Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 30 juillet 2008

Histoire de l'hymne national Suisse

Jusqu'à la fin du 19e siècle il n'existe aucune tradition d'hymne national suisse.

Le chant patriotique «Ô Monts indépendants» (en allemand : Rufst du mein Vaterland, en italien : Ci chiami o patria, en romanche : E clomas, tger paeis), composé en 1811 par Johann Rudolf Wyss (1743-1818) , a été le premier hymne patriotique et le plus utilisé jusqu'en 1961.
Le cantique suisse, quant à lui, est composé en 1841 par Alberich Zwyssig (1808-1854) avec les paroles de Leonhard Widmer (1809-1867). Depuis cette date il fut fréquemment chanté lors d'évènements patriotiques où les chœurs d'hommes de tout le pays l'ajoutent à leur répertoire avec des traductions en Suisse Romande et au Tessin. Le Conseil fédéral refusa cependant plusieurs fois de l'adopter comme hymne officiel, voulant laisser le peuple décider quelle chanson il désirait car le chant patriotique Ô Monts indépendants était déjà utilisé pour les cérémonies politiques ou militaires.


Le fait que l'hymne Suisse Ô Monts indépendants sur la mélodie de God Save the Queen, ait la même mélodie que l'hymne Britannique créa des situations embarrassantes lorsque les hymnes nationaux britannique et suisse étaient joués en même temps. Le cantique suisse purement helvétique remplaça alors provisoirement, en 1961, l'hymne Ô Monts indépendants.
Après une période d'essai de trois ans avec un statut provisoire prolongé en 1965, le cantique suisse obtient le rang d'hymne national pour une période illimitée.

Le statut provisoire n'est supprimé que dix ans plus tard sans toutefois exclure la possibilité d'un changement ultérieur. Un concours eut lieu en 1979 afin de chercher un successeur au cantique suisse. En dépit des nombreuses propositions, aucune des compositions en question ne rallie autant de voix que le chant de Zwyssig.

Le cantique suisse obtint finalement son statut définitif le 1er avril 1981, le Conseil fédéral constatant qu'il s'agissait là d'un chant purement suisse, digne et solennel.

Rufst Du, mein Vaterland
(français : «O Monts indépendants» ; italien : «Ci chiami o patria» ; romanche : «Clomas d'e, tger paeis») est l'ancien hymne national Suisse, qui a été remplacé en 1961 par le Cantique suisse. Son texte a été écrit en 1811 par le professeur de philosophie Bernois Johann Rudolf Wyss. La musique de l'hymne était «God Save the Queen», l'hymne national du Royaume-Uni. Les similarités entre l'hymne national britannique et l'hymne national suisse ont mené au désir de trouver un remplacement, qui a été trouvé avec le Cantique suisse, qui est chanté aujourd'hui comme l'hymne national suisse.

Le chant patriotique :
Rufst du, mein Vaterland


Texte français
1.
O monts indépendants,
Répétez nos accents,
Nos libres chants.
A toi patrie,Suisse chérie,
Le sang, la vie
De tes enfants.

2.
Nous voulons nous unir,
Nous voulons tous mourir
Pour te servir.
O notre mère!
De nous sois fière,
Sous ta bannière
Tous vont partir.

3.
Gardons avec fierté
L'arbre au Grütli planté
La liberté!
Que d'âge en âge,
Malgré l'orage,
Cet héritage
Soit respecté.


Texte allemand
1.
Rufst du mein Vaterland
Sieh uns mit Herz und Hand,
All dir geweihtHeil dir,
Helvetia!
Hast noch der Söhne ja,
Wie sie Sankt Jakob sah,
Freudvoll zum Streit!

2.
Da, wo der Alpenkreis
Nicht dich zu schützen weiss
Wall dir von Gott,
Stehn wir den Felsen gleich,
Nie vor Gefahren bleich,
Froh noch im Todesstreich,
Schmerz uns ein Spott.

3.
Vaterland, ewig frei,
Sei unser Feldgeschrei,
Sieg oder Tod!
Frei lebt, wer sterben kann,
Frei, wer die Heldenbahn
Steigt als ein Tell hinan.
Mit uns ist Gott!

4.
Doch, wo der Friede lacht
Nach der empörten Schlacht
Drangvollem Spiel,
O da viel schöner, traun,
Fern von der Waffen Grau'n,
Heimat, dein Glück zu bau'n
Winkt uns das Ziel!


Texte italien
1.
Ci chiami, o Patria,
Uniti impavidi
Snudiam l'acciar!
Salute Elvezia!
Tuoi prodi figli,Morat,
San Giacomo,
Non obliar!

2.
Laddove è debole
Dell'Alpi l'egida
Che il ciel ci di è,
Ti farem argine
Dei petti indomiti:
E' dolce, Elvezia
Morir per te!

3.
Ma quando l'angelo
Di pace assidesi
Sui nostri allor,
Soletta Elvezia,
L'arti e l'industrie,
Oh! quanto apprestano
Nuovo splendor!


Texte romanche
1.
E clomas, tger paeis,iglis ties unfants baleisan grevs cumbats.
Nous suandagn gugentigl ties appel gugentcugl
Spiert e cor valentdigls antenats.

2.
Ma noua tg'igl ramparn'at pò betg ple tgirar,è igl Signour.
Sot sia protecziun,davaint'igl pour liun,stat aint cun persvasiunper noss'onour.

3.
O tger paeis an flour,a tè nous dagn santouran pietad.
Tè lainsa onorarigl ties cunfegn salvar,defender segl ramparla libertad.





Le cantique Suisse
(hymne officiel de la Suisse) :
le chant de Zwyssig


Paroles
Le texte allemand de Leonhard Widmer (1809-1867) est le texte original. Des versions ont été écrites ensuite dans toutes les langues officielles suisses, mais qui n'en sont pas des traductions, puisque le sens des textes diffère. De plus, il existe deux versions en langues rhéto-romanes : l'une, en ladin (le texte est de Gion Antoni Bühler (1825-1897) et l'autre, en Romanche, en dialecte Sursilvan exactement (le texte est du à Alfons Tuor (1871-1904)).



Français : Cantique suisse
Charles Chatelanat
(1833-1907)



1ère strophe
Sur nos monts, quand le soleil.
Annonce un brillant réveil,
Et prédit d'un plus beau jour le retour,
Les beautés de la patrie
Parlent à l'âme attendrie;
Au ciel montent plus joyeux (bis)
Les accents d'un cœur pieux,
Les accents émus d'un cœur pieux.






2ème strphe
Lorsqu'un doux rayon du soir
Joue encore dans le bois noir,
Le cœur se sent plus heureux près de Dieu.
Loin des vains bruits de la plaine,
L'âme en paix est plus sereine,
Au ciel montent plus joyeux (bis)
Les accents d'un cœur pieux,
Les accents émus d'un cœur pieux.







3ème strophe
Lorsque dans la sombre nuit
La foudre éclate avec bruit,
Notre cœur pressent encore le Dieu fort;
Dans l'orage et la détresse
Il est notre forteresse;
Offrons-lui des cœurs pieux : (bis)
Dieu nous bénira des cieux,
Dieu nous bénira du haut des cieux.





4ème strophe
Des grands monts vient le secours;
Suisse, espère en Dieu toujours!
Garde la foi des aïeux,
Vis comme eux!
Sur l'autel de la patrie
Mets tes biens, ton cœur, ta vie!
C'est le trésor précieux (bis)
Que Dieu bénira des cieux,
Que Dieu bénira du haut des cieux.



Allemand : Schweizerpsalm
Leonhard Widmer
(1809-1867)
Trittst im Morgenrot daher,
Seh'ich dich im Strahlenmeer,
Dich, du Hocherhabener, Herrlicher!
Wenn der Alpenfirn sich rötet,
Betet, freie Schweizer, betet!
Eure fromme Seele ahnt(bis)
Gott im hehren Vaterland,
Gott, den Herrn, im hehren Vaterland.




Kommst im Abendglühn daher,
Find'ich dich im Sternenheer,
Dich, du Menschenfreundlicher,
Liebender!In des Himmels lichten Räumen
Kann ich froh und selig träumen!
Denn die fromme Seele ahnt
Gott im hehren Vaterland,
Gott, den Herrn, im hehren Vaterland.




Ziehst im Nebelflor daher,
Such'ich dich im Wolkenmeer,
Dich, du Unergründlicher, Ewiger!
Aus dem grauen Luftgebilde
Tritt die Sonne klar und milde,
Und die fromme Seele ahnt
Gott im hehren Vaterland,
Gott, den Herrn, im hehren Vaterland.



Fährst im wilden Sturm daher,
Bist du selbst uns Hort und Wehr,
Du, allmächtig Waltender, Rettender!
In Gewitternacht und Grauen
Lasst uns kindlich ihm vertrauen!
Ja, die fromme Seele ahnt,
Gott im hehren Vaterland,
Gott, den Herrn, im hehren Vaterland.


Italien : Salmo svizzero
Camillo Valsangiacomo
(1898-1978)

Quando bionda aurora il mattin c'indoral'alma mia t'adora re del ciel!
Quando l'alpe già rosseggiaa pregare allor t'atteggia;in favor del patrio suol,cittadino Dio lo vuol.
Se di stelle è un giubilo la celeste sferaTe ritrovo a sera o Signor!
Nella notte silenziosal'alma mia in
Te riposa:libertà, concordia, amor,all'Elvezia serba ognor.
Se di nubi un velo m'asconde il tuo cielopel tuo raggio anelo Dio d'amore!
Fuga o sole quei vaporie mi rendi i tuoi favori:di mia patria deh!
Pietàbrilla, sol di verità
Quando rugge e strepita impetuoso il nembom'è ostel tuo grembo o Signor!
In te fido
Onnipossentedeh, proteggi nostra gente;
Libertà, concordia, amor,all'Elvezia serba ognor.



Romanche : psalm svizzer
En l'aurora la damaun ta salida il carstgaun,spiert etern dominatur,
Tutpussent!
Cur ch'ils munts straglischan sura,ura liber Svizzer, ura.
Mia olma senta ferm,
Mia olma senta ferm Dieu en tschiel,il bab etern,
Dieu en tschiel, il bab etern.
Er la saira en splendur da las stailas en l'azurtai chattain nus, creatur,
Tutpussent!
Cur ch'il firmament sclerescha en noss corsfidanza crescha.
Mia olma senta ferm,
Mia olma senta ferm
Dieu en tschiel,il bab etern,
Dieu en tschiel, il bab etern.
Ti a nus es er preschent en il stgir dal firmament,ti inperscrutabel spiert,
Tutpussent!
Tschiel e terra t'obedeschanvents e nivels secundeschan.
Mia olma senta ferm,
Mia olma senta ferm Dieu en tschiel,il bab etern,
Dieu en tschiel, il bab etern.
Cur la furia da l'orcan fa tremblar il cor umanalur das ti a nus vigur,
Tutpussent!
Ed en temporal sgarschaivelstas ti franc a nus fidaivel.
Mia olma senta ferm,
Mia olma senta ferm Dieu en tschiel,
Il bab etern,
Dieu en tschiel, il bab etern.



Tentatives de remplacement

La popularité du cantique suisse n'est pas acquise. En effet, il est démontré par divers sondages qu'au moins un tiers des personnes consultées ne connaissent pas du tout l'hymne national et que seul un très faible pourcentage est capable de le chanter par cœur dans son intégralité.


Il y eut deux tentatives pour remplacer le cantique suisse :


En 1986 Roulez tambours du Romand Henri-Frédéric Amiel est proposé par l'Alliance nationale. Ensuite, à la fin des années 1990, la fondation Pro CH 98 a également tenté de promouvoir un nouveau cantique composé par l'Argovien Christian Daniel Jakob.
Ces tentatives n'ont pas abouti.

dimanche 27 juillet 2008

Histoire du drapeau Suisse






Le drapeau suisse:


liberté, honneur et fidélité


Description :

Sur un fond rouge, une croix blanche équilatérale dont les bras sont 1/6 de fois plus long que larges.

La relation entre l'envergure de la croix et la largeur du drapeau n'est pas établie, mais en pratique le ratio et de 2:3 ou 7:10.


La croix suisse sur fond rouge tire son origine d'un étendard similaire du Saint Empire romain germanique.





Il a une très forte connotation chrétienne.


Seul 2 drapeaux dans le monde sont carrés, ils ont tous les 2 la même armée, il s’agit de la Suisse et du Vatican.



Le drapeau suisse représente traditionnellement la liberté, l'honneur et la fidélité.
(La devise Honor et Fidelitas" était inscrite sur la croix de plusieurs drapeaux de mercenaires suisses au 18ème siècle).



A l'époque moderne et en relation avec la constance de la politique suisse, ce drapeau est venu à représenter également la neutralité, la démocratie, la paix et l'asile.

Alors que l'indépendance et la démocratie suisse datent traditionnellement de 1291, il est surprenant d'apprendre que le drapeau national dans sa forme actuelle ne date que de 1889.




On peut faire remonter les variations modernes du drapeau à 1815, alors que l'originale croix blanche sur fond rouge date du 15ème siècle. Son inspiration remonte peut-être au 4ème siècle.


Drapeau de St-Maurice

Certains ont prétendu que le drapeau suisse tire son origine du drapeau de la légion thébaine de l'Empire romain, mais l'argumentation est fragile. En 302, Maurice et ses légionnaires chrétiens furent exécutés en Valais pour avoir refuser de se sacrifier à l'Empereur et de réprimer les chrétiens locaux. Longtemps après sa mort, St-Maurice se vit accorder des armoiries: une croix boutonnée blanche sur un fond rouge (qui symbolise le sang des martyres de la légion) et l'armoiries de la ville portant son nom (dont le monastère a été fondé en 515) qui comporte la même croix sur un fond azur et rouge. Les armoiries de St-Victor et de St-Ursannes, patrons de Genève et de Soleure et officiers de la légion thébaine, comportent une similaire croix blanche boutonnée. L'iconographie médiévale décrit parfois le drapeau et les armoiries de St-Maurice comme une croix rouge sur fond blanc, ce qui rappellent les armoiries de St-George.

Drapeau de St-George et drapeau de Guerre de l'Empire romain germanique.



La plupart des cantons suisses obtinrent leur souveraineté au sein du Saint Empire romain germanique et c'est l'empereur qui leur remit leurs étendards. Ils s’unirent plus tard dans une Confédération qui passa de 3 membres en 1291 à 13 en 1513. Par la paix de Bâle qui mit fin aux guerres de Souabes, les Suisses se débarrassèrent des derniers vestiges de leurs obligations impériales. Leur indépendance complète fut reconnue en 1648 par le traité de Westphalie qui mettait fin à la guerre de Trente Ans. (une guerre à laquelle les Suisses n'ont pas participé)



Le Saint Empire romain germanique avait trois bannières. La bannière personnelle de l'empereur était un aigle noir sur fond jaune (l'aigle évoque la continuité avec la Rome antique).
La bannière personnel de l'empereur




Ces couleurs ont inspirées plusieurs cantons (Uri, Berne, Schaffhouse et Genève).



Le drapeau de l'Empire était une croix blanche s'allongeant jusqu'aux bords d'un fond rouge.



Il symbolisait le rôle de l'empereur en tant que protecteur de la chrétienté. Il devint finalement le drapeau de guerre de l'Empire. Celui-ci inspira de nombreux autres drapeaux dans les Etats italiens et allemands.

Une troisième bannière rouge (Blutbahn) était déployée lorsque l'empereur administrait justice. Elle symbolisait son pouvoir de vie et de mort. Lors de l'investiture des vassaux, l'Empereur leur accordait ce drapeau en signe des pouvoirs de vie et de mort qu'il leur transférait. Lorsque l'Empereur accordait la souveraineté à une cité état, un drapeau rouge - parfois orné d'une croix blanche - signifiait la liberté et l'indépendance envers tous les pouvoirs séculiers autres que l'empereur. Cette influence peut-être perçue dans les drapeaux d'Unterwald, Soleure et encore plus significativement dans le drapeau de Schwyz.



Drapeau de Schwyz
Le drapeau de Schwyz était à l'origine une bannière rouge sans ornement. L'hypothèse selon laquelle le drapeau suisse tire son origine du drapeau de ce canton est erronée. La croix suisse était utilisée dans les armoiries de la confédération un siècle avant que Schwyz ne l'ajoute à son drapeau.

Drapeau de Zurich et ruban impérial 1273


Certains drapeaux cantonaux de guerre portaient un ruban qui avait été accordé par l'empereur en symbole de souveraineté et de haut rang dans l'Empire. Celui de Zurich est particulièrement significatif puisqu'il est rouge avec une petite croix blanche près du palan (dérivé de la bannière impériale). Ce ruban fut accordé en 1273 et Zurich devint le membre le plus puissant de la Confédération helvétique: son commandant occupait le commandement suprême des forces confédérées. Le ruban peut avoir influencé le développement de la croix suisse, mais il serait faux de croire que les autres cantons avaient également un ruban rouge ou que celui de Zurich signifiait son appartenance à l'alliance suisse.

Alors que les cantons de la Confédération suisse allaient en guerre avec chacun sa bannière propre, ils reconnurent rapidement le besoin d'un signe de reconnaissance commun. Dès la bataille de Laupen en 1339, les troupes suisses portèrent une croix blanche à bras longs et étroits cousue sur leur poitrine, leurs manches et leurs collants.

Drapeau confédéré triangulaire de 1422

Peu après, des détachements cantonaux commencèrent à mettre une croix blanche sur leur bannière cantonale.


A côté de son traditionnel ours, le puissant canton de Berne avait un drapeau rouge et noir et une croix blanche sur la partie noire devint un signe majeur de reconnaissance. A la bataille d'Arbedo en 1422 et régulièrement par la suite, les détachements comprenant des soldats de plusieurs cantons portèrent un drapeau rouge triangulaire avec une croix blanche. La dernière fois que ce drapeau triangulaire apparu sur un champ de bataille fut en 1540, époque à laquelle il évoluait déjà vers sa forme quadrilatérale.

L'emploi de ces croix confédérées devint de plus en plus important puisque les armées de la Confédération pouvaient rencontrer d'autres mercenaires suisses au service de leurs ennemis.

Mais 1540 marque également la dernière sortie l'armée confédérale jusqu'à l'invasion française de 1798 et la croix blanche sur fond rouge disparaît de l'usage. La Confédération demeure l'un des gouvernements les plus décentralisés. Et bien qu'elle n'ait pas de drapeau, elle disposait d'un sceau étatique reconnu à travers l'Europe comme l'emblème des 13 cantons.


C'était une croix blanche traversante sur un bouclier rouge. Ce symbole devient connu en Suisse sous le nom de "croix fédérale".

Les prouesses des Suisses sur les champs de bataille leur valaient d'être courtisé par les monarques européens. Les Suisses signèrent des capitulations avec d'autres pays qui recrutaient des régiments entiers de mercenaires. La plupart de ces régiments du 17ème et 18ème siècle, en particulier ceux au service du roi de France, portaient un drapeau avec une croix blanche traversante. Les quartiers créés par cette croix n'étaient pas rouges mais plutôt remplis de toutes sorte d'emblèmes - d'ordinaire des flammes aux couleurs des armoiries du colonel.





Drapeau des mercenaires suisses - régiment de Meuron


Drapeau des gardes suisses pontificaux


Drapeau fédéral honorifique attribué aux régiments de retour de France


A de nombreux points de vue, la Suisse fit son entrée dans l'ère moderne lorsque les Français renversèrent la Confédération suisse en 1798. La Suisse avait rappelé ses régiments français en 1792 lorsque la garde suisse avait été massacrée à Paris. Mais en 1798 le désordre régnait et seule Berne résista à l'invasion. Lorsque la France impose la République helvétique aux Suisses en 1798, elle recruta également une légion helvétique de quatre régiments pour combattre aux côtés de la France. Alors que les régiments portaient des drapeaux avec l'effigie de Guillaume Tell - le sceau de la République, ces drapeaux n'avaient aucune ressemblance avec l'iconographie suisse antérieure.

Drapeau de la République helvétique en 1798



A la chute de Napoléon, ces régiments rentrèrent au pays et devinrent des troupes de frontière. La Confédération suisse restaurée en 1815 offrit à chacun d'entre eux un drapeau honorifique.

Ces drapeaux constituent un développement important puisque ils représentent le prototype du drapeau fédéral moderne.

Ils consistaient en une longue et étroite croix blanche, coupée sur les bords du drapeau, sur une fond rouge. Cette croix était pour l'essentiel la centenaire croix fédérale. Mais dans sa forme légèrement tronquée, elle préfigurait la croix fédérale à venir. Une épée entourée de laurier s'étire sur le bras vertical de la croix. Le bras horizontal contient la devise "Für Vaterland un Ehre" (Pour la Patrie et l'Honneur), alors qu'au dos on peut lire "Schweizerische Eidgenosschenschaft" (Confédération suisse).


Les cantons demeuraient tout-puissants et continuaient à lever leur propre armée. Mais puisqu'ils avaient tous des uniformes et des drapeaux différents, un brassard confédéral rouge avec une petite croix blanche fut introduit dans toutes les troupes. Ce brassard de 1815 est le précurseur de la croix blanche trapue qui va bientôt faire son apparition sur le drapeau fédéral.

En 1815, le gouvernement de la Confédération restaurée introduit également un sceau étatique consistant en une courte croix blanche sur un bouclier rouge entouré des armoiries des 22 cantons. (Ce sceau figea par là même la forme des drapeaux cantonaux). La croix du sceau d'avant 1798 s'est étendue jusqu'au bord du bouclier.


Le drapeau fédéral du général Dufour. Proposé en 1817, déployé la première fois en 1821, adopté par Argovie en 1833 et dans l'armée entière en 1840. La croix est composée de 5 carrés égaux.






Le général Henri Guillaume Dufour, chargé de l'entraînement des cadres des troupes fédérales, lança l'idée d'un drapeau fédéral pour la Suisse. Il défendait l'idée que des cantons se battant sous le même drapeau seraient plus susceptible de sentir une certaines fraternité et de se venir en aide mutuellement en temps de crise (ce qu'ils n'avaient pas fait en 1798). Ce drapeau fut déployé pour la première fois lors de manœuvres militaires nationales en 1821 et s'inscrivit graduellement dans l'imaginaire collectif. Il apparaît que son usage non officiel était largement développé dans les années 1830. En 1833. Argovie - l'un des nouveaux cantons créés en 1803 - abandonna son drapeau cantonal de guerre en faveur du nouveau drapeau fédéral. D'autres cantons, particulièrement les plus anciens, résistèrent à abandonner des siècles d'histoire à leur nouvelle identité fédérale.


En 1840, la Diète fédérale ordonna que le drapeau fédéral remplace les drapeaux de guerre de toutes les forces armées de Suisse. Ce drapeau alla en guerre pour la première et seule fois lorsque l'armée fédérale du général Dufour désarma les forces du Sonderbund lors de la courte guerre civile de 1847.


Le drapeau fédéral consistait en une croix blanche trapue faite de 5 carrés égaux sur fond rouge. La transformation de la vielle croix fédérale fut probablement adoptée pour éviter toute confusion avec le drapeau de la Savoie. Le drapeau fut consacré par la Constitution de 1848 qui transforma la lâche Confédération en un Etat fédéral unitaire. Elle le fit si bien qu'aucune modification ne fut apportée lors de la révision de la Constitution en 1874.

Alors qu'il fallut plusieurs décennies pour adopter le drapeau fédéral, il en fallut un peu plus pour le raffiner. Il était largement critiqué pour sa laideur et à partir de 1880 un débat virulent éclata à ce sujet dans la presse. C'est finalement en 1889 que l'Assemblée fédérale décida que la Suisse garderait sa croix blanche, mais que les 5 carrés de taille égale seraient transformés en une croix dont les bras seraient 1/6 plus longs que larges. Ce dernier changement apporté au drapeau le mettait en conformité avec la croix du sceau étatique de 1815.


Il est évident qu'au vu de son histoire le drapeau national suisse est issu des drapeaux de guerre. C'est pour cela qu'il est carré. Cette originalité parmi les nations du monde n'est partagée que par le Vatican. C'est ironiquement le seul pays pour laquelle la Suisse permet encore le mercenariat.

La Suisse n'a pas de drapeau présidentiel, mais lors de crises nationales, l'Assemblée fédéral nomme un général qui détient les pleins pouvoirs. En signe de cette autorité, le général reçoit un étendard spécial. C'est un drapeau sans décoration avec une frange rouge et blanche, identique à un drapeau de cavalerie. Un tel drapeau fut porté pour la dernière fois par le général Henri Guisan lors de la mobilisation de 1939-1945.



Les armoiries suisses

La Suisse connaît une controverse sur l'usage commerciale de son drapeau et son emploi légal est confus. Il est légal d'utiliser le drapeau suisse pour la publicité ou la décoration. Mais cet usage est également réglementé par la Société pour la promotion des produits et des services suisses, mieux connue sous le nom de "Swiss Label". Une loi de 1931, que de nombreuses personnes considèrent comme une relique inutile, interdit l'usage de la croix fédérale sur tous les produits qui ne sont pas agréés par la Société.


Pour obtenir une permission de la part de cet organisme, le produit doit être manufacturé à plus de 50% en Suisse. De nombreux produits, comme la plupart des chocolats suisses par exemple, ne remplissent plus ce critère. Et pourtant ils continuent à utiliser illégalement la croix fédérale. La Société considère cela comme de la publicité mensongère, puisque les consommateurs étrangers font confiance au label "Swiss-made". Un récent sondage a montré que la plupart des Suisses sont au courant de la loi, mais que celle-ci est largement violée avec impunité.

Les seuls couteaux suisses vraiment originaux sont Victorinox et Wenger, mais de nombreuses copies portent une croix suisse. L'armée suisse était à l'origine équipée par les couteaux allemands du célèbre fabriquant de lame Solingen. Victorinox a commencé à produire des couteaux en Suisse en 1891. Ils furent délivrés aux soldats, mais les officiers achetèrent leur propre couteau, plus léger et élégant. Victorinox réalisa ses premiers Offiziersmesser (couteau d'officier) en 1897, et en 1945-49 des livraisons massives furent faites à l'armée américaine.

Comme les américains ne pouvaient pas prononcer ce mot, le couteau se fit connaître sous le nom "Swiss Army knives". C'est l'origine de sa renommée mondiale. Dans un sursaut d'ironie, Victorinox a fourni depuis 1976 à l'armée allemande des couteaux de poche vert olive avec un aigle au lieu de la croix suisse. Les vrais couteaux suisses d'officier sont en aluminium. Les rouges, plus familiers, sont réservés aux civils et à l'exportation. Et s'il n'est pas écrit Victorinox ou Wenger sur la lame, c'est que vous possédez un faux - la croix suisse n'est pas une garantie.

Parmi les drapeaux des pays européens contemporains, le drapeau suisse est l’un des plus anciens. Il s’agit d’une croix blanche sur un fond rouge ; la croix est de la même longueur de tous les côtés et chacun bras mesure un sixième de plus que sa largeur. Le drapeau nous renvoie à plus de 700 ans d’histoire. Pour retracer son origine, il faut revenir à la genèse de la Confédération. Au cours du Moyen-âge déjà, la croix était plus ou moins communément utilisée sur la monnaie et les sceaux ainsi qu’en tant que symbole chrétien sur les bannières des différentes armées au cours des batailles.


Les documents et les archives montrent que la croix blanche, qui apparut sur le drapeau de Schwyz (l’un des premiers cantons, qui donna son nom à la Suisse) en 1240, a été conférée au canton par l’Empereur Frédéric II, comme une marque de sa liberté. Dès lors, les citoyens de la Confédération utilisèrent la croix blanche, faite de longues bandes de lin, comme le signe de bataille les distinguant de leurs ennemis. Chaque soldat la portait soit sur sa tunique, soit sur son armure. Bien que chaque canton eût son drapeau sur le champ de bataille, chaque Suisse portait la croix blanche sur son étendard de guerre.

Comme emblème national, la croix blanche apparut pour la première fois sur un fond rouge sur le sceau de la Suisse en 1814. Elle entra officiellement en usage en 1848, quand la Suisse se transforma en l’actuelle Confédération, un état fédératif constitué de tous les cantons et doté d’un gouvernement central. Son acceptation comme drapeau national est principalement due à l’initiative du Général Dufour.


L’utilisation de la croix rouge sur fond blanc, ce qui est en fait l’inverse du drapeau suisse, fut accordée à la Croix-Rouge Internationale pour commémorer l’organisation fondée par Henri Dunant , citoyen de Genève. En effet, les plénipotentiaires des 35 nations, réunies à Genève le 6 juin 1906, pour réviser la « Convention de Genève », statuèrent ainsi au sujet de la clause concernant le symbole de la Croix-Rouge Internationale : « En hommage à la Suisse, les armes héraldiques de la Croix-Rouge sur un fond blanc, qui représente l’inverse du drapeau fédéral suisse, devra être conservé comme un emblème distinctif des services médicaux de la plupart des armées. »





Il existe 4 versions officielles du drapeau suisse :


Le drapeau





Les armoiries



Drapeau de la marine
(Hé oui, la Suisse a une marine, avant tout marchande !)




Insigne de l'aviation suisse

Egger Ph.

lundi 21 juillet 2008

La Bénichon et son menu

.
Flûtes de Morat
***
Moutarde de Bénichon
Beurre de L’alpage
Cuchaule au Safran
***
Soupe aux choux
Croûtons
***
Plat de bouilli
Raves
Carottes
Céleris
Pommes de terre nature
***
Ragoût d'agneau aux petits raisins
Poires à Bötzi
Purée de pommes de terre
***
Jambon de la Borne
Lard fumé
Saucisse fumée
Saucisson fribourgeois "Corpataux"
Langue fumée
Tétine fumée
Haricots beurrés
Choux braisés
Pommes de terre nature
***
Le coup du milieu
(Danse)
***
Gigot d'agneau
Purée de pommes de terre
Salade de racines rouges
***
Les fromages du pays de Fribourg
***
Meringues blanches et au vin cuit
Crème double de la Gruyère
Pruneaux chauds
***
Corbeille de fruits de la région
***
Café & liqueurs
Pain d'anis
Merveilles
Bricelets
Cuquettes
Croquets
Les tuiles de tantine
Les caramels de la Gruyère
Gâteau au vin cuit
Chocolat à la liqueur d’Edelweiss
***
Vins :Domaine des Faverges de l'Etat de Fribourg
blanc et rouge
***

Bon Appétit !

Egger Ph.
.
.
Ce menu a été servi en version gastronomique le dimanche 7 septembre 2008

Le menu de Bénichon est servi généralement à la fin de l'été
(le 2ème dimanche de septembre)
pour commémorer la dédicace de l'église paroissiale,
on remerciait les personnes qui avaient participées aux récoltes et moissons.
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La Bénission (en patoît), le mot Bénichon dérive du mot bénédiction.
15 jours plus tard; on remet çà avec le Récrotzon !
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Bénichon par District

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District de la Sarine Bénichon de la Plaine, 2e dimanche de septembre
Ville de Fribourg et le lundi suivant

District de la Singine
Alterswil 2e dimanche novembre
Bösingen 2e dimanche octobre
Brünisried 2e dimanche octobre
Düdingen 2e dimanche novembre
Bad Bonn 2e dimanche août
Giffers 2e dimanche octobre
Heitenried 2e dimanche novembre
Plaffeien 2e dimanche octobre
Schwarzsee 4e dimanche juillet
Schweinsberg 2e dimanche juillet
Zollhaus 4e dimanche juillet
Plasselb 2e dimanche novembre
Rechthalten 2e dimanche novembre
Schmitten 2e dimanche novembre
Mühletal 2e dimanche septembre
St-Antoni 2e dimanche octobre
St-Silvester 31 décembre
St-Ursen 2e dimanche septembre
Tafers 2e dimanche novembre
Tentlingen 2e dimanche octobre
Ueberstorf 2e dimanche novembre
Niedermettlen 2e dimanche octobre
Wünnewil 4e dimanche septembre
Flamatt 2e dimanche septembre
Schmitten 2e dimanche novembre

District de la Guryère Bénichon de la Montagne, 2e dimanche d'octobre et le lundi suivant.
Bellegarde St-Jacques dimanche le plus proche du 25 juillet
La Tzintre St-Jacques dimanche le plus proche du 25 juillet
Lessoc 3e dimanche octobre
Allières 3e dimanche juillet
Bulle 2e dimanche septembre

District du Lac
Cordast 1er dimanche octobre
Cournillens 2e dimanche septembre
Grossgurmels 1er dimanche octobre
Kleingurmels 1er dimanche octobre
Kleinbösingen 1er dimanche octobre
Liebistorf 1er dimanche octobre
Munterschu 1er dimanche octobre
Wallenbuch 1er dimanche octobre

District de la Glâne
Chavannes-les-Forts 1er dimanche mai
La Joux 1er dimanche août
Romont-extra muros Bénichon de Plaine
Romont-intra muros dimanche le plus proche de la mi-août
Siviriez 1er dimanche mai
Vuisternens-devant-Romont St-Jacques dimanche la plus proche du 25 juillet

District de la Broye Bénichon de la Plaine, 2e dimanche de septembre
Bollion 2e dimanche juillet
Estavayer-le-Lac dernier dimanche août
Russy 2e dimanche juillet

District de la Veveyse
Châtel-St-Denis 3e dimanche octobre
Les Paccots mi-été dimanche le plus proche du 1er août
Remaufens 4e dimanche septembre
St-Martin dimanche le plus proche de la Fête de St-Martin 11 novembre

Le recrotzon a lieu soit le premier, soit le deuxième dimanche suivant la Bénichon.

Recrotzon de la plaine, deuxième dimanche après la Bénichon.
Recrotzon de la montagne, premier dimanche après la Bénichon.
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Egger Ph.

Le coin des très bonnes affaires

















mardi 15 juillet 2008

S.O.S. CUISINE


Vous aimez faire la cuisine, mais parfois vous avez besoin d'un conseil ?
N'hésitez pas !
Conseils culinaires 24h/24h à :


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Cuisson, petits trucs, demande d'aide, recettes, planifications de menus, ethnique, diététique, etc...


Les questions ne sont jamais stupides, c'est de ne pas les poser qui l'est !


Bon Appétit !!!

samedi 12 juillet 2008

Les derniers hommes libres


Les indiens Zo'és

C'est une tribu qui compte seulement 242 âmes et qui est menacée par la déforestation massive. Ils vivent, comme leurs ancêtres, en harmonie totale avec la nature. Ils ne pêchent et ne chassent que ce dont ils ont besoin pour vivre, pour ne pas déséquilibrer la biodiversité qui les entoure.Ils vivent nus, dans des huttes collectives. Il n'y a pas de chef mais chacun a des tâches à effectuer. Ils sont très solidaires et, chose rare, le mot "merci" n'existe pas dans leur langue. Ils ne connaissent rien de notre civilisation et de notre gestion du monde, mais nous, nous devons les observer et s'inspirer de leur façon de vivre pour réapprendre à respecter notre environnement sans le détruire. Le seul contact qu'ils aient avec l'extérieur est un médecin qui vient pour les soigner et suivre les enfants.Les seuls apparats qu'ils portent sont le topuru, sorte de morceaux de bois qui traversent leur lèvre inférieure, permet de les distinguer des autres tribus.Quand les adultes partent pour chasser, ils attachent leurs enfants à un piquet avec une corde assez longue pour qu'ils puissent jouer sans se blesser. Ce qui peut nous sembler cruel est en réalité un acte de bienveillance.Ils vivent en harmonie avec leur environnement mais aussi entre eux. Ils pratiquent la polygamie et la polyandrie. Pas de jalousie, pas de convoitise pas de matérialisme...Pour pécher, ils se servent d'une essence naturelle d'arbre qu'ils pressent au dessus de l'eau et qui, par son action mystérieuse endort les poissons et les Indiens n'ont qu'à les ramasser à la surface de l'eau.Pour se laver, ils se servent de l'écorce de l'arbre à savon, produit 100% naturel.Quand un conflit ou une tension survient, les intéressés sont immobilisés et on leur chatouille le ventre... et le tout finit dans un grand éclat de rire général.Une belle leçon de vie donnée par des gens qui n'en ont même pas conscience... Ca fait rêver !!Quand il y a un malaise ils évitent le conflit par les chatouilles, et tout rentre dans l'ordre de cette manière. Le poturu, bout de bois qui leur traverse la lèvre inférieure,. Chose curieuse, quand ils partent chasser, ils attachent le pied de leurs enfants (de 2 à 8 ans) à un poteau, par le biais d'une longue corde (2 à 4 mètres) afin qu'il ne leur arrive rien pendant leur absence mais qu'ils puissent tout de même jouer et se sociabiliser.



Au milieu des indiens Zo'és, tribu primitive en parfaite harmonie avec la nature, Nicolas et l'anthropologue Erling Söderström vont découvrir le paradis sur terre. Un ilot de liberté où nulle place n'est accordée à l'artifice, où aucune hiérarchie sociale n'est imposée, où nature rime avec humanité. Il semblerait que le secret du bonheur se trouve du côté de ces derniers hommes libres…


" Depuis plus de trente ans que je fouille, entre autres pour «Ushuaïa», tous les horizons du monde, je crois avoir croisé ou côtoyé une belle palette de l'humanité. Même si je suis loin d'être blasé, la vue du premier indigène venu ne me tourne plus la tête. Mais ma rencontre avec les Indiens Zo'é a été une vraie tempête mentale. Jamais certaines vérités ne me sont apparues de manière aussi évidente. Comme si, d'instinct, ils nous délivraient un ultime message de raison et de sagesse, eux qui ne soupçonnent même pas notre existence. En séjournant dans leur univers, comme un chapitre oublié de la Genèse, m'apparaissaient tous les excès de notre civilisation.

Quelque part dans le nord de la forêt amazonienne, dans l'Etat de Para, sous l'équateur, une trouée de la forêt, le refuge des derniers hommes libres. J'ai l'impression de découvrir le royaume de l'harmonie. Aucun lieu, aucune rencontre ne m'a rendu ce mot si évident. A me demander si cette origine de l'humanité n'en est pas une forme d'aboutissement. (…)
Les Zo'é ont la beauté de ceux qui vivent sans angoisse. Ils parlent, se touchent, surveillent les enfants sans relâche et soutiennent les anciens sans effort. Il y a des tâches, mais pas de travail ni d'obligations. Les uns chassent ou pêchent, d'autres cuisinent, vannent, tissent, soignent et entretiennent le foyer pendant que certains se lavent ou aiguisent les flèches. Mais ils jouent aussi, chantent, dansent, câlinent, regardent, se parent, apprennent, enseignent et souvent ne font rien, sans pour autant s'ennuyer. L'esprit divague, le visage est épanoui. Ils savent vivre le moment présent. Le temps, comme l'Amazone, se dilate dans l'infini.


Et nous réalisons combien de liens nous avons sacrifiés à la notion de possession. On mesure l'outrance de notre société standardisée, basée sur le pouvoir, la compétition, le rendement. Et l'accumulation. On prend conscience à travers eux de l'absurdité de notre quotidien, régi par la satisfaction de nos désirs matériels, confondant plaisir et bonheur, oubliant que l'ombre de la convoitise, c'est la frustration, et que l'ombre du plaisir, c'est la douleur. Et nous traînons souvent derrière nous un mal-être indéfinissable, le désarroi tragique de ceux que rien ne relie à rien dans un monde parfois vide de sens. Les Zo'é, dont la seule fortune est la forêt, nous enseignent sans le savoir que le bonheur n'est pas dans les choses : il est un bien de l'âme. (…)
Dans un monde où le virtuel et l'artificiel occultent le réel, les Zo'é forcent le regard vers la réalité. Cette tribu inespérée, où l'être prime sur l'avoir, nous ouvre un chemin. Notre société matérialiste sans limites n'a pas d'issue dans un monde clos. Il y a une voie nouvelle et supérieure pour une civilisation fondée sur deux règles d'or : la modération et le partage."


Ces indiens primitifs ont un mode de vie tout à fait écologique: sans aucuns artifices, ils vivent en harmonie avec la nature. Ils travaillent environ deux heures par jour pour chasser et nettoyer leur campement, le reste du temps ils s’amusent, se reposent, échangent, partagent et profitent de la vie. On les sent heureux, joyeux, détendus, bien dans leur peau.
Pas besoin de vêtements, ils sont nus. Pas besoin de jouets, les enfants s’amusent avec presque rien et ils sont heureux. Ce dont ils ont besoin, ils le trouvent dans la nature: la nourriture, les médicaments, les matériaux divers… Ils ne comprennent pas le concept d’acheter la terre, puisqu’elle est là, simplement, pour nous tous.



Pour y aller, l’équipe a dû passer un examen médical pour ne pas apporter de microbes, dormir à l’écart du village et ne surtout pas laisser aucun objet derrière eux.
Cet émission fut un vrai petit moment de bonheur!
Quelques extraits sont disponibles sur le site d’Ushaïa:

Un titre lourd de sens qui nous ramène à nous poser des questions sur notre société de consommation.


Merci à Nicolas Hulot, pour ce magnifique reportage!