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lundi 28 octobre 2024

La Vénichon, ce nom porte atteinte à la tradition de la bénichon et n'a RIEN à voir

 

La Bénichon, la vraie


Je ne pensais pas qu’un jour le simple fait d’évoquer la bénichon me laisserait un arrière-goût dans la bouche. Quand elle se mue en Vénichon, par les Jeunes Verts au Werkhof, elle me reste pourtant sur l’estomac. Selon ses initiateurs, «cette offre végane permet d’inclure les personnes avec des intolérances ou des allergies». 

Sans être intolérant à toute évolution, je suis allergique à cette tendance indigeste qui vise à déformer des traditions séculaires fondées sur certaines valeurs. Comme l’idée que «tout est bon dans le cochon». Bien sûr, chacun a le droit de tenter de vouloir sauver la planète en cuisinant des bettes plutôt que des bêtes. Toutefois, vouloir célébrer la bénichon avec un ragoût de tofu – dont je ne renie pas les valeurs nutritives – accompagné de purée et de chou braisé, c’est dénaturer une fête et un menu qui ont du sens.

Si on s’oppose par éthique à l’agriculture classique et à l’élevage, pourquoi alors vouloir en reprendre les rites et les codes? Les politiques doivent impérativement s’emparer de cette question et décréter, entre autres, qu’un jambon, une saucisse ou même un steak sont des noms qui s’appliquent exclusivement à des produits carnés, et non pas à des substituts végétaux. Enfin, il faudrait également songer à empêcher qu’une fête campagnarde qui célèbre la fin des récoltes, mais aussi la descente des troupeaux de l’alpage, soit détournée de son sens premier où la viande a toute sa raison d’être. Tout comme la crème double d’ailleurs.

Si l’idée de faire une manifestation avec un repas composé de produits locaux et de saison est à saluer, le nom Vénichon est inapproprié et porte atteinte à la tradition de la bénichon.

Au-delà du choix du nom, l’article évoquant le succès de la manifestation alors qu’il est écrit qu’une cinquantaine de personnes seulement  y ont participé, est totalement disproportionné. Que dire alors des 10 000 personnes qui ont fêté la Bénichon à Châtel-Saint-Denis ou de celles qui se sont réunies pour le Recrotzon le même week-end?

Qu’on le veuille ou non, la bénichon et son menu ont une histoire et font partie du patrimoine fribourgeois. Pour attester cela, notons l’enregistrement de la Poire à botzi, de la Cuchaule et bien sûr du roi de la fête, le Jambon de la borne, au registre des AOP. Cela témoigne du lien indissociable entre ces produits et la bénichon.

A toutes les personnes qui ne la connaissent pas ou souhaiteraient en savoir davantage sur cette tradition, j’encourage la lecture de l’ouvrage Chantons, dansons, bénichonnons. Tout y est: l’origine, les particularités, sans oublier les liens avec les mets qui composent le fameux et goûteux menu. Respectons la bénichon, ce moment privilégié de retrouvailles en famille et de réjouissances si chères aux Fribourgeoises et Fribourgeois.

Egger Ph.