Abénévis : un abénévis, c'est-à-dire la faculté de prendre une certaine quantité d'eau d'un étang,
ou d'une rivière ou ruisseau, pour faire tourner un moulin ou autre artifice, ou pour arroser un
pré; ou la distribution que le bureau de la ville fait aux particuliers qui ont acheté de l'eau. Cest
une concession.
Abergement (aberge) : terre remise par le seigneur à un paysan plus ou moins libre moyennant
redevance, surtout en vue de défrichement ; avec le temps lhomme devient entièrement libre et
propriétaire de la terre, tout en payant une location.
Admodiation : bail à ferme d'une terre.
Admodiateur : c'est celui qui afferme une terre ; bailleur de terres cultivables.
Admodiataire : celui qui prend une terre à ferme ; preneur à bail de terres cultivables.
Admodier : (amodier) v. tr. est un emprunt (1283) au latin médiéval admodiare (1224) de ad- et
modius (boisseau, muid de blé) ; signifie mettre (en domaine) à ferme moyennant une redevance
en nature (muids de blé).
Louer une terre où une mine contre une redevance contractuelle payée par l'amodiataire à
l'amodiateur.
Affermer : signifie prendre ou donner, mais plus souvent donner à ferme une terre, métairie, ou
autre domaine, moyennant certain prix ou redevance que le preneur ou fermier s'oblige de payer
annuellement.
Afforage : voir forage
Afforester : céder un droit dusage ou de pâture
Affouage : L'affouage est la possibilité pour les habitants d'une commune de se partager le bois
de chauffage communal. C'est le conseil municipal qui arrête l'un des modes de partages et
organise la répartition des lots.
Alleu (allen ou allod) : terre patrimonial tenue par son propriétaire, par le droit héréditaire et ne
dépendant daucun autre seigneur (opposé à fief).
Anciennes terres : Au XVème siècle, les seigneurs de Thierstein dont les terres ancestrales se
situent dans les cantons de Soleure et de Bâle possèdent en fief toutes les terres environnants la
ville de Fribourg. Le 15 octobre 1442, Fribourg achète ces terres pour le prix de 2000 florins du
Rhin.
Paroisses : Bösingen, Guin, Heitenried, Tavel, Ueberstorf, Wuennewil, Arconciel, Ependes,
Marly, Rechthalten, Treyvaux, Barberêche, Belfaux, Courtion, Cressier, Cormondes, Autigny,
Ecuvillens, Givisiez, Matran, Onnens, Prez et Villars-sur-Glâne.
Arpent : « c'est une certaine étendue de terre qui contient cent perches quarrées, c'est-à-dire dix
perches de long sur dix perches de large, la perche étant évaluée sur le pié de trois toises ou dixhuit
piés. Les métairies, les fermes, les bois, &c. s'estiment ordinairement en arpens. On dit
qu'une prairie, qu'un jardin, qu'un champ contient tant d'arpens. En Angleterre, ainsi qu'en
Normandie, on compte les terrains par acres ».
Assilier (assiliare): faire la couverture dun bâtiment en bardeaux (dérive du latin axiliare).
Assiliery : couverture en bardeaux
Aubenage :
Avouerie :
Avoyer : magistrat le plus important dans la République de Fribourg. Cest lui qui dirige les
Petits et Grand Conseils (qui font les lois et qui gouvernent) ; il détient également une part du
pouvoir judiciaire ; il est le chef des armées et porte le titre de capitaine.
Bailliage : le territoire où s'étend la juridiction d'un bailli.
Bailli : officier représentant le prince à la tête dune circonscription administrative et judiciaire
qualifiée de bailliage.
Ban : à lorigine, le ban représente le pouvoir de commandement du chef de guerre. Peu à peu, ce
droit devient le représentation du pouvoir et des droits du seigneur. Le ban est lamende imposée
à ceux qui nobéissent pas aux prescriptions et aux défenses, ou qui se rendent coupables de
quelque délit.
Banal : « se dit d'un moulin, four, pressoir, ou autre chose semblable, que le seigneur entretient
pour l'usage de ses censitaires, & dont il peut les contraindre d'user ».
Banalités : le seigneur oblige les habitants, ses vassaux, à se servir (avec lobligation de payer une
redevance annuelle) : de son moulin à foulon pour y faire teindre ou préparer les étoffes, des ses
moulins pour moudre le grain, de ses fours pour cuire le pain et de ses scieries pour débiter le
bois.
Banneret, banderet : chef de la milice dune bannière.
Basse justice : qui concerne les délits qui sont passibles de sanctions pécuniaires, ainsi que les
causes mineures (correspondrait de nos jours à la Justice de Paix).
Batz (batzen) ou bache : ancienne monnaie dAllemagne et de Suisse.
1 batz = 4sols = 4 gros = 4 florins = 4 schillings = 48 deniers
Bise (Bize) : sert souvent comme terme dorientation, désignant le nord ou nord-est et soppose,
dans ce cas, à Vent (voir ce mot).
Boënne, puis une boine : une borne
Bourgeoisie : appartenance à une communauté urbaine bénéficiant de privilèges par rapport aux
statuts des habitants de la seigneurie. Pour les grandes villes comme Fribourg, il existait deux
bourgeoisies : la petite, et la grande qui était réservée, elle, à une certaine classe de la société dont
les avantages sétendaient très loin.
Buffleterie : partie de l'équipement en cuir qui soutient les armes.
Calendes : premier jour du mois (selon un ancien procédé de datation).
Carmentrand : jour de carnaval.
Carroz : coin de terre, angle, parcelle de terrain.
Cens : on entend par cens (lat. census; la Suisse romande employait en général le féminin cense)
toute redevance due par un tenancier au propriétaire d'une terre. Qu'il fût payable en nature ou
en argent, le cens foncier faisait partie avec les corvées du système complexe de rentes affectées à la
seigneurie foncière. Sur le Plateau en particulier, il subsista jusqu'à l'abolition des redevances
féodales au XIXe s.
Censitaire: celui qui devait le cens à un seigneur. Au moyen-âge : redevance payée par des
roturiers à leur seigneur.
Chalande : Noël (à Genève)
Chaponnerie : Redevance que le seigneur recevait le jour de la Saint-André sous la forme dun
chapon (jeune poulet destiné à être engraissé).
Chapuis : charpentier et menuisier. Un chapuis assilier est un charpentier qui fait la couverture
dun bâtiment en bardeau.
Chapuiser : couper ou menuiser du bois en petits morceaux.
Charrière : chemin
Charroi : chariot. Désigne aussi un transport par chariot, par charrette.
Chauderiège : droit, redevance dalpage et dutilisation de la chaudière à fromage.
Chaux : terrain peu productif, le plus souvent un pré.
Chavanne (Chavannaz) : cabane, petite habitation (du gaulois capanna « hutte »).
Chenevière : parcelle réservée au chanvre, plante textile très cultivée autrefois. On lui réservait les
terres riches et surtout profondes.
Chesal : maison avec son emplacement (du bas-latin casale « qui appartient à la maison »)
Clame :
Closel (Closy, Closet) : petit pré mis à clos, le plus souvent près du village.
Commun : terrain appartenant à la communauté ; généralement pré ou bois.
Corporation : association dartisans, de commerçants, de marchands, pour défendre leurs
intérêts, soit en langage moderne : syndicat, qui interdisait lexploitation de nouveaux commerces
aux précités si elle estimait porter ombrage par une surcharge de la profession.
Corvée : travail gratuit que le serf ou le roturier doit à son seigneur.
Coutil (coti) : grosse toile toute de fil qu'on employe communément en lit, pour matelats de
plume, traversins, oreillers, tentes.
Coutumier : ce mot désigne : soit un homme qui connaît la coutume, soit un ouvrage privé
recueillant et exposant les habitudes dune région ou dun pays. Dans la Broye fribourgeoise,
cétait le coutumier vaudois qui faisait autorité.
Curial : notaire fonctionnant comme secrétaire dune cour de justice.
Curtil, courtil : jardin situé généralement près du village.
Délaissée : terme employé jadis pour désigner une femme veuve.
Dîme : prélèvement régulier dune fraction (10 %) de la production agricole opéré par lEglise sur
les laïcs et destiné à lentretien des prêtres diocésains.
Dot (dotte) : biens qu'apporte une femme en mariage où d'une religieuse entrant au couvent. Elle
en reste propriétaire, mais le mari en prend l'administration. Malgré le principe, "ne dote qui ne
veut", beaucoup de coutumes contraignent le père à doter sa fille. En cas de difficulté, le montant
est fixé par le tribunal.
Droit de juridiction : droit quavait le seigneur dexercer la justice.
Droit de tonlieu : Initialement, le droit de tonlieu est un droit de douane, sur les marchandises
transportées par terre et par eau, ou un droit dentrée qui se perçoit à lentrée des villes. Plus tard,
le droit de tonlieu est utilisé pour désigner un droit de marché levé sur les bestiaux, sur les denrées
et marchandises qui se vendent en ville ou dans les foires, en un mots les « vendes ».
Ecoffey (Ecofier, escofier, escoufier, escofer) : cordonnier.
Egance : répartition des impositions entre divers co-propriétaires, fraction de cense.
Egrège : excellent, distingué, respectable.
Emboënnage : un bornage
Eminage : portion de grains qui se lève sur la mesure appelé hémine.
Enclosure : lopin de terre entourée dun mur de pierres naturelles que possèdait généralement le
serf, plus tard cétait un enclos protégé.
Eschermie : mettre en echarmie ou eschermie, les terres sujettes à la vaine pâture, cest les mettre
en réserve.
Essarter : défricher
Esse : fonds de terre où passe quelque peu deau qui le rend impropre au labour et qui nest bon
quà produire de lherbe.
Essert (en allemand rüti): toponyme très fréquent en Suisse et désignant un terrain défriché.
Vient du bas latin exartum ou essartum. Malessert désigne donc un endroit mal défriché.
Essil (es, ais, esselle, essole, exil) : bardeau, latte, petite planche propre à couvrir les maisons (du
latin axiculus).
Ex-voto : tableau, inscription, objet quon place dans un sanctuaire à la suite dun vu ou en
remerciement dune grâce obtenue.
Examination : interrogatoire
Ferme : dans le sens d'admodiation, c'est la convention par laquelle le propriétaire d'un fonds de
terre, d'une rente, d'un droit, en abandonne la jouissance à quelqu'un pour un certain temps, et
moyennant un certain prix. Donner à ferme. Faire un bail à ferme. Prendre à ferme.
Fêtes de lAn : Noël, Pâques, Ascension, Pentecôte.
Fief : terre ou droit concédé à un vassal, à charge de fidélité et de services, en particulier armé,
cest-à-dire, plus simplement et pour exemple : un noble lègue une terre à une personne lui
devant obéissance ; contre cette donation, cette dernière lui doit fidélité et très souvent du service
armé.
Focage (foccage) :
Fondation obituaire : qui est faite pour un obit, c'est-à-dire qui a pour objet des messes, services,
& prieres, qui doivent être dites pour le repos de l'ame de quelqu'un qui est décédé.
Forage : autrement dit ohmgeld (voir ce nom).
Gachet : marécage, terre humide.
Giesse : chalet ou plus probablement pâturage situé à une certaine altitude.
Gîte : pâturage intermédiaire entre lalpage dété et lexploitation du bas.
Gouverneur : le syndic
Gros : monnaie
Heimathlos : au sens général, cest un individu sans patrie (vagabond, rôdeur). Au sens juridique
moderne, il désigne celui qui na pas de commune dorigine et ne peut ainsi recourir à lassistance
publique (enfants illégitimes, étrangers réfugiés, déserteurs, certains condamnés ).
Hoir : lhéritier (pluriel : les hoirs). Lhoirie est lhéritage ; on appelle avancement dhoirie,
lavance faite à un enfant sous la condition que lors du partage de la succession, il en sera tenu
compte à ses héritiers.
Item : et aussi, de plus
Jordil : verger, jardin.
Joux : forêt de montagne.
Lieutenant baillival : préside la cour de justice.
Lod : les lods étaient une redevance que le seigneur percevait sur le prix des héritages vendus.
Ludimagister : maître décole
Maille : petite monnaie de valeur variable.
Manuvrier (Manouvrier) : compagnon, artisan, homme de peine & de journée, qui gagne sa
vie du travail de ses mains.
Marèche (Maraiche) : un marais
Marâtre : belle-mère
Marguillier : cest l'administrateur des biens & revenus d'une église.
Mayor (maire) : officier administratif et judiciaire dans les terres ecclésiastiques.
Melley : un pommier sauvage.
Messelier ou messeillier : garde-champêtre.
Messeillerie (sécrit souvent mussellerie) : office chargé de la garde des moissons. Lindemnisation
consistait en un prélèvement dune gerbe par champs.
Métral : officier chargé de la police des poids et mesures. Il est aussi huissier de justice et geôlier
de la prison. Son office sappelait la métralie.
Mitigation (mittigation) : action datténuer.
Moderne :
Morcel : morceau, parcelle.
Moutzo : les sans-queue ; sobriquet porté par les habitants de Sorens. Désogne le chevreuil qui
abonde dans la région du Gibloux.
Muid : mesure valant 13 hectolitre, cette mesure variait dun pays à lautre selon quil sagissait de
vin, de blé ou davoine.
Obituaire : se dit d'un registre où l'on écrit les obits, c'est-à-dire, où l'on fait mention des décès
& sépultures de certaines personnes. Ailleurs on dit registre mortuaire, quelquefois on dit
l'obituaire simplement pour registre mortuaire. On entend ordinairement par obituaire le registre
sur lequel on inscrit les obits, c'est-à-dire, les prieres & services fondés pour les défunts, & les
autres fondations qui ont été faites dans une église. On appelle aussi ces sortes de registres
nécrologe ou martyrologe.
Obligation : acte par lequel un emprunteur reconnaît devoir à un créancier une somme d'argent.
Les modalités de paiement sont mentionnées. Reconnaissance de dettes souvent à court terme
Oche : plantage ou jardin à proximité du village, sur les terres les plus fertiles qui recevaient le
maximum d´engrais et avaient un rendement de trois à quatre fois supérieur à celui des autre
terres.
Ohmgeld : de lall. Ohm, mesure employée pour les liquides, et geld, argent. Droit que le seigneur
percevait particulièrement sur le vin, mais aussi sur toute autre marchandise et sur les animaux.
Olim : anciennement
Pache : convention, accord, marché
Paneterie : droit que le seigneur prélevait annuellement soit environ trois pains.
Pasquier : pâture, pâturage ; lieu où les bêtes paissent.
Pose : surface très utilisée en Suisse, dont la taille a varié au fil des ans et selon les régions ;
actuellement la pose représente :
Poya : montée à lalpage ou tableau la représentant.
Prébende : revenu ecclésiastique, par extension se dit aussi de la nourriture offerte à certains
pauvres grâce aux revenus dEglise.
Prendre à ferme : louer, prendre en location.
Pugessie : terrain inculte
Quarteron : la quatrième partie dune livre pour les marchandises qui se vendent au poids.
Raisse ou reysse : scierie
Raperchère : recueil
Reconnaissance : acte par lequel on reconnaît l'existence envers le seigneur d'une obligation (par
exemple l'usage d'une terre).
Relicte : terme employé jadis pour désigner une femme veuve.
Rière : près de.
Romaine : grande cuve, généralement en fonte, avec un foyer pour cuire soit la lessive, soit la
nourriture des animaux.
Sautier : fonctionnaire chargé de ladministration et de la basse-justice.
Serf : paysan de condition inférieure, attaché à la terre quil exploite et propriété du seigneur.
Seitive : mesure agraire (environ 28 à 34 ares).
Seytorée, soiture, sectuyre : mesure de pré, ce quun homme peut faucher en un jour.
Sus : au-dessus de
Taille : aide exigée par le seigneur dabord selon ses besoins (achat dune terre, doter sa fille qui se
marie) puis transformée en redevance annuelle.
Taillable : celui qui paie un impôt direct (la taille) à son seigneur. A la fin du Moyen-Age, ce mot
est alors synonyme de serf (dans la Broye du XIVème siècle, les serfs nétaient pas encore tous
libérés).
Tenancier libre : paysan ne dépendant du seigneur que pour les terres quil a reçues.
Tènement : signifie en général possession.
Tenure : domaine tenu par un paysan.
Terrier : registre contenant le dénombrement des particuliers et la description des terres qui
relevaient dune seigneurie, ainsi que les redevances et obligations auxquelles étaient soumis les
tenanciers.
Toche : jardin communal loué à des particuliers
Treuves :
Ussiau : chemin de dévestiture
Vent : doit être interprété comme indiquant la direction du sud-ouest par opposition à bise (voir
ce mot)
SOURCES
« Langage du passé » par Serge Lehmann dans « Petite histoire de la paroisse de
Dompierre »
« De siècle en siècle : des hommes au quotidien » par Sylvie Baeriswyl » 1997
« Histoire de la Suisse », collectif, 1987 (Fribourg)
« Nos-lieux-dits : toponymie romande » par Maurice Bossard et Jean-Pierre Chavan, Payot,
Lausanne1986.
« Lexique de lancien français » par F. Godefroy, 1901.
« Glossaire de la langue romane » par J. B Roquefort, Paris 1808.
« Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie » par Adolphe Gros, 1935.
« Dictionnaire historique du parler neuchâtelois et suisse romand » par W. Pierre Humbert,
1926.
« Glossaire des patois de la Suisse Romande », Neuchâtel 1961-1967.
« Encyclopédie de Diderot et dAlembert »