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lundi 8 juillet 2013

Les fruits de la croissance suisse équitablement distribués


La Suisse maintient sa croissance au milieu d'un continent en crise. Et, selon une étude publiée le 5 juillet par le think tank Avenir Suisse, cette croissance profite à tous avec une redistribution particulièrement équitable.

Succès de l'initiative Minder en mars au sujet des revenus des grands patrons, campagne sur l'initiative 1:12 au sujet des disparités de revenus: la redistribution des (maigres) fruits de la croissance en période d'accalmie économique fait débat en Suisse actuellement.

C'est au tour de la fondation Avenir Suisse d'entrer dans le débat avec sa contribution. Celle-ci prend la forme d'une étude publiée vendredi sur la distribution des revenus.

Selon ses résultats, la Suisse «se trouve parmi les pays les plus équitables du monde». En comparant la situation helvétique à celle de l'Allemagne, de la France et de l'Italie, Ses trois grands voisins connaitraient des inégalités plus profondes.

Le marché du travail libéral comme clef

Daniel Lampart, économiste en chef et premier secrétaire de l’Union syndicale suisse (USS), dénonçait pourtant voici quelques mois une situation contraire: «Les hauts salaires ont beaucoup plus augmenté que les autres. S’y ajoute une politique fiscale favorable aux couches supérieures de la société». Un constat que l'étude d'Avenir Suisse battrait en brèche.

Selon Avenir Suisse, un facteur décisif serait le marché du travail libéral. Formation duale et flexibilité des salaires et de l’emploi constitueraient l'une des causes de cette redistribution particulièrement équitable des salaires à plein temps en Suisse. Avec une participation au marché du travail à 82% et un taux de chômage à 3%, les différences de fortune sont limitées.

Mieux que les pays nordiques

D'où une redistribution des revenus primaires des ménages (somme des salaires, des revenus de capitaux et de loyers avant impôts et transferts) «beaucoup plus équilibrée en Suisse que dans les pays nordiques», dont l'image traditionnelle veut pourtant qu'ils soient champions de l'égalité dans la redistribution des fruits de la croissance.

L'étude d'Avenir Suisse reconnaît que, «au cours des dernières années, le marché du travail a favorisé les qualifications supérieures. Si la classe moyenne a pu maintenir sa position c’est grâce au taux plus élevé de participation des femmes au marché du travail».

Le mécanisme correctif de l'impôt, touchant davantage les plus fortunés selon un système progressif, les économies des deuxième et troisième pilier et le poids relatif des valeurs immobilières de chaque ménage dans le calcul de la fortune tendraient à atténuer ces différences liées à des qualifications plus élevées.

Un revenu national par habitant en hausse de 17,7%

Depuis 1998, le revenu national par habitant a augmenté de 17,7%: «Tout le monde a profité de cette croissance; et en termes de pourcentage, ce sont les ménages pauvres qui en ont tiré le plus grand bénéfice», analyse Avenir Suisse.

En se basant sur les résultats de cette étude, le think tank Avenir Suisse se positionne contre toute régulation ou intervention nouvelle dans les systèmes de redistribution: «Augmenter la redistribution et les interventions sur les marchés revient à la créer un cercle vicieux. Une telle politique réduit les incitations de travailler, de faire des économies et des investissements et freine ainsi la croissance».

Et de pointer les dangers en terme de compétitivité: «Avec un salaire minimum de 22 francs par heure (respectivement 4000 francs par mois), comme prévu par l’initiative de l’Union syndicale suisse, la Suisse aurait les salaires minimaux les plus élevés d’Europe, tant en comparaison avec le salaire moyen qu’en la comparaison transversale ajustée au pouvoir d’achat».

En filigrane, c'est une menace de perte de compétitivité, et donc un risque, à terme, de délocalisations, qui est pointé. Car, pour Avenir Suisse, ce sont les personnes peu qualifiées qui auraient à pâtir de cette baisse de compétitivité.