Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

lundi 14 septembre 2015

Les paysans vont manifester jeudi à Bulle


Le SAM (Swiss Agri Militant) entend organiser cette manifestation dans un esprit de dialogue avec la FSFL (Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie). © Alain Wicht/La Liberté


Les agriculteurs, en particulier les producteurs de lait, sont invités à venir manifester jeudi à Bulle devant Espace Gruyère où la Fédération des sociétés fribourgeoises de laiterie (FSFL) a prévu de se réunir pour fêter ses 100 ans. La participation de 300 à 400 paysans mécontents est attendue.

A l’origine de cette action: le Swiss Agri Militant (SAM). Né fin août sous l’impulsion de l’agriculteur fribourgeois Christian Hofmann, ce mouvement de ras-le-bol paysan a été créé pour rendre attentif les consommateurs aux problèmes actuels dans l’agriculture («La Liberté» du 27 août). Pour mémoire, une première action avait été lancée le 5 septembre par le groupe: pour protester contre des prix trop bas, des agriculteurs de toute la Suisse avaient allumé des feux près de leur ferme («La Liberté» des 3 et 7 septembre).

«Comme lors de notre précédente action, la manifestation de jeudi sera menée de manière pacifique», tient à préciser Patrick Demont, membre du comité du SAM et président de la commission lait à Uniterre. Le groupe n’entend pas bloquer la circulation avec un grand cortège de véhicules agricoles. «Cela ne servirait à rien de faire ça. Nous viendrons simplement devant Espace Gruyère avec deux ou trois tracteurs et des banderoles», indique l’agriculteur vaudois de Cugy.

Lors de la dernière réunion du SAM à la ferme de Christian Hofmann à Villars-sur-Glâne, plus de 500 personnes avaient répondu présent. «Nous espérons que les producteurs de toute la Suisse romande viendront également nombreux jeudi», précise Patrick Demont qui mise sur une participation de 300 à 400 personnes.

Le SAM entend organiser cette manifestation dans un esprit de dialogue avec la FSFL. «Notre intention n’est pas de faire capoter les 100 ans de la fédération, mais de faire entendre nos revendications aux dirigeants», précise Patrick Demont. Le groupe évoquera à cette occasion les conséquences néfastes de la segmentation du marché laitier imposée par l’industrie et ses solutions pour y remédier.

«Aujourd’hui, une vache produit un seul lait de la même qualité, mais celui-ci obtient trois prix différents: le A, le B et le C. Les familles paysannes sont forcées de produire du lait C, avec un prix situé au niveau du prix mondial, autour de 20 centimes/litre. Sachant que les coûts de production, selon les stations fédérales de recherche Agroscope, se situent entre 85 cts et 1,20 franc par litre, ce prix est un affront aux familles paysannes. Au final, lorsque ces trois prix sont mixés en fonction des quantités écoulées, la moyenne du prix au producteur se situe aux alentours de 50 cts/litre», dénonce le SAM qui présentera cinq revendications à la FSFL.

Parmi celles-ci, le groupe demande que les producteurs ne soient plus obligés de produire du lait de catégorie C et que le prix indicatif de 68 cts/litre annoncé par l’interprofession du lait soit appliqué avec effet rétroactif pour toutes les quantités produites depuis le 1er janvier 2015. Le SAM demande également que le lait de restriction du Gruyère ne soit pas déchargé dans la filière industrielle afin d’éviter de faire pression sur ce secteur.

Pour le groupe, les familles paysannes ne doivent également plus être pénalisées sur le taux de matière grasse du lait pour toutes les livraisons se situant au-delà de 3,5% de matière grasse. Le SAM exige aussi la mise en place d’une régulation des quantités au niveau national. «Nous ne pouvons que regretter que la FSFL ait été l’un des freins il y a quelques années à cette gestion des quantités. Seule une régulation responsable permettra d’obtenir des prix rémunérateurs», estime le SAM.

MAUD TORNARE