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lundi 14 décembre 2020

Babalou nous a quitté


 "Merci pour tout Babalou et bon voyage! 

Tu resteras toujours dans nos cœurs"

Babalou accompagnait l'Évêque de Myre depuis 25 ans


Babalou, le fidèle âne qui épaulait Saint-Nicolas chaque année lors de sa venue à Fribourg, est décédé après 25 ans de loyaux services, annonce lundi le Haras national d'Avenches.

«Babalou, une étoile de plus a rejoint le ciel»: c’est avec ces mots que le Haras national a annoncé ce matin le décès de sa plus grande célébrité. «Nous avons dû prendre la décision difficile de le laisser partir. Merci pour tout Babalou et bon voyage! Tu resteras toujours dans nos cœurs», a écrit l’équipe du Haras sur les réseaux sociaux. 

Le défunt animal n’a néanmoins pas de souci à se faire pour sa succession, qui sera assurée par Balou. Cet âne noir des Pyrénées avait été acheté il y a deux ans dans l’optique de seconder puis remplacer Babalou à Saint-Nicolas.

Qui était Babalou

Il avait de longues oreilles, le poil gris, des lignes noires sur l’échine et les jambes. Il s’appellait Babalou. Et, à 25 ans, c’était une vraie star à Fribourg! Son heure de gloire avait lieu chaque premier week-end de décembre: depuis dix-huit ans, cet âne emmenait en cortège saint Nicolas à travers les rues et les places de Fribourg. Tout comme Don Quichotte a sa Rossinante, Lucky Luke son Jolly Jumper et Zorro son Tornado, le saint évêque sera un peu orphelin sans son âne. Chacun des membres de ce duo avait son rôle: l’un distribuait biscômes et bons mots tandis que l’autre tendait son museau pour recevoir les caresses des enfants. «Babalou était né le 12 mars 1985 au haras national d'Avenches, Babalou avait un grand cœur et un super caractère. Il était très proche des humains et aimait être câliné par les enfants.

Une vraie bête de scène

L’âne n’avait pas pris la grosse tête pour autant. Tout au plus était-il un peu blasé, habitué qu’il était à être sous les feux de la rampe. Mais il ne rechignait jamais à s’approcher des visiteurs pour glaner une cajolerie. Il faut dire que le quadrupède s’était forgé une réputation dans la région. Le personnel du Haras ne s’étonnait donc plus de voir des familles débarquer le week-end pour lui rendre visite. Issu de l’accouplement entre une ânesse détenue par l’institution fédérale d’Agroscope et un mâle italien, Babalou était destiné avant tout à une carrière d’étalon reproducteur. «Mais la demande est très faible. L’élevage d’ânes est quasi inexistant en Suisse. Il a principalement été utilisé pour produire des mulets.» Mais surtout, il a très vite montré son goût pour les apparitions publiques. Il faut le voir, impassible, fendre la foule massée dans les ruelles fribourgeoises pour comprendre qu’il mérite sa renommée. «Babalou adorait cette sortie. Il a commencé à participer à de petites Saint-Nicolas dans la région, afin de l’habituer peu à peu à la foule. Les dernières St-Nicolas, il donnait vraiment l’impression d’avoir du plaisir à être au cœur de la fête.»

Mais le tempérament ne fait pas tout. Notre âne suivait un entraînement intensif en prévision de la Saint-Nicolas: durant les trois mois qui précèdent le cortège, les apprentis du Haras le sellaient et le montaient, exactement comme un cheval, afin de le préparer à promener le vénérable personnage. L’opération est rendue d’autant plus délicate que le saint Nicolas d’un soir est désigné parmi les étudiants du collège Saint-Michel, et n’a généralement jamais monté à cheval… Pas de quoi inquiéter le placide équidé. Son héritier est Balou de Cibade, âne des Pyrénées et dauphin désigné du seigneur de la Saint-Nicolas. Longue vie à lui.


L'âne emblème de la modestie

Acolyte de saint Nicolas, l’âne peut se vanter de jouer un rôle central dans la tradition chrétienne. Mais cet animal a aussi une place de choix dans les contes et la littérature, des frères Grimm à Stevenson en passant par Apulée ou La Fontaine. Loin du cheval, monture des chevaliers et des nobles, il incarne les valeurs du petit peuple et du travail des champs, un statut modeste qui n’est pas étranger à la sympathie qu’il éveille. Ajoutez-y un caractère bien trempé et vous obtenez un personnage à part entière, qui traverse les époques. Vous en doutez? Pensez au bavard complice de Shrek dans la super­production du même nom.

Egger Ph.