Selon qu’on soit germanophone ou francophone on lit facilement Fribourg ou Freiburg», explique Victor Ramalho, directeur de l’agence de communication Volontiers, qui a créé le nouveau logo bilingue de la ville de Fribourg. Le «e» et le «o» forment une sorte de dessin qui peut figurer un pont sur la Sarine pour les plus imaginatifs.
Le Conseil communal, qui présentait ce nouveau visuel mardi, a tenu parole sur son intention de mettre le bilinguisme en évidence. «L’ancien logo, qui datait de 2003, avait le défaut de ne pas être déclinable en deux langues», a rappelé le syndic, Thierry Steiert (ps).
Le concours, lancé en novembre dernier, a suscité pas moins de 50 propositions. «Le jury en a sélectionné trois et les a soumises au Conseil communal», a expliqué le vice-syndic, Laurent Dietrich (centre). Le nouveau visuel, sur fond bleu, s’inspire des armoiries de la ville. Une somme de 50 000 francs a été inscrite au budget 2025 pour cette création. Celle-ci se déclinera progressivement, ces prochains mois, sur les véhicules de la commune et d’autres supports.
La Communauté romande du Pays de Fribourg (CRPF) a dit ce mardi «déplorer» cette création bilingue qui «ne reflète pas le statut linguistique de Fribourg dont la langue officielle est le français». Et de rappeler que «la part des germanophones ne cesse de baisser» en ville pour se situer actuellement à 14,3%. «Nous sommes également surpris du calendrier de publication de ce logo alors même que le projet de loi sur les langues officielles du Conseil d’Etat est en consultation», explique ce mardi un membre de la CRPF.
Thierry Steiert a rappelé que la création de ce logo bilingue fait suite à un postulat interpartis, accepté par le Conseil général de la commune, en 2017. «Nous ignorions alors qu’il y aurait un nouveau projet cantonal de loi sur les langues», a précisé l’édile, assurant que la collusion du calendrier est «un hasard». Le syndic estime d’autre part que le logo d’une collectivité publique est «un instrument de marketing qui n’a rien à voir avec son statut linguistique officiel. J’en veux pour preuve que des communes très touristiques comme St-Moritz ont des logos en anglais alors que ce n’est pas leur langue officielle».
Patrick Chuard