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mercredi 29 octobre 2014

La distribution d’iode a démarré dans le canton


Les comprimés empêchent l'accumulation d'iode radioactive dans la glande thyroïdale. © Keystone


Les ménages, entreprises et institutions publiques situés dans un rayon de 50 kilomètres autour des centrales nucléaires helvétiques reçoivent, ces jours-ci, des comprimés d’iodure de potassium. Pas moins de 4,6 millions de personnes sont concernées, parmi elles la plupart des Fribourgeois. Une distribution qui fait polémique.

Pas moins de 4,6 millions de personnes sont concernées, parmi elles la plupart des Fribourgeois. Ces derniers trouveront dans leur boîte aux lettres les cachets qui protégeront leur glande thyroïde de l’iode radioactif rejeté dans l’air en cas d’accident. Le réacteur de Mühleberg (BE) - qui sera débranché en 2019 - ne se situe en effet qu’à une vingtaine de kilomètres de Fribourg, à une quarantaine de Bulle.

C’est la première fois que la Confédération arrose aussi largement le pays. Lors de la dernière distribution des pastilles d’iode, en 2004, le rayon était en effet limité à 20 km autour des centrales. C’était avant l’accident de Fukushima, en mars 2011. Près de cinq millions de personnes recevront les comprimés, contre 1,2 mio jusqu’ici.

La majeure partie des ménages fribourgeois recevra donc son petit cadeau. Ne seront épargnés «qu’une bonne partie de la Veveyse ainsi que quelques communes de la Glâne et le Haut-Intyamon», précise Philippe Knechtle, chef du Service de la protection de la population et des affaires militaires (SPPAM). Chaque adulte et chaque enfant toucheront une boîte de douze comprimés, qui se conservent pendant dix ans.

Les coûts de l’opération s’élèvent à 30 millions de francs. Ils sont intégralement pris en charge par les exploitants des centrales nucléaires. Au grand dam de ces derniers, qui ont annoncé leur intention de contester la facture en justice («LL» du 17 octobre). Ils estiment que l’ordonnance révisée par le Conseil fédéral ne s’appuie pas sur une base légale suffisante et viole le principe de proportionnalité.

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L’extension est insuffisante

Trop limitée géographiquement, accompagnée d’informations lacunaires, et même porteuse d’un message trompeur: Greenpeace tire à boulets rouges sur la distribution de comprimés d’iode qui a débuté lundi en Suisse. Et saute sur l’occasion pour réitérer son appel à l’arrêt des centrales nucléaires.

Si Greenpeace salue l’extension du périmètre de distribution, l’organisation estime qu’elle n’est pas suffisante. En cas de vent défavorable, les effets d’un accident nucléaire pourraient se faire sentir bien au-delà. Dès lors, «toute la Suisse devrait être couverte» par l’opération de distribution.

Membre de la direction des Médecins en faveur de l’environnement, Alfred Weidmann déplore pour sa part: «Les comprimés d’iode permettent uniquement de lutter contre le cancer de la thyroïde.» Cette substance ne résout donc pas le problème des autres atteintes dues aux radiations.

Dans ce contexte, «la déclaration officielle selon laquelle la prise de comprimés est une bonne mesure de protection en cas d’accident nucléaire est trompeuse». Pour Greenpeace et les Médecins en faveur de l’environnement, la seule solution efficace pour protéger les citoyens est l’arrêt pur et simple des centrales.

Patrick Pugin