Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mardi 11 août 2020

Libre circulation: «l’apocalypse au ralenti» prédit l'UDC



L’UDC n’a pas lésiné sur les images et les paroles fortes pour lancer sa campagne en faveur de son initiative pour résilier l’accord de libre circulation des personnes (ALCP) avec l’UE: un postérieur aux couleurs européennes assis sur la Suisse et l’écrasant de tout son poids. «Trop c’est trop, s’est insurgée sa vice-présidente, Céline Amaudruz: trop d’immigration, trop de bétonnage, trop de bouchons sur les routes, trop de chômage et trop de criminalité.»

Le 9 février 2014, l’UDC avait défait le Conseil fédéral à la surprise générale en faisant approuver son initiative «Contre l’immigration de masse» à une majorité de 50,3%. Mais à l’époque, son texte n’était pas aussi clair et laissait planer l’incertitude concernant la mise en œuvre. Revenant à la charge, l’UDC ne donne cette fois-ci qu’un an au Conseil fédéral pour renégocier l’accord avant de devoir le résilier en cas d’échec.

Les opposants y voient là une «mission impossible» et redoutent la fin de la voie bilatérale, l’ALCP étant lié par une clause guillotine à six autres accords dans le cadre d’un premier paquet conclu en 1999. Mais l’UDC reste sereine. Elle est persuadée que Bruxelles n’a pas intérêt à les laisser tomber. «Si l’UE actionne la clause guillotine, alors elle est bête», affirme son président, Albert Rösti. Même dans cette hypothèse, il ne craint pas le scénario catastrophe. «Ces six accords profitent moins à la Suisse que l’ALCP nuit à notre pays.».

Car la libre circulation des personnes, c’est «l’apocalypse au ralenti», prédit Céline Amaudruz: une Suisse surpeuplée qui comptera bientôt 10 millions d’habitants; une densification équivalente à la disparition de 57 000 terrains de football; du temps (70 ans par année en temps cumulé) perdu sur les routes en raison des bouchons; et enfin une pression sur les salaires, surtout dans les régions transfrontalières comme le Tessin: «Le risque de tomber dans la pauvreté a passé de 20% à 30% dans mon canton et le nombre de bénéficiaires de l’aide sociale a doublé», a encore asséné le conseiller aux Etats Marco Chiesa, qui devrait devenir le futur président de l’UDC.

On le voit, le plus grand parti de Suisse attaque sur tous les fronts dans la posture qu’il préfère: celle de David contre Goliath. Surprise: en l’occurrence, Goliath, ce n’est pas l’Europe, mais l’association faîtière Economiesuisse, «la voix des grandes entreprises multinationales». Assurément, l’UDC aimerait beaucoup se faire l’avocate des PME, qui sont le véritable moteur de l’économie helvétique. Mais cette fois, leur association, soit l’USAM, a clairement pris position contre l’initiative. En 2014, alors que Jean-François Rime en était encore le président, elle s’était abstenue.




 Michel Guillaume