Une récente étude plaçait la Suisse en tête des destinations préférées des expatriés, tout en soulignant la solitude de ces derniers. Qu'en pensent les expats français?
Quelques Français donnent leur avis sur leur vie en Suisse
Une des meilleures qualités de vie au monde au prix d'une vie sociale qui laisse parfois à désirer: voilà, en substance, ce qui attend les expatriés qui choisissent de venir vivre en Suisse selon l'étude réalisée par Yougov pour la banque HSBC.
Celle-ci a beaucoup fait parler d'elle la semaine dernière, plaçant la Suisse en tête du classement des meilleures destinations pour les expats, mais l'opinion des principaux intéressés ne s'était pas vraiment fait entendre. L'édition française du magazine Grazia a leur a donc posé la question: «La Suisse vaut-elle vraiment le coup de tout quitter?»
«Je sens le décalage» avec la France
La principale motivation des expatriés interrogés est financière. La différence entre les salaires moyens est criante: 2128 euros nets (2566 francs) en France, selon les chiffres officiels publiés en 2014, contre 7112 francs nets en Suisse selon l'OFS.
Employée dans un laboratoire en Suisse, Laura estime dans les pages du magazine qu'elle mérite son salaire, mais ajoute: «quand je rentre dans ma famille en France, je sens vraiment le décalage».
Autre facteur déterminant: le cadre. «J’ai découvert la Suisse à l’occasion d’un week-end chez une amie près de Genève et j’ai adoré les paysages. J’ai tout de suite regardé les offres d’emploi» affirme une expatriée. «Le cadre de vie est le principal avantage, avec des villes à taille humaine, dans un cadre géographique idéal, entre le lac et les montagnes. Nous nous sentons nettement moins stressés qu'à Paris», estime un autre.
Des gens «polis et disciplinés»
Les quelques expatriés interrogés par Grazia s'étonnent de la «confiance» entre les gens. Une jeune femme s'émerveille par exemple d'avoir retrouvé son appareil photo, perdu dans un bus. «Les Suisses sont des personnes polies et disciplinées, toujours prêtes à prendre du temps pour nous aider»... Même si «parfois, crise oblige, on nous fait ressentir qu’on est en quelque sorte ‘des profiteurs’, qui prennent le poste qu’un Suisse pourrait occuper (...)» avoue un autre.
Et la vie sociale, si mal notée par l'étude qui plaçait la Suisse au dernier rang des pays où se faire des amis? «Je ne connaissais pas Genève avant d'aller y vivre, et je me faisais l'idée d'une ville très cosmopolite, vivante, à l'image d'un Londres, Barcelone, Paris, ... Ma déception a donc été grande», affirme une jeune femme depuis revenue en France. «La nuit genevoise underground est assez difficile d'accès, car il y peu de communication sur les événements ou alors il faut connaître des locaux et des habitués , avec qui il est plutôt difficile de nouer des liens.»
Sur ce point, aucun des expatriés n'a été amené à développer sa pensée.
Mieux vaut savoir à quoi s'attendre
Après avoir ajouté à cette réflexion le coût de la vie, le système de santé (un des interviewés ne s'est toujours pas remis du montant de sa facture pour un rendez-vous chez le dentiste) et le logement, le bilan est - sans surprise - mitigé. Personne n'a regretté d'être passé en Suisse. Certains, toujours sous le charme, y sont restés. Mais les plus citadins sont rentrés.
Qu'importent les classements. Quels que soient les résultats de l'étude HSBC, rien ne vaut un séjour de quelques jours dans la ville convoitée afin de s'assurer que le charme opère bien comme espéré. Ou pas.