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vendredi 28 juin 2024

Le spectacle pathétique que les Etats-Unis offre au monde avec leurs candidats

  

Le spectacle affligeant d'un président en exercice et d'un ex président
dont tous deux veulent devenir le futur président des Etats-Unis en 2024


Biden, extrêmement fragilisé, repart en campagne vendredi après un débat complètement raté face à Donald Trump qui pose, jusque parmi ses partisans, la question du maintien de sa candidature à un second mandat.

Il n’y a qu’à lire l’éditorial implacable de Thomas Friedman, qui se décrit lui-même comme un «ami» du président américain, vendredi dans le «New York Times».

«Joe Biden, un homme bien, un bon président, n’est pas en position de briguer une réélection», écrit l’éditorialiste, qui dit avoir «pleuré» en voyant le démocrate de 81 ans, par moments hagard, buter sur les mots et bafouiller pendant 90 minutes devant les caméras de CNN.

La philanthrope Maria Shriver, nièce du président assassiné «JFK» et alliée de Joe Biden, a écrit sur le réseau social X avoir le «cœur brisé» face à cette prestation calamiteuse.

«Il avait une chose à faire (lors du débat), et c’était de rassurer l’Amérique qu’il était capable d’être président à son âge. C’est un échec», a asséné une ancienne sénatrice démocrate, Claire McCaskill, sur la chaîne MSNBC, que regarde souvent le principal intéressé.

Aussitôt l’heure et demie de confrontation achevée, les commentateurs de tous bords sur les télés américaines, reprenant l’antenne avec des mines défaites, se faisaient en chœur l’écho d’une réaction panique parcourant l’édifice démocrate, de la base à des élus de haut rang, interrogeant soudain à haute voix la faisabilité d’un remplacement de dernière minute de leur champion, peut-être à la faveur de la convention du parti, programmée mi-août à Chicago. 

Mais encore faudrait-il que Biden, seul décisionnaire à bord, fasse le choix de se retirer. mais en est-il capable ? Capable de discerner sa sénilité ?  Lors d’une brève déclaration à la presse en fin de soirée, celui-ci a voulu écarter ces spéculations alarmistes : «Je pense qu’on s’en est bien sorti. […] C’est dur de débattre avec un menteur.»

Un rhume (la belle blague) qui tombe à plat

La tentative de l’équipe de campagne de justifier le passage à vide par un «rhume», en attirant plutôt l’attention sur les «mensonges» débités à la chaîne par Donald Trump, est tombée à plat.

Les médias américains font état d’une réelle «panique» chez les démocrates, à quatre mois de l’élection et à six semaines environ de la convention censée investir le président américain.

Laquelle devrait être l’occasion de se demander «qui est le mieux placé pour empêcher Trump de revenir au pouvoir», juge même un responsable allemand chargé de la coopération bilatérale avec les États-Unis, Michael Link, interviewé par le quotidien «Tagesspiegel».

Pour l’heure toutefois, aucun poids lourd du Parti démocrate ne s’est fait publiquement l’écho de ce sentiment.

Officiellement, la ligne reste de soutenir le candidat octogénaire, qui sera à 12h30 locales en campagne en Caroline du Nord, un État du sud-est que son équipe espère pouvoir arracher à son rival républicain de 78 ans en novembre.

Propos et spectacle affligeants 

Dans la foulée, il ira lever des fonds à New York puis dans les Hamptons, une très chic zone de villégiature non loin.

Donald Trump sera lui vendredi à Chesapeake, dans l’Etat de Virginie (est).

Le milliardaire, si prompt à moquer «Sleepy Joe», n’a même pas eu besoin d’insister après le débat sur la contre-performance de son adversaire.

Il a surtout publié sur son réseau Truth Social une vidéo le montrant faire de jolis coups au golf: l’ancien promoteur immobilier n’a guère apprécié que Joe Biden moque ses performances sur le green pendant le débat.

Un des rares moments où Joe Biden, en retrait durant le débat, a donné de la voix. Alors que Donald Trump l'accusait de loger des migrants "dans des hôtels de luxe à New York" au lieu de s'occuper des anciens combattants, le président sortant a répliqué en faisant référence à des propos tenus par son adversaire en septembre 2020. Donald Trump avait alors été épinglé par la presse américaine pour avoir qualifié de "nuls" et de "perdants" des soldats américains morts au combat, enterrés dans un cimetière où il ne voulait pas se rendre.

"Mon fils n'était pas un perdant, ce n'était pas un pauvre type !" s'est étranglé Joe Biden, la mâchoire serrée, évoquant son fils Beau, vétéran de guerre et mort d'un cancer en 2015. "C'est vous le pauvre type, le loser !" a-t-il lancé, en se tournant vers Donald Trump. Ce dernier a assuré n'avoir jamais tenu ses propos, pourtant confirmés à l'époque par la chaîne Fox News, proche de sa ligne conservatrice.

"La seule personne ici qui soit un repris de justice, c'est l'homme que je regarde", a-t-il lancé, après des accusations de fraude électorale concernant le précédent scrutin présidentiel.

De quoi irriter Donald Trump, qui s'en est alors pris à la famille Biden. "Quand il parle de repris de justice, son fils est un repris de justice", a-t-il rétorqué, en faisant référence à l'autre fils du président américain, Hunter, récemment condamné pour détention illégale d'arme à feu. "Dès qu'il quittera ses fonctions, Joe pourrait devenir un repris de justice avec toutes les choses qu'il a faites", a avancé Donald Trump, sans citer de faits répréhensibles précis.

"C'est un outrage, (...) aucun président n'a jamais parlé comme ça", s'est énervé Joe Biden. "Vous avez couché avec une star du porno alors que votre femme était enceinte. Vous avez le sens moral d'un dépravé", a-t-il tancé, dans une référence directe à l'ex-actrice Stormy Daniels, qui assure avoir eu des relations sexuelles avec Donald Trump en 2006.

A la question "Reconnaîtrez-vous le résultat des élections, peu importe qui gagne ?", Donald Trump a répondu en posant ses conditions. "Si l'élection est juste, légale et valide, absolument. J'aurais préféré accepter [le résultat de 2020] mais la fraude et tout le reste étaient hallucinants !" a-t-il assuré.

"On verra vos chiffres quand l'élection sera terminée", lui a lancé Joe Biden. "Vous êtes un pleurnicheur. Quand vous avez perdu la première fois, vous avez multiplié les appels dans des cours [de justice] à travers tout le pays, a rappelé le président sortant. Aucun tribunal aux Etats-Unis, local ou d'Etat, ne vous a donné raison, mais vous avez continué à mentir."

Après avoir traité son adversaire de "pleurnicheur" une seconde fois, provoquant un haussement de sourcil de Donald Trump, Joe Biden l'a accusé de "ne pas être capable d'accepter" la défaite. "Quelque chose a explosé en vous quand vous avez perdu, la dernière fois", a lancé le démocrate, alors que le débat touchait à sa fin.

Qui pour remplacer Biden ?

La vice-présidente Kamala Harris elle-même a reconnu que Joe Biden avait fait un début «laborieux» mais estimé qu’il avait fini «en force» face à un opposant qui a multiplié les affirmations mensongères ou outrancières sans jamais perdre ni son calme, ni son aplomb.

La démocrate de 59 ans, envoyée au front jeudi soir pour limiter la casse, fera campagne vendredi dans le Nevada (ouest).

Son nom figure évidemment sur la liste de celles et ceux qui pourraient remplacer Joe Biden dans la course à la Maison-Blanche, aux côtés notamment de quelques gouverneurs démocrates en vue, comme Gavin Newsom en Californie ou Gretchen Whitmer dans le Michigan.

Si Joe Biden jetait l’éponge, les démocrates se retrouveraient en août à Chicago pour ce que l’on appelle une convention «ouverte», lors de laquelle les voix de délégués récoltées par le président américain lors de la primaire seraient remises en jeu.

Egger Ph.