Les services secrets intérieurs étoffent continuellement leur base de données. A fin août, plus de 118’000 personnes y étaient enregistrées, dont quelque 6000 citoyens suisses. Il y a trois ans et demi, les profils fichés étaient au nombre de 100’000 au total, dont 4000 Suisses.
Le développement du système de traitement des données relatives à la protection de l’Etat (ISIS) a contribué à cette évolution, a expliqué le Service d’analyse et de prévention (SAP) vendredi lors d’une journée d’information. Cette entité a pour mission de réunir des informations concernant le terrorisme, l’espionnage, l’extrémisme violent, le matériel nucléaire et le trafic d’armes.
ISIS n’est pas une « banque de données de suspects », a précisé Philipp Kronig, responsable de la gestion des données. Environ un tiers des entrées sont d’ailleurs effacées après un contrôle de pertinence.
Le service met un accent particulier sur l’espionnage, phénomène beaucoup plus répandu que ce que l’on pense généralement. Il existe dans les entreprises actives dans les technologies complexes mais aussi dans les hautes écoles.
Les particuliers désirant savoir s’ils figurent dans ISIS peuvent déposer une demande auprès du préposé fédéral à la protection des données. Mais selon Philipp Kronig, une personne n’apprend généralement son fichage que lorsqu’il n’est déjà plus d’actualité.
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Swissinfo.ch