Le système se défend. Il se défendra bec et ongles jusqu’à la dernière extrémité. Non pas pour nous, les administrés (qui se soucie vraiment de nous ?), mais pour ses postes, ses mandats, ses privilèges. Il ne lâchera rien. Le gruyère est trop bon. Alors, ce sera le « choc des titans », une guerre sans merci puisque les candidats frontistes, selon certains élus, ne sont pas des adversaires, mais des « ennemis ». La République et ses fameuses « valeurs » dont on aimerait bien d’ailleurs qu’on définisse ce qu’elles sont, ne sont pour rien là-dedans. Mais parlons plutôt démocratie, représentativité, diversité d’opinion, ou alternance qui sont les vrais enjeux du moment.
Il y a chez la classe dirigeante de notre pays une certaine hypocrisie et malhonnêteté à ne pas accepter le jeu démocratique. Cela devient même indécent et méprisant pour les citoyens et les électeurs que nous sommes. Laissons le « premier » parti de France faire ses preuves et gouverner des régions et rassurons-nous : il n’y aura ni chemises brunes, ni discriminations, ni gabegies, encore moins le chaos. Car le chaos est déjà sous nos yeux depuis longtemps, avec ces millions de chômeurs, ces millions de pauvres, avec ces déficits abyssaux, avec une croissance à la peine, avec une souveraineté bradée et réduite à peau de chagrin, avec une autorité de l’État bafouée, avec une insécurité et une immigration grandissantes, avec une ruralité en souffrance. Ce chaos, nous le vivons. Le Front national n’est pas responsable de cette situation.
Que celles et ceux qui, à longueur d’année, ne cessent de parler en notre nom, écoutent enfin ce que le peuple a voulu exprimer par ce vote dimanche. Et qu’ils soient, un tant soit peu, démocrates. Il va bien falloir partager le pouvoir.
Amaury Faivre d’Arcier