse. Les indicateurs de couleur jaune désignent des chemins de randonnée ne posant aucune exigence particulière aux usagers. Les panneaux indiquent régulièrement l’altitude, la durée estimée jusqu’au prochain objectif et les transports publics les plus proches.
64% des sentiers pédestres suisses sont balisés en jaune, donc accessibles à tous.
(© Keystone / Christian Beutler)
Les panneaux ou les marques contenant du rouge et du blanc désignent des chemins de randonnée de montagne, conseillés aux usagers en bonne condition physique, qui ont le pied ferme et ne souffrent pas de vertige. Le port de chaussures à semelles bien profilées est requis.
Les chemins de montagne représentent 35% du réseau.
(Keystone / Alessandro Della Bella)
Les panneaux ou les marques contenant du bleu et du blanc désignent des chemins de randonnée alpine qui sont particulièrement exigeants, car ils mènent à des champs de neige, à des glaciers ou à des falaises. Ils sont réservés aux marcheurs en excellente condition physique qui maîtrisent l’utilisation de la corde et du piolet et qui sont capables d’escalader certains passages.
Seul 1% des sentiers sont des chemins de randonnée alpine.
(Keystone / Arno Balzarini)
Qui entretient tous ces sentiers?
Les chemins et sentiers pédestres ainsi que les voies cyclables ont droit à un article dans la Constitution suisse. La Confédération peut donc soutenir les cantons et associations qui aménagent ou entretiennent ces voies de communication. Si elle décide de supprimer des sentiers, elle doit les remplacer. Une loi spécifique aux chemins pour piétons et aux chemins de randonnée pédestre établit que les cantons sont responsables de l’aménagement, de l’entretien et de la signalisation des sentiers. Ils peuvent le faire avec l’aide d’organisations externes ou de spécialistes.
Sur le terrain, les chemins et la signalisation sont généralement entretenus par des collaborateurs bénévoles des associations régionales ou par des employés communaux.
Où vérifier les conditions météorologiques?
Le temps peut changer très rapidement en Suisse, particulièrement en montagne, et transformer une agréable balade en parcours du combattant comme ici sur le lac de Thoune.
(Keystone / Peter Schneider)
En Suisse, le temps peut changer rapidement, il fait souvent très froid en hiver et la pluie peut rendre le terrain très glissant. Tout randonneur devrait se renseigner sur les conditions météorologiques avant de se lancer dans une marche, afin d’adapter son parcours et son équipement. MétéoSuisse est l’organe officiel des prévisions météo, il propose une vision générale du temps en Suisse ainsi que des bulletins détaillés en fonction de la destination. Les dangers sont également signalés: fort vent, précipitations intenses, neige abondante, orages, etc.
De nombreuses destinations ont aussi des webcams, qui permettent notamment de vérifier si la randonnée passe au-dessus de la mer de brouillard ou pile à l’intérieur.
La prudence est de mise lors des randonnées en montagne, car le temps peut changer très rapidement et les dangers sont fréquents: chutes de pierre, avalanches, etc. Il est déconseillé de s’aventurer dans une zone enneigée sans être accompagné d’un guide ou d’une personne qui connaît très bien la région. L’Institut pour l’étude de la neige et des avalanches émet un bulletin détaillé du danger d’avalanche en fonction des régions.
Combien ça coûte?
La randonnée est très bon marché en Suisse, car tous les chemins sont libres d’accès et ouverts à tous. Les coûts d’aménagement et d’entretien sont financés par les cantons et des donateurs, le montant total investi chaque année se monte à 53 millions de francs suisses.
Ce qui risque de coûter plus cher au randonneur est le billet de train, de bus ou de télécabine lui permettant d’accéder aux sentiers, ainsi que le repas de midi ou l’apéro dans un restaurant de montagne.
Un employé communal entretient un chemin de montagne au Greina-Ebene, à la limite entre les cantons du Tessin et des Grisons.
(Keystone / Gian Ehrenzeller)
Est-ce que c’est dangereux?
Avec une bonne préparation et un peu de prudence, il est possible de pratiquer une randonnée presque sans risque en Suisse. Il est important de choisir un parcours adapté à sa condition physique, à la météo et aux dangers potentiels. Dans le doute, mieux vaut demander l’assistance d’un professionnel ou renoncer à sa sortie.
En cours de route, le marcheur doit bien vérifier qu’il reste sur les sentiers balisés et marcher avec prudence pour éviter les chutes. Un accident n’est jamais exclu: une cinquantaine de randonneurs meurent chaque année en Suisse en tombant, en glissant dans des falaises ou en étant emportés par des avalanches.
Il faut impérativement renoncer à emprunter un chemin barré, car cela signifie la présence d’un danger. Les randonneurs doivent aussi se méfier des troupeaux de vaches allaitantes, qui sont généralement signalés par un panneau vert avec le dessin d’une vache et de son veau. Les vaches mères peuvent devenir agressives si elles se sentent en danger, les marcheurs doivent donc rester calmes, ne jamais s’approcher des veaux, tenir les chiens en laisse et contourner tranquillement le troupeau.
Susan Misicka