Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Classement des pannes automobiles par marques 2025 : https://fiabiliteautomobile.blogspot.com/ Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

samedi 21 août 2010

« La Lune n'est pas un corps mort. » La preuve : elle rétrécit

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La taille de la Lune diminue. C'est ce que vient de révéler la Nasa après avoir observé la présence d'escarpements sur la croûte lunaire qui seraient caractéristiques de sa contraction.
Dans un communiqué du 19 août, la Nasa annonce « l'incroyable rétrécissement de la Lune » observé par la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO). Les images récoltées par la sonde révèlent la présence de failles relativement petites qui témoignent d'une activité géologique récente. Ce rétrécissement est dû au lent refroidissement de la Lune qui entraîne la contraction de la croûte lunaire.

La Lune est géologiquement active

Selon Thomas Watters, du centre d'études de la Terre et des planètes de Washington, le chercheur qui a observé le phénomène, la Lune aurait rétréci de 100 mètres sur environ un milliard d'années. Sur une vidéo diffusée sur le site de la Nasa, Thomas Watters explique l'intérêt d'une telle découverte :

« La Lune n'est pas un corps mort. Ces fragments pourraient avoir moins d'un milliard d'années, en fait, ils pourraient être aussi récents que 200 millions d'années, voire même encore plus jeunes que ça. Et ça signifie que la Lune est active d'un point de vue géologique. »

Pour les néophytes en astronomie que nous sommes, une telle découverte peut paraître insignifiante. Elle représente pourtant une avancée importante dans l'étude des planètes.

Contacté par téléphone, Patrick Pinet, directeur de recherche au CNRS et spécialiste en planétologie, explique la portée de la révélation :

« C'est un nouveau fait dans l'exploration du système solaire mais ça ne révolutionne pas la connaissance de la Lune. L'idée du refroidissement des planètes n'est pas nouvelle, ça a d'ailleurs déjà été observé sur Mercure. Dans ce cas-là, il s'agit surtout de la confirmation quantitative de quelque chose qui était déjà théorisé. »

Les dépenses astronomiques de la Nasa

Avancée scientifique incontestable, cette découverte est aussi l'occasion pour la Nasa de justifier ses dépenses astronomiques dans la recherche en planétologie. Alors que l'administration Obama annonçait en février la réduction du budget alloué au programme « back-to-the-moon » de l'agence spatiale américaine, l'annonce du rétrécissement de la Lune est un petit coup de pub pour la Nasa.

Hervé Wozliak, directeur de l'observatoire astronomique de Strasbourg, rappelle ainsi :

« La Nasa fait beaucoup d'effets d'annonces pour défendre une augmentation du budget en astronomie. »


Même s'il ne souhaite pas entrer dans ce genre de débat, Patrick Pinet du CNRS confirme :

« La Nasa a l'habitude de faire des grandes annonces à des moments stratégiques. Il est de bon ton de justifier les sommes dépensées dans les sondes qu'ils envoient. Ils ont fait une découverte donc l'annoncer au public est assez naturel. »

A l'heure où le réchauffement climatique de la Terre provoque des questionnements, voire des polémiques, l'annonce du refroidissement et du rétrécissement de son satellite naturel ne devrait pas émouvoir plus que ça.

Pour la Nasa, en revanche, l'enjeu est de taille : tandis que les Chinois ont planifié la conquête de la Lune, et alors que l'agence spatiale américaine doit rogner sur son budget, une découverte scientifique reste significative en termes de réputation et d'enjeux.

Marie Telling

Il y a bien eu de l'eau sur Mars, mais pas si longtemps que ça…

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L'astrophysicien Jean-Pierre Bibring propose de revoir complètement la chronologie qui décrit l'évolution de la planète rouge.

Sur la base des données de la sonde Mars Express, il arrive à la conclusion que toutes les traces d'eau que l'on voit sur Mars sont en réalité assez récentes et que la présence d'eau (liquide) n'a pas duré bien longtemps. Mais ce n'est pas forcément un mauvais point pour le développement d'une éventuelle forme de vie.

Pour Ciel et Espace (en kiosque le 24 août), Jean-Pierre Bibring, responsable de l'instrument Omega sur Mars Express, a détaillé ce nouveau scénario qui s'appuie sur dix années d'exploration à l'aide de plusieurs sondes spatiales.

Une planète rapidement asséchée

Selon lui, les grandes plaines lisses du Nord de la planète rouge ne sont pas les vestiges d'un ancien océan. Et la plupart des traces d'écoulement visibles en surface ne sont pas liées à un cycle de l'eau. Ce sont juste les témoins de la fonte soudaine de glace résiduelle piégée en sous-sol. Ces événements auraient été provoqués par des remontées de lave voici 3,6 milliards d'années.

L'époque où l'eau coulait en abondance sur Mars aurait été bien plus courte qu'on ne le pensait. Il y a 4,1 milliards d'années, la planète avait déjà perdu ses étendues liquides.

Mais les traces de cette époque ne sont pratiquement plus visibles. Elles ont été effacées par le bombardement massif de la planète, il y a environ 3,9 milliards d'années, puis enfouies sous des couches de lave émises lors d'épisodes volcaniques ultérieurs.

Un témoin de l'apparition de la vie ?

Un océan global a malgré tout bel et bien existé sur Mars. En de rares endroits, l'instrument Omega a permis d'en découvrir la signature minéralogique, sous la forme d'argiles (ou phyllosilicates). L'astrophysicien explique :

« Les terrains martiens où affleurent ces phyllosilicates sont sans doute notre meilleur espoir, dans tout le système solaire, d'obtenir un témoignage sur les conditions d'apparition de la vie. »

Il y a plus de 4 milliards d'années, les conditions sur Mars et sur Terre devaient en effet être assez proches. Mais notre planète, contrairement à Mars, ne possède aucune roche si ancienne.

Ci-dessous, une animation créée spécialement par Ciel et Espace résume l'évolution de la planète Mars, telle qu'elle est proposée par Jean-Pierre Bibring. (Voir la vidéo)





En partenariat avec Ciel et Espace. Pour en savoir plus, lisez le dossier de Cie et Espace, numéro de septembre 2010 (à paraître le 24 août).
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David Fossé

FRIBOURG TRES POINTILLEUX EN MATIERE D'HYGIENE

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Le canton de Fribourg se montre très pointilleux en ce qui concerne l'hygiène sur les marchés. Depuis avril, le chimiste cantonal a réactualisé les directives en la matière. Et intensifié les contrôles sur les marchés. Derrière les étalages, l'humeur est plutôt à la grogne chez les petits producteurs. Ils dénoncent des mesures impossibles à appliquer, et des contrôles trop sévères. «Si ça continue, le pain devra être exposé dans un aquarium», se plaint l'un d'eux. Reportage et enquête au marché de Fribourg.

Les sacs de légumes, pesés et payés, passent de mains en mains. Posés sur les comptoirs, pains frais et gâteaux attirent les passants de quelques effluves tandis que toute une bassecour de poulets grillés tournent lentement sur la broche. Le marché bat son plein en ce mercredi matin sur la rue de Romont, à Fribourg.

Mais, derrière les étalages, l'humeur est plutôt à la grogne chez les petits commerçants. La raison? Depuis le mois d'avril, le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (SAAV), chargé de surveiller la fabrication, l'entreposage, l'importation, le transfert et la vente de denrées alimentaires dans le canton, a intensifié les contrôles sur les marchés. Les petits artisans dénoncent des contraintes impossibles à appliquer. Qu'en est-il vraiment? Enquête.

S'adapter aux règles

«Si ça continue, le pain devra être exposé dans un aquarium en verre», peste un marchand. Pour lui et certains de ses confrères, le petit dépliant que leur ont remis ces derniers mois les services du chimiste cantonal, rappelant les instructions concernant la vente de denrées alimentaires, est trop sévère.

«Je ne dois présenter qu'une seule tomme sur mon étalage. Le reste doit être conservé au frais en attendant», explique Claude Piller, désignant du doigt la petite table sur laquelle il vend ses fromages de chèvre dans plusieurs marchés. «Mais quand on n'a qu'une seule pièce exposée, les gens pensent que c'est la dernière et ne l'achètent pas», regrette une vendeuse de gâteaux souhaitant garder l'anonymat. «Les clients pensent que l'on n'a plus de stock», renchérit un autre vendeur de pâtisseries qui dit avoir dû faire des frais pour acheter un grand présentoir en plexiglas pour protéger ses produits.

Claude Piller, quant à lui, a dû débourser plusieurs centaines de francs pour une glacière adaptée. «Et je dois toujours avoir un grand jerrican d'eau avec des serviettes et du savon. Mais mes produits sont en ordre, c'est de la bonne qualité», estime-t-il.

La mort des artisans?

Pour la vendeuse précitée, les directives transmises par le SAAV posent donc problème. «Ils astiquent les producteurs indépendants», déplore-t-elle. Donc ceux qui n'ont pas les moyens de se procurer du gros matériel tel qu'une roulotte réfrigérée ou un frigo.

Une vision partagée par Stéphane Rumpf, qui vend du pain et du fromage au marché de Fribourg le mercredi et le samedi. «On cherche à éliminer les petits commerçants. Ces normes sont difficilement applicables pour des marchands comme nous», s'exclame-t-il.

Pour faire passer son message, Stéphane Rumpf a imprimé des tracts qu'il distribue à ses clients. Il y parle de «l'extermination d'un patrimoine de goûts et de saveurs».

Récemment, un confrère de Claude Piller a même préféré jeter l'éponge. «Il ne vient plus sur les marchés. C'est devenu trop difficile», relate-t-il.

Des directives déjà connues

Responsable de la sécurité alimentaire au SAAV, le chimiste cantonal, Jean-Marie Pasquier, réfute ces accusations. «Notre intention n'a jamais été de tuer l'artisan. Au contraire, c'est un plus pour lui s'il peut démontrer qu'il élabore et commercialise ses produits dans le respect des règles d'hygiène», explique-t-il. Des règles d'hygiène (voir ci-après) qui ne sont d'ailleurs pas nouvelles. «Elles découlent de la loi fédérale sur les denrées alimentaires et les objets usuels», insiste le chimiste cantonal.Alors pourquoi des plaintes surgissent-elles maintenant, dénonçant des contrôles plus sévères de la part des inspecteurs du SAAV? «On a réactualisé le document expliquant les règles en avril dans le cadre d'une campagne que nous menons. Depuis la fin mai, nous l'avons distribué aux commerçants en le leur expliquant et les informant qu'il y aurait bientôt des contrôles. Nous n'avons donc pas débarqué à l'improviste», précise Jean-Marie Pasquier.

Des règles souples

Le chimiste cantonal insiste sur un autre point: les règles se veulent souples. «Il y a une marge de manoeuvre. Et la situation diffère selon les produits. Pour les fruits et légumes, par exemple, nous n'avons pas fixé de règles particulières si ce n'est de ne pas les entreposer à même le sol.»
Et comment expliquer que les commerçants doivent s'équiper de matériel coûteux pour protéger leurs denrées sur les étalages? «Il n'est pas obligatoire de mettre un plexiglas. Les produits vendus en vrac doivent être protégés contre les contaminations. Mais, pour cela, un film alimentaire transparent peut suffire. De même, il peut être toléré d'avoir plus d'une pièce exposée sur le comptoir si le produit en question reste un court laps de temps exposé», indique le chimiste cantonal.

Les arguments fusent donc de chaque côté, entre marchands et chimiste cantonal. Mais, entre rigueur hygiénique et développement des produits du terroir, les limites à respecter restent floues.

La Liberté

Le retour de la peine de mort est proposé

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Une initiative populaire visant à rétablir la peine de mort en cas de meurtre avec violences sexuelles pourrait être lancée. La Chancellerie fédérale procède à l'examen préliminaire d'un texte dans ce sens, pourtant contraire à la Convention européenne des droits de l'homme.

«Le texte est conforme sur le plan formel et il sera prochainement publié dans la «Feuille fédérale», sans doute le 24 août.» Porte-parole de la Chancellerie fédérale, Claude Gerbex confirme la nouvelle sortie sur le site online de la «NZZ» jeudi: un comité d'initiative emmené par un certain Marcel Graf veut lancer une initiative pour rétablir la peine de mort pour les meurtres avec abus sexuels.Selon Claude Gerbex, le Conseil fédéral prendra acte de cette initiative. Puis la collecte de signatures pourra commencer et devra s'achever dans un délai de 18 mois. Ce n'est qu'après le dépôt de 100 000 paraphes que le texte sera examiné sur le fond. Selon les articles 139 et 173 f de la Constitution fédérale, c'est l'Assemblée fédérale qui est seule compétente pour dire si ce texte d'initiative peut passer en votation populaire.

Exécuté dans les 3 mois

Selon les initiants, l'exécution du coupable devrait intervenir dans un délai de trois mois après le jugement final. Ils laissent en revanche au tribunal le choix de la méthode de mise à mort. La «NZZ» rappelle que la Suisse a aboli la peine de mort en 1942 dans le droit pénal civil et pour les militaires en 1992. La Constitution l'interdit clairement. «Tout être humain a droit à la vie. La peine de mort est interdite» (art. 10).Un autre problème de cette initiative est son incompatibilité avec les articles 6 et 13 de la Convention européenne des droits de l'homme que la Suisse a ratifiée. Ces articles proscrivent la peine de mort autant en temps de paix qu'en temps de guerre.Marcel Graf pense que cette sentence ne devrait être appliquée que dans les cas extrêmes. Interrogé par l'ATS, il concède que la peine de mort est contestée «mais si elle permet d'empêcher ne serait-ce qu'une victime, cela aura valu la peine», estime-t-il. Toujours selon le représentant des initiants, l'idée n'émane pas d'un groupe politique, mais de proches d'une victime.

Examen à dépolitiser

Pour Georg Müller, professeur émérite spécialiste de droit constitutionnel de l'Université de Zurich, une telle initiative repose la question de savoir s'il ne serait pas opportun de fixer à nouveau les critères de recevabilité et de vérification. Selon ses déclarations à la «NZZ online», l'examen de la validité devrait être dépolitisé. En effet, si une initiative récolte 100 000 signatures, comment le parlement peut-il décider sereinement de sa validité? Pour lui, la recevabilité devrait être examinée avant la récolte des signatures par la Chancellerie fédérale (avec possibilité de recours au Tribunal fédéral) ou par l'administration par un groupe de gens indépendants.Quoi qu'il en soit, l'idée fait déjà du bruit. Ainsi le Parti démocrate-chrétien s'est fendu d'un communiqué pour dire combien il était opposé à cette initiative. Il préconise aussi un examen de recevabilité avant la collecte de signatures.

Pierre-André SIEBER

mercredi 18 août 2010

Les chômeurs à l’essoreuse

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Autour de la révision de l’assurance-chômage et de la course au Conseil fédéral, un drôle de climat semble s’installer, qui voit les grands fauves croquer généreusement du petit poisson.

Ainsi donc les chômeurs vont passer à l’essoreuse. Du moins en cas de oui, le 26 septembre prochain, à la réforme de l’assurance-chômage.

Un catalogue d’économies, cette révision, qui rogne partout où c’est possible, et tout ce qui peut l’être, avec une imagination qu’on aimerait voir plus souvent à l’œuvre au sein de la classe politique. Mais que ces messieurs-dames en leur coupole d’ivoire ne semblent retrouver curieusement que lorsqu’il s’agit de ponctionner la moelle vive du citoyen.

Au total 622 millions de récupérés, pompés essentiellement sur le dos des jeunes en recherche d’emploi et des salariés. Notons que la seule mesure qui soit annoncée comme temporaire et devrait être supprimée sitôt résorbé le gouffre de l’assurance-chômage, concerne — mais c’est sans doute un fantastique hasard — le 1% de solidarité imposé aux plus hauts revenus (à partir de 126′000 francs). Pour les autres, l’austérité et les saignées doivent être considérées probablement comme éternels.

Notons aussi que cela aurait pu être plus gratiné encore, si le parlement avait suivi les propositions d’un certain Johann Schneider Ammann, acoquiné certes sur ce coup avec quelques pontes UDC, mais surtout candidat aujourd’hui à la succession de Hans–Rudolf Merz. Un candidat pour lequel, comme on sait, une gauche sans cervelle ni mémoire semble tentée de voter. Ses propositions visaient entre autres à instaurer un délai d’attente d’une année pour un jeune ayant terminé sa formation avant de pouvoir bénéficier du soutien de l’assurance-chômage.

Peu importe, le PS préfère un pur lobbyiste de l’économie à la sauce patronale plutôt qu’une sécuritaire comme Karin Keller-Sutter, alors que la sécurité, historiquement, est une valeur, mieux une invention de gauche.

On sent bien pourtant l’idée qu’il y a derrière toutes ces mesures visant à restreindre les prestations et allonger les délais pour les obtenir: qu’un jeune chômeur par définition ne peut être qu’un tir au cul. C’est le même état d’esprit, la même équation, le même manque total d’imagination tout à coup, qui veut qu’un étranger à l’AI ne puisse être, par définition, qu’un simulateur.

Dans un tel climat, juste une petite fausse note, rien, de grave. Un couac qui émane de la dernière pouliche à avoir pris position sur la ligne de départ de la course au Conseil fédéral. A savoir la ministre bâloise des finances, la socialiste Eva Herzog. Déjà que ses chances sont considérées comme de l’ordre de la nano probabilité, elle n’a fait, en plus, lors de sa première interview de candidate, qu’agiter de vieux chiffons rougeoyants propres à réveiller le conformisme des taureaux obtus du parlement .

Madame Herzog avoue en effet ce qui ne peut être, certainement, qu’une erreur de jeunesse: un peu d’activisme dans les Magasins du monde. Sauf qu’elle persiste dans l’hérésie, l’outrage au rutilant catéchisme néolibéral. La dame reconnaît «accorder une grande importance à la défense du secteur publique», puis prôner «la prudence en matière de libre concurrence» et enfin être opposée «à une concurrence fiscale excessive entre les cantons».

Enfin, cerise sur le Läkerli, Madame Herzog estime qu’une «société se mesure à sa capacité à défendre les plus faibles». Incroyable d’anachronisme, n’est-ce pas? A se demander si la candidate s’est bien rendu compte du monde dans lequel elle vit et surtout de la nature de l’aquarium décomplexé où elle entend venir patauger.

Relevons à ce propos la saillie de Pascal Couchepin, à rebours de son cher Valais, si natal et si profond, plaidant tout à coup le loup. Solidarité de grands prédateurs?

Nicolas Martin

Les syndicats s’attaquent à Brady Dougan

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Les syndicats dénoncent les moyens mis par l’économie pour convaincre les citoyens. Leur tête de Turc: le patron du Credit Suisse.

«Une campagne onéreuse à hauteur de plusieurs millions de francs, et financée pour l’essentiel par les profiteurs, ceux que la révision ménage!» C’est par un communiqué tonitruant que les syndicats ont salué hier la conférence de presse du comité en faveur de la révision de la Loi sur l’assurance-chômage. Fini la respectueuse présentation des arguments, chacun son tour: c’est une guerre sans merci que se livreront les deux camps dans une campagne qui s’annonce aussi brève que meurtrière.

Pour convaincre les citoyens de voter non à la révision de la loi, le 26 septembre, les syndicats ont choisi l’émotionnel. Leur nouvel ennemi s’appelle Brady Dougan. «Avec un salaire qui s’élève à plusieurs millions, le patron du Credit Suisse paie en effet 2520 francs par an de cotisations à l’assurance-chômage.

C’est exactement la même chose qu’un salarié dont le salaire se monte à 126 000 francs», dénonce l’Union syndicale suisse (USS). La centrale syndicale a raison: dans l’assurance-chômage, les cotisations salariales sont prélevées sur le salaire jusqu’à concurrence de 126 000 francs. Au-delà, le salaire n’est plus imposé. Si le peuple rejette l’actuelle révision de la loi, les syndicats se font forts de modifier ce mécanisme dans un prochain projet. Hautement spéculatif? Daniel Lampart, économiste en chef de l’USS, s’étrangle. Pour lui, l’argument est tout ce qu’il y a de plus rationnel.

Partisane de la révision de loi, la conseillère nationale Martine Brunschwig Graf (PLR/GE) ne se laisse pas démonter. «Je ne me souviens pas que les syndicats ont fait beaucoup de propositions pour déplafonner les cotisations de l’assurance-chômage. Mais ce serait un impôt déguisé et ce n’est pas l’objectif d’une assurance sociale.» Et de persifler sur la démarche. «Ce n’est pas la première fois qu’on doit se battre dans une campagne émotionnelle. Evidemment, c’est plus facile de polémiquer autour de Brady Dougan que d’argumenter sur les problèmes que nous avons à résoudre pour assainir à long terme l’assurance-chômage.»

La raison, et rien que la raison, ce sera donc la ligne directrice des partisans de la révision de loi, qui défendaient leur projet devant la presse hier. Malgré la réduction des prestations, la révision «équilibrée et socialement acceptable», a martelé son comité.

Judith Mayencourt

DES MILLIONS DE SINISTRÉS TOUJOURS SANS AIDE

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Quinze millions de Pakistanais crient à l'aide et ne voient toujours rien venir. Trois semaines après le début des inondations, qui affectent un cinquième du territoire, ce qui représente presque la surface de la Grande-Bretagne, les secours arrivent au compte-goutte. Si l'aide internationale commence à monter en puissance, l'ampleur de la catastrophe dépasse autorités et humanitaires. Luc Chauvin, conseiller régional Urgences de l'Unicef, craint une seconde vague de mortalité à cause de l'eau souillée.

Trois semaines après le début des inondations historiques qui frappent le Pakistan, les secours continuent d'arriver au compte-gouttes. L'argent aussi. Les ONG peinent à recueillir des fonds (voir édition d'hier). La Chaîne du bonheur repart en campagne, en organisant aujourd'hui la journée nationale de collecte en faveur des sinistrés des inondations au Pakistan. Elle n'a récolté jusqu'ici «que» 3,1 millions de francs pour le Pakistan, bien loin des 65,4 millions pour Haïti.

Les ONG ont pourtant un besoin urgent de fonds pour assurer les premiers secours. Si l'aide internationale commençait à monter en puissance hier, à la suite de l'appel lancé dimanche par Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, elle reste insuffisante aux yeux de Luc Chauvin. «Il faut une mobilisation massive de la communauté internationale à la hauteur de la catastrophe», insiste le conseiller régional Urgences d'Unicef, dépêché au bureau de Peshawar il y a une semaine.

Quelles sont les conséquences sur le terrain de ce manque de moyens financiers?

Luc Chauvin:
Nous ne sommes pas en mesure de fournir l'eau potable à des millions de personnes. Si on n'accélère pas le mouvement des dons, on risque une deuxième vague de mortalité liée aux eaux contaminées. Après le séisme de 2005 au Pakistan ou le tsunami en 2004, les fonds arrivaient dès le lendemain. Je sors d'une réunion et on se rend compte qu'on n'a plus d'argent. Mais on ne peut courir le risque de ne plus intervenir...

La situation est pourtant dramatique...

Le Pakistan connaît sa plus grande catastrophe humanitaire. Pire que lors du tremblement de terre en 2005. J'étais déjà venu sur place à l'époque. Les inondations ont affecté un cinquième du territoire pakistanais. Ce qui représente presque la surface de la Grande-Bretagne. Près de 15,4 millions de personnes sont touchées. Il y a encore des inondations en cours dans le nord et le sud, même s'il ne pleut plus. Les eaux des crues mettent du temps à traverser ce long pays. On est donc loin d'être sorti d'affaire. Surtout qu'on n'est qu'à la moitié de la saison des pluies qui peut se prolonger jusqu'à début octobre. La crise ne fait que s'aggraver.

Que redoutez-vous le plus?

Essentiellement une propagation des maladies transmises par les eaux souillées: diarrhée aigüe, dysenterie, choléra, infection de la peau. Il y a des phénomènes d'eau stagnante sur de très vastes superficies. Ce qui veut dire que l'eau contamine les puits, le système d'adduction d'eau, les sanitaires, etc. Les enfants sont particulièrement touchés. Beaucoup souffrent de malnutrition et sont très affaiblis. C'est en assurant une eau potable que l'on évite les maladies. Mais 15 millions de personnes en ont besoin...

C'est l'affaire de l'Unicef...

Oui. On fournit de l'eau potable à environ 1,4 million de personnes. On affrète des camions-citernes qui distribuent l'eau dans les écoles, les centres de santé, là où sont regroupées des personnes déplacées. On est aussi très engagés dans la réhabilitation des systèmes d'adduction d'eau endommagés. Grâce à nos interventions, nous avons pu reconnecter 800 000 habitants au réseau en quinze jours. Mais on arrive à peine à répondre à 20% des besoins.

Quelle est la priorité?

Il faut assurer un toit, de la nourriture, de l'eau potable et la santé des plus vulnérables, les femmes et les enfants. Ils manquent de tout. Le Programme alimentaire mondial (PAM) ne couvre par exemple que 40% des besoins dans la province dont Peshawar est la capitale.

Les sinistrés se plaignent de la lenteur des secours. Qu'en est-il?

Du fait de l'énormité de la crise, tout le monde est dépassé: le gouvernement, comme les humanitaires déjà sur place. Des moyens logistiques exceptionnels doivent être mobilisés. L'armée pakistanaise fait un travail excellent mais elle ne peut pas tout faire. Tous ses hélicoptères sont réquisitionnés.

Il y a aussi les difficultés d'accès...

La crise se développe sur plusieurs fronts et sur un territoire énorme et varié (montagne, plaine...). D'où les difficultés d'accès. La distribution des secours est compliquée quand vous voyez l'étendue des inondations. Dans la province où je me trouve, il y a des zones totalement inaccessibles. Les flots ont emporté des pans entiers de routes, 200 ponts ont été arrachés. L'accès aux populations des régions montagneuses ne peut se faire que par hélicoptère et à dos de mules.

Qu'en est-il de la sécurité dans une région en proie à une insurrection talibane?

Pour le moment, la situation est calme sur la zone. Il n'y a pas eu d'affrontements récemment. Les talibans actifs dans les zones avoisinantes de Peshawar sont eux-mêmes victimes des inondations. Et ils ont d'autres urgences que de prendre les armes... Mais c'est le calme avant un nouveau coup de force. Une faible réponse de la communauté internationale dans l'aide aux sinistrés ne peut que renforcer cette instabilité.

Thierry Jacolet