Environ 58% des patients hospitalisés aux soins intensifs de l’Hôpital fribourgeois ont développé des thromboses
Le coronavirus provoquerait une augmentation des cas de thromboses. Voire, plus grave, des embolies pulmonaires. C’est le constat fait par l’Hôpital fribourgeois (HFR) et relayé dans la revue médicale «Thrombosis and Haemostasis:TH open».
Le dépistage systématique des thromboses chez tous les patients hospitalisés pour une pneumonie à coronavirus à l’Hôpital fribourgeois a démontré que les thromboses veineuses profondes et les embolies pulmonaires étaient beaucoup plus fréquentes qu’attendu. «Ces examens ont permis de diagnostiquer des thromboses auprès de 58% des patients aux soins intensifs, soit les patients les plus sévèrement touchés par le virus. Un examen similaire auprès de patients admis dans le service de médecine interne a révélé la présence de thromboses veineuses dans 20% des cas», souligne l’hôpital cantonal dans un communiqué de presse.
Cité dans ce communiqué, Daniel Périard, médecin adjoint au service d’angiologie, indique: «Nous avons été très surpris de trouver autant de thromboses touchant des veines profondes, mais aussi d’autre endroits inhabituels tels que les artères des jambes, les capillaires des mains, les cathéters veineux». Dans les cas les plus graves, cela peut mener à des embolies pulmonaires. «Les patients recevaient tous des anticoagulants à des doses préventives habituelles lorsque nous avons fait ce dépistage systématique. Ces anticoagulants auraient dû empêcher la formation de caillots, mais cela n’a pas été le cas. Le coronavirus est un virus particulier qui n’infecte pas que les poumons mais aussi la paroi intérieure des vaisseaux sanguins provoquant ainsi des thromboses de manière inhabituellement fréquente et étendue», poursuit Daniel Périard. La bonne nouvelle, c’est que ces thromboses peuvent être traitées en augmentant les doses d’anticoagulants.