Fribourg et le Jura doivent décider prochainement de rejoindre la plateforme romande visant à mettre en place le dossier électronique du patient. C’est un pas important vers la réalisation des objectifs de la loi fédérale.
Le Grand Conseil fribourgeois se prononcera dans dix jours sur un crédit de 4,5 millions de francs, alors que le gouvernement jurassien vient de transmettre son message au Parlement cantonal afin de rejoindre à son tour l'Association romande du dossier électronique du patient (Cara).
Pour une meilleure efficience de la santé
Née le printemps dernier sous l’impulsion des cantons de Genève, Vaud et du Valais, elle est chargée de concrétiser la collaboration intercantonale romande dans le domaine de la cybersanté.
Son objectif est de poursuivre et d'étendre la mise en place du dossier électronique du patient. A terme, et par un meilleur partage de l’information, elle doit permettre d’améliorer la qualité de la prise en charge médicale, la sécurité des patients et l’efficacité du système de santé.
La Suisse romande dans l'ère de la cybersanté
Pour Nicolas Pétremand, chef du service jurassien de la Santé publique, on peut véritablement parler de révolution dans ce domaine: "La Suisse romande crée une communauté de référence", explique-t-il. "Environ 2 millions d'habitants, de patients pourront potentiellement rejoindre ce réseau. Et c'est essentiel que les cantons jouent un rôle dans la mise en place d'un système de partage d'informations sécurisé pour que les patients soient servis au mieux, indépendamment de leur lieu de résidence ou du lieu de survenance d'un accident ou d'une maladie."
Les médecins appelés à jouer le jeu
Chaque canton conservera son autonomie, mais la collaboration va permettre de partager les expériences déjà menées dans ce domaine et de réaliser des économies d’échelle sur les coûts liés à la plateforme et à sa certification.
Reste encore à y intégrer un maximum d’acteurs de la santé. "C'est vraiment essentiel que les médecins, les hôpitaux, les EMS et les soins à domicile soient intégrés dans toutes ces réflexions", souligne Nicolas Pétremand.
C'est le cas déjà dans le canton du Jura, et bientôt au niveau romand. La loi fédérale n'oblige pas les médecins à y participer, "mais on pense que c'est absolument essentiel que les médecins - à titre privé - participent et adhèrent à cette façon de partager l'information pour le bien du patient", relève encore le chef de service jurassien.
Neuchâtel à la traîne
Grand absent pour l’heure, le canton de Neuchâtel a choisi de créer sa propre communauté de référence. Selon Nicolas Pétremand, il reste cependant ouvert à rejoindre l'association Cara dans un deuxième temps.
Gaël Klein