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dimanche 13 janvier 2019

La philosophie pleine d'optimiste des Islandais



Si l’Islande possédait un slogan national, ce serait probablement « þetta reddast », que l’on pourrait traduire par « les choses finiront bien par s’arranger ». Depuis des siècles, c’est cette philosophie de vie qui guide le peuple islandais, loin d’être épargné par les catastrophes naturelles et les crises.

À première vue, cette philosophie, mêlant optimisme et désinvolture, peut sembler bien étrange pour un pays ayant connu autant de drames au fil de son histoire. Depuis l’arrivée des Vikings au 9e siècle, jusqu’aux récentes catastrophes naturelles qui ont laissé des centaines de personnes sans abris, l’histoire de l’Islande est émaillée de nombreux drames.

Dans son livre « The Little Book of the Icelanders in the Old Days », l’écrivaine islandaise Alda Sigmundsdóttir raconte les terribles difficultés auxquelles le peuple islandais a dû faire face au cours des siècles : les hivers glacials et interminables, l’extrême pauvreté, mais également les catastrophes naturelles, comme l’éruption dramatique du Laki en 1783 qui tua 10 000 personnes ainsi que la quasi-totalité des moutons de la région qui constituaient alors une source de nourriture vitale.

Il y a également eu de puissantes tempêtes qui ont décimé des villages entiers et coulé de nombreux bateaux de pêche. Selon Sigmundsdóttir, les conditions de vie en Islande étaient si mauvaises jusqu’au 18e siècle, que près de 30 % des nouveaux nés mouraient avant d’avoir atteint l’âge d’un an.

Si l’Islande est aujourd’hui un pays disposant d’installations ultra-modernes où le wi-fi est omniprésent, au début du 20e siècle, 50 % de ses habitants vivaient encore dans des maisons traditionnelles recouvertes d’herbe. Il y a tout juste 45 ans, le volcan Eldfell explosait, crachant des millions de tonnes de cendres, engloutissant 400 bâtiments et forçant 5 000 personnes à quitter la région. En 1995, c’était cette fois une avalanche massive qui déferlait sur le village de Flateyri, tuant 20 personnes et détruisant des dizaines d’habitations.



Situé à la limite des plaques tectoniques eurasienne et nord-américaine, le pays connaît en moyenne 500 tremblements de terre de faible magnitude par semaine, et son climat se révèle tout aussi instable : de fortes tempêtes peuvent balayer ses terres même en été, et au plus fort de l’hiver, le soleil ne brille pas plus de quelques heures par jour.

Sur une île constamment à la merci du temps et des forces géologiques, les Islandais ont appris à lâcher prise, s’en remettant au destin et espérant que tout se passera pour le mieux. Pour ces derniers, le fameux « þetta reddast » est devenu un véritable mantra.

Pour mieux comprendre cette expression, il faut remonter aux origines du pays. Les premiers Islandais n’étaient pas des Vikings sanguinaires, mais plutôt des paysans norvégiens qui avaient été contraints de fuir leur pays au 9e siècle. Craignant plus que tout le courroux du roi Harald Finehair, ces derniers avaient bravé les eaux agitées de l’Atlantique Nord et parcouru près de 1 500 kilomètres à bord d’embarcations de fortune.



Ces contrées inhospitalières avaient contraint les premiers colons à s’adapter pour survivre, à faire face aux obstacles coûte que coûte en espérant que la tempête finisse par se calmer, et l’histoire récente du pays nous prouve une nouvelle fois que les Islandais n’abandonnent jamais.

Frappée de plein fouet par la crise économique de 2008 et les éruptions du volcan Eyjafjöll en 2010, l’Islande a toujours su se relever et représente aujourd’hui l’une des destinations touristiques les plus prisées au monde. En attirant chaque année des millions de visiteurs, le pays a fait du tourisme l’un des principaux moteurs de son économie aujourd’hui en plein essor.

Ce minuscule pays d’à peine 350 000 habitants a aussi soulevé des montagnes en atteignant les quarts de finale lors de l’Euro 2016, et en réussissant l’incroyable exploit de se qualifier deux ans plus tard pour la Coupe du Monde de Football organisée en Russie.



Comme l’explique Sigmundsdóttir : « Les Islandais ont dû faire face à tant de difficultés au cours de leur histoire qu’ils ont choisi d’adopter une philosophie de vie mêlant espoir et fatalisme. Pour eux, il s’agit de la meilleure façon d’affronter les difficiles conditions de vie sur l’île, en gardant bien à l’esprit que quoi qu’il arrive, la nature aura toujours le dernier mot ». Difficile en effet de se rendre en Islande sans se sentir insignifiant face à la puissance des éléments.

 Yann Contegat