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mardi 9 août 2016

La Suisse vit à crédit depuis le mois de mars


La planète vit à crédit depuis lundi... L’être humain vit au-dessus de ses moyens.





La planète vit à crédit depuis lundi. L’homme consomme en effet plus que ce dont il dispose. En sept mois et une semaine, il a utilisé ses ressources pour l’année 2016 et, pour assurer leur renouvellement, il faudrait 1,6 Terre. La Suisse n’est pas en reste: le 22 mars, elle avait déjà consommé ce que ses écosystèmes produisent en un an. Pas moins de 3,3 planètes seraient ainsi nécessaires pour assurer au monde entier notre niveau de consommation, précise Sebastian Winkler, vice-président de l’ONG Global Footprint Network.

Réduire notre empreinte à 1 planète

Ce calcul de l’empreinte écologique prend en compte la consommation et l’impact des activités humaines sur l’environnement. En Suisse, il est au cœur de l’initiative «Pour une économie verte». Soumise au peuple le 25 septembre, celle-ci demande de réduire notre empreinte à 1 planète d’ici à 2050.

Le diagnostic actuel? Au niveau mondial, le poids de l’homme est dû pour 60% aux émissions de CO2. Sur ce point, la Suisse s’en sort bien grâce à ses barrages, note Sebastian Winkler. Mais elle a d’autres faiblesses. Primo, elle importe beaucoup d’aliments pour son bétail. Et de façon générale, «les Suisses consomment beaucoup» – quatre fois plus que ce que produisent les écosystèmes situés dans notre pays.

«Il faudrait déjà l’ambition d’y arriver»

Selon Pierrette Rey, porte-parole du WWF, on pourrait déjà améliorer les choses en limitant le gaspillage alimentaire. Se restreindre à 1 planète, est-ce possible? «Il faudrait déjà l’ambition d’y arriver, répond Sebastian Winkler. Il faudrait miser encore davantage sur les énergies renouvelables. Mais les innovations technologiques ne permettent pas tout: à un moment, il faut aussi changer ses habitudes de consommation, et c’est le plus difficile.» Parmi les pays ayant un niveau élevé de bien-être, aucun n’atteint cet objectif. La Norvège est celui qui s’en approche le plus. Des pistes pour chacun d’entre nous? Le site www.footprintnetwork.org propose de calculer son empreinte et fournit des conseils.

«Cet indicateur démontre la nécessité d’agir», relève Loa Buchli, cheffe de la section économie à l’Office fédéral de l’environnement. L’Administration fédérale l’emploie également. Ce calcul, précise-t-elle, se concentre sur les émissions de CO2 et sur l’utilisation du sol. La Confédération a publié d’autres études, avec des indicateurs utilisant davantage la biodiversité et la qualité de l’air. Quoi qu’il en soit, ces concepts arrivent à la même conclusion: «Notre impact sur l’environnement est supérieur à ce que la Terre peut supporter à long terme. Et il augmente toujours», résume Loa Buchli.

Economie circulaire

Dans leur initiative, les Verts laissent aux autorités fédérales le soin de définir les instruments pour atteindre l’objectif d’une Terre. Ils misent sur l’économie circulaire, avec des modes de production et de gestion des déchets écologiques. «Notre but est réalisable, assure la conseillère nationale Adèle Thorens (Verts/VD). L’UE et de nombreuses multinationales y souscrivent déjà. Et si la Suisse respecte les engagements qu’elle a pris lors de la Conférence de Paris (COP21), elle ne consommera déjà plus que 1,4 planète.»

Pour mémoire, les grandes organisations économiques combattent ce texte. En cas de oui, la consommation de ressources devra être réduite de plus de 65%, souligne EconomieSuisse. Sa présidente pour la Suisse romande, Cristina Gaggini, ajoute dans La Liberté qu’on assisterait à des délocalisations et à des pertes d’emploi. Mais le Blick révélait la semaine dernière qu’après Schneider Electric et Swisscleantech (qui réunit les entreprises de l’économie verte en Suisse), Ikea soutenait aussi la proposition écologique.

Objectif 2050

Au niveau global, la planète consomme plus qu’elle ne produit depuis les années 70. Le jour du dépassement arrive toujours plus tôt. «Ces cinq dernières années, nous avons pu ralentir le rythme, conclut Sebastian Winkler. Et l’accord de Paris demande que, d’ici à 2050, les émissions de CO2 (ndlr: nettes) soient progressivement réduites à zéro. Cela permettra d’améliorer les choses, même si l’augmentation de la population et l’accroissement des classes moyennes dans le monde ont l’effet inverse.»

Caroline Zuercher