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samedi 22 février 2014

Il ne s’est jamais fabriqué ni exporté plus de Gruyère AOP que l’année passée




Le fromage préféré des Suisses n’avait encore jamais autant séduit à l’étranger, où il s’en est vendu plus de 12'200 tonnes. Mais le marché français, en repli, inquiète les professionnels.

Jamais la filière du Gruyère AOP n’avait connu une année aussi faste. L’exercice 2013 bat en effet des records, tant au niveau de la production (29'500 tonnes, contre 29'000 en 2012) qu’à celui des exportations (12'200 tonnes, contre 11'500). Les meilleurs résultats enregistrés par la pâte mi-dure romande à ce jour. Satisfait bien sûr, le directeur de l’Interprofession du Gruyère (IPG), Philippe Bardet, ne pavoise pas pour autant:«Nous sommes dans une phase ascendante, mais il ne faut jamais s’endormir sur ses lauriers», commente-t-il. D’autant que si le résultat global est remarquable, un marché important, la France, est source de préoccupation.

On remarque en effet une forte culbute des ventes de Gruyère AOP au «pays des 300 fromages». Les exportations y ont reculé de 2200 tonnes en 2012 à un peu moins de 1800 tonnes l’an passé. Ce repli inquiète Philippe Bardet: «Le produit est toujours distribué dans autant de commerces, mais son taux derachat est plus faible. Les gens consomment moins», constate-t-il.

Ce mouvement s’explique, selon le directeur de l’IPG, par la concurrence du Comté (45000 tonnes produites):«Après le scandale des lasagnes au cheval, les Français ont eu le réflexe de consommer français. Il n’est pas impossible que cela ait été valable pour le fromage également.» Mais le tassement des ventes résulte avant tout, pour Philippe Bardet, de la période d’incertitude que traverse la France: «Et cela se répercute sur la consommation.»

Le sauveur allemand

Ce ralentissement de la demande est particulièrement ennuyeux pour le Gruyère d’alpage, indique encore Philippe Bardet. Car, hormis la Suisse, la France est à peu près le seul débouché pour ce produit. Président de la Coopérative fribourgeoise des producteurs de fromage d’alpage, André Remy reconnaît que «ça tousse un peu» sur le front de la vente: «C’est un peu plus difficile et nos stocks sont un peu plus importants que d’habitude. Mais ça n’a rien de dramatique. Nous avons vécu le même phénomène en 2002.» Et cela avait fini par s’arranger. «Mais il faut sans cesse se battre sur le marché», souligne André Remy. Qui se félicite d’une nouvelle victoire: pour la première fois, des meules ont pris le chemin de la Nouvelle-Zélande. La conquête des antipodes est amorcée.

Heureusement pour la filière du Gruyère AOP, le trou d’air français estcompensé par la demande allemande. Pas moins de 3200 tonnes ont été exportées chez nos voisins dunord. Soit 500 de plus qu’en 2012! Ces chiffres sont encourageants. Pourvu que cela continue», commente Philippe Bardet. Qui rappelle que l’Europe, avec 7757 tonnes au total l’an dernier (7568 en 2012), demeure le principal marché d’exportation.

La perspective de voir les accords bilatéraux – donc celui sur le commerce des produits agricoles (1999) dénoncés après la votation du 9 février l’inquiète-t-elle? «Je ne sais pas trop s’il faut s’alarmer… Nous étions déjà comme l’Emmentaler ou le Sbrinz – au bénéfice d’un droit d’exportation avant la signature des Accords bilatéraux. Nous ne devrions donc, a priori, pas être concernés s’il devait y avoir dénonciation.»

La reprise américaine

Autre objet de satisfaction pour le directeur de l’IPG: la belle reprise du marché aux Etats-Unis, où 3000tonnes ont été exportés l’an passé (2400 en 2012). «Nous avons rattrapé ce que nous avions perdu. Et il n’y a pas de raison que la tendance s’inverse», estime Philippe Bardet. Il ne manque cependant pas de rappeler que les choses peuvent évoluer très vite. Dans un sens comme dans l’autre. «Aujourd’hui, ça va bien. Nous progressons régulièrement, gentiment, mais sûrement. Mais il ne faut jamais oublier que nous avons dû imposer une restriction de fabrication de 10% en 2002 pour désengorger le marché. Il peut toujours arriver quelque chose. Il faut dès lors rester humble. Et vigilant.»

Une décennie de gruyère AOP

Production

> 2003: 26'000 t.

> 2004: 27'200 t.

> 2005: 28'150 t.

> 2006: 28'900 t.

> 2007: 28'700 t.

> 2008: 28'600 t.

> 2009: 28'750 t.

> 2010: 28'600 t.

> 2011: 29'050 t.

> 2012: 29'000 t.

> 2013: 29'500 t.

Exportations

> 2003: 9400 t.

> 2004: 10'300 t.

> 2005: 10'600 t.

> 2006: 11'200 t.

> 2007: 10'900 t.

> 2008: 11'800 t.

> 2009: 11'000 t.

> 2010: 12'000 t.

> 2011: 11'700 t.

> 2012: 11'500 t.

> 2013: 12'200 t.

Patrick Pugin