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dimanche 8 mai 2016

Les tiques attaquent


Ces bestioles, qui peuvent transmettre la maladie de Lyme, sont sorties de leur hibernation partout en Europe. Nos conseils en cas de morsure, si vous fréquentez bois et parcs où elles se cachent.

Les tiques : petites bêtes mais grandes maladies
(LP / Mehdi Gherdane.)

Agathe ne cache pas son dégoût quand elle raconte sa récente rencontre avec la bestiole  : une tique gonflée de sang au creux de sa jambe, découverte sous la douche, après un après-midi « à marcher dans les fourrés » en Charente. Depuis, la trentenaire redoute d'être infectée d'une borréliose ou maladie de Lyme.

Elle inspecte régulièrement le point de morsure, guette tout symptôme, prête à bondir chez son médecin. Chaque année, près de 28 000 personnes se voient diagnostiquer cette pathologie infectieuse, transmise par morsure de tique. Non sans errements, tant elle est sournoise à démasquer. D'autant plus que l'on ne sait ni où ni comment se protéger de cette bête susceptible de nicher dans n'importe quel parc.

Aucune région — sauf absence de forêt — n'est épargnée par la présence de tiques, annonce le professeur Benoît Jaulhac, responsable du laboratoire de bactériologie au Centre national de référence des borrélioses (CNR) au CHU de Strasbourg (Bas-Rhin), qui en a, par exemple, isolé dans le Limousin. « On a certainement un temps sous-estimé leur présence en région parisienne », convient-il. « Le bois de Vincennes en est infesté », confirme le docteur Catherine Osreve, généraliste à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), qui récupère des patients inquiets à son cabinet.

Sortie d'hibernation

« Tout endroit rassemblant des arbres à feuillage caduc est un biotope propice », résume Benoît Jaulhac, qui étudie les bois d'Alsace pour établir si la population de tiques va croissant — ce qui est, à ce jour, incertain. La tombée des feuilles à l'automne crée la litière idéale à l'hibernation des tiques, de novembre à mars, en tout cas jusqu'à ce que la température moyenne dépasse les 7 °C. La bestiole reprend alors son cycle, passant de l'état de larve à celui de nymphe, puis au stade adulte. « A chaque mue, elle a besoin d'un repas sanguin », explique le spécialiste. Rongeur, hérisson ou homme, peu importe. Si l'on a l'impression qu'elles nous attaquent en force, c'est parce que l'humain, avide de plein air, prolifère lui aussi dans les bois aux beaux jours !

Prévention toute

Dans la nature, question de survie, l'animal ne se hasarde jamais plus haut qu'à 1,50 m de sa base d'humus où il retourne le soir. Bosquets et herbes hautes se révèlent donc le lieu idéal où leur servir de repas. Pile là où l'on rêve de gambader enfant ou bien de s'étendre, en tee-shirt et jambes nues, avide de soleil... A défaut de décliner tout pique-nique ou de se couvrir de pied en cap, la prévention consiste à s'inspecter de fond en comble au retour, recommande Benoît Jaulhac. « Le soir même, puis le lendemain sous la douche, en inspectant aussi la tête et l'arrière des oreilles chez l'enfant. » Si l'on peut y retrouver des tiques, c'est qu'elles migrent sur nos corps, à la recherche d'un endroit chaud et humide.




Et en cas de morsure ? 

Si tique il y a, sachant que 10 % en moyenne sont porteuses de la bactérie capable de déclencher la maladie infectieuse, que faire ? « Avant tout, enlever la tique », répondent en chœur Catherine Osreve et Benoît Jaulhac. « En cabinet médical » si l'on n'a pas un des modèles de tire-tiques vendus en pharmacie ou si l'on ne se sent pas capable de le faire correctement : en enlevant bien son rostre avec lequel elle s'accroche sous la peau. Ensuite, on désinfecte et on s'observe les semaines suivantes. Au moindre doute devant une tache qui apparaît autour de la morsure, ou un état grippal, il faut consulter.

Antibiotiques et examens sanguins

Si présomption il y a, Catherine Osreve n'hésite pas à prescrire des antibiotiques. Cela peut être complété d'un examen sanguin détectant des anticorps maladie de Lyme en laboratoire — pas toujours interprétables au stade primaire de la maladie. Il existe, par ailleurs, un autotest maladie de Lyme (environ 15 € en pharmacie) utilisable en dix minutes, deux à quatre semaines après morsure, pour se rassurer ou s'orienter vers le médecin selon la réponse (oui/non). Le laboratoire Alèr assure que son kit mesurant la présence d'anticorps est fiable. Ce n'est pas l'avis du spécialiste du CNR : « Ce test n'a pas été évalué. Mais l'examen de kits similaires montre qu'ils ne sont pas assez sensibles pour pouvoir rassurer », assène Benoît Jaulhac. Retour à la case médecin...

Petite bête, grande maladie

Due à la piqûre de tiques elles-mêmes infectées par une bactérie (Borrelia), la borréliose — ou maladie — de Lyme tient son nom de la ville des Etats-Unis où elle a été décrite en 1975, après que de nombreux habitants y ont été atteints d'arthrite.

Tous les continents sont touchés, plus particulièrement les régions tempérées de l'hémisphère Nord. La maladie infectieuse, difficile à diagnostiquer tant ses symptômes peuvent évoquer d'autres maladies, est surnommée la Grande Imitatrice. Elle peut toucher plusieurs organes et évoluer en plusieurs phases de gravité croissante. Elle peut ainsi se manifester par une lésion cutanée (érythème migrant), susceptible d'apparaître entre 2 et 32 jours après la morsure. Elle se traduit aussi par des courbatures et une fatigue de type grippal. Lorsque l'infection se dissémine dans le sang, elle peut se manifester par des douleurs articulaires évoluant par poussées, mais aussi des atteintes nerveuses (jusqu'aux troubles neurologiques), ophtalmologiques, voire cardiaques.