Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

mercredi 10 juin 2015

France pays d'assistés : son fils est djihadiste, elle réclame 110 000 euros à l'État français


Maxime Hauchard, jeune français converti à l'islam venu rejoindre l'état islamique. Crédits photo: AFP



Décidément, l'État manque à tous ses devoirs. Il laisse partir les Français qui le désirent vers les destinations de leur choix, sans même vérifier les motivations du voyage. Le scandale est immense. Jugez-en: une mère vient de porter plainte contre les autorités en leur réclamant la modique somme de 110 000 euros parce qu'elles ont laissé, en 2013, l'un de ses fils, alors âgé de 16 ans, partir seul en Turquie. 

Or, ils sont des millions, parmi lesquels nombre de mineurs et ce justement depuis 2013, date où ceux-ci peuvent quitter le territoire sans l'autorisation de leurs parents- à aller visiter le Bosphore, la Mosquée Bleue, la Cappadoce et autres beautés, à commencer par la Sublime Porte. Mais attention: il s'agit d'un cas spécial puisque le jeune homme, fraîchement converti à l'islam, avait fêté Noël en famille avant de partir trois jours plus tard et se retrouver très vite en Syrie, d'où il a téléphoné à plusieurs reprises à sa mère qui réclame à cors et à cris son retour.

On peut comprendre la douleur et l'angoisse de celle-ci. Mais en effectuant cette démarche, elle dépasse les rêves les plus fous du ministre de l'Intérieur: pour savoir, de façon exacte et définitive qui part à l'étranger pour devenir terroriste, il faudrait instaurer, non seulement une société de surveillance généralisée, mais une organisation policière où, pratiquement, les flics seraient aussi nombreux que les civils. On pourrait en sourire, s'il n'y avait, au-delà de cet appel où l'appât du gain se mêle aux sentiments maternels, la réalité d'un embrigadement de plus en plus important au service d'un fanatisme qui amène à préférer, et de loin, la pulsion de mort à l'instinct de vie. 

Mais cet épisode révèle aussi autre chose: la déresponsabilisation de pans entiers de la société, où la famille ne joue plus aucun rôle, où les parents ignorent leurs enfants et vice versa et où la culture de l'assistanat généralisé tient lieu d'instruction civique. Cet abîme-là, cette dépossession intériorisée, ce sentiment d'être, à tout âge, un nourrisson en landau qui hurle pour réclamer son biberon subventionné: voilà un danger encore plus important que la fuite en avant vers le califat. 


André Bercoff 
journaliste et écrivain